FAO au Gabon

Pour une meilleure contribution de la foresterie participative à la gestion durable des forêts au Gabon

Présentation d'un plan de layonnage dans la forêt d'Ovan (Photo: ©FAO/Hyacine Kacou-Amondji)
22/11/2017

21 novembre 2017, Libreville –L’implication des communautés locales dans la gestion forestière est l’un des axes des réformes initiées au cours des années 1990 dans le secteur forestier en d’Afrique centrale. Ces réformes ont engendré la promotion et le développement de différents régimes regroupés sous l’appellation générale de foresterie participative. Celle-ci se définit comme l’ensemble des initiatives, des sciences, des politiques, des institutions et des processus visant à améliorer le rôle des populations locales dans la prise de décisions et la gestion des ressources forestières. Le régime le plus courant en Afrique centrale reste la foresterie communautaire.

En 2001, le Gabon a introduit les forêts communautaires dans son code forestier comme une disposition visant à faciliter la participation des communautés locales à la gestion durable et équitable des ressources naturelles et leur accès aux différents bénéfices socio-économiques y relatifs. Mais ces forêts communautaires ne sont devenues une réalité qu’à partir de 2013.

Aujourd’hui, le Gabon compte cinquante et une forêts communautaires qui occupent une superficie de 242 192 hectares. Mais le bilan de leurs performances semble mitigé, aussi bien au regard des impacts socio-économiques et écologiques qu’au regard de leur capacité à offrir une alternative crédible aux coupes familiales jugées sources d’exploitation illégale du bois. Par ailleurs, depuis 2001, d’autres régimes de foresterie participative ont émergé dont les performances et les contours restent peu connus.

Face à ce constat, le ministère en charge des forêts a requis l’assistance de la FAO pour mener une évaluation de l’étendue et de l’efficacité de la foresterie participative au Gabon.«Cette évaluation devra permettre de mieux comprendre la performance de la foresterie participative dans le pays et d’identifier, le cas échéant, les moyens pouvant l’améliorer afin de réaliser son plein potentiel » a expliqué Delphin Mapaga, directeur général adjoint des forêts.

Le lancement de cette évaluation a été initié à travers un atelier d’information et de mobilisation des diverses parties prenantes organisé ce jour au Ministère des forêts, de la mer et de l’environnement, en prélude aux consultations et visites de sites devant permettre de documenter et analyser le niveau de développement et de performance des différents régimes de foresterie participative.

«De par sa complexité et ses dérives, la foresterie participative fait peur. Elle reste néanmoins une approche qui, bien appliquée, peut mener à la gestion durable des forêts et à l’amélioration des conditions de vie des populations. Il faut s’en donner les moyens et accepter que les changements de comportements qu’elle implique prennent du temps» a précisé Sandra Ratiarison,consultante chargée du programme forêts au bureau FAO du Gabon.

Si la méthodologie s’inspire d’un cadre d’évaluation standard proposé au niveau global par la FAO, elle vise à proposer des recommandations concrètes et ciblées pour améliorer les différents régimes de foresterie participative au Gabon, autant qu’à faciliter le dialogue entre les différentes prenantes pour trouver des solutions consensuelles et efficaces. Celles-ci seront discutées lors d’un atelier de validation de l’étude et de ses recommandations prévu en janvier 2018.