FAO au Gabon

Assurer la sécurité alimentaire face aux changements climatiques

Des exploitants agricoles afféctés par le changement climatique (Photo: ©FAO)
29/11/2017

29 Novembre 2017, Libreville -L’atteinte des objectifs en matière de sécurité alimentaire devient un enjeu primordial pour les nations face aux effets adverses des changements climatiques sur l'agriculture, secteur le plus dépendant et le plus exposé aux aléas climatiques.

Si l'agriculture participe aux changements climatiques avec l'émission de gaz à effets de serre, même à faible proportion, elle en subit les effets et doit également être un élément important de sa solution.

A l’occasion de la 23eme Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 23) qui s'est tenue du 06 au 17 novembre à Bonn, en Allemagne. Le Directeur Général de la FAO a appelé à exploiter les systèmes alimentaires afin de s’adapter aux changements climatiques et d’en atténuer les effets.

«Les émissions de gaz à effet de serre issues du secteur agricole sont appelées à augmenter dans le futur, contribuant ainsi au changement climatique, à moins que le monde n'adopte des manières de produire, de transporter, de transformer et de consommer de la nourriture durables et intelligentes face au climat», a averti aujourd'hui M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique, la COP23.

«Le changement climatique pousse des millions de personnes dans le cercle vicieux de l’insécurité alimentaire, de la malnutrition et de la pauvreté», a déclaré M. Graziano da Silva. «Nous devons faire face à la dure réalité: nous ne faisons pas assez pour faire face à cette énorme menace » a-t-il ajouté. Aussi, il a attiré l'attention sur la vulnérabilité des pays  les moins développés face aux changements climatiques, tels que les petits états insulaires en développement. Malgré ces aléas, il estime qu’il est toujours possible d’atteindre l’objectif Zero Hunger à l’horizon 2030, car l'agriculture est le domaine où la lutte contre la faim et le changement climatique s'unissent pour trouver des solutions.

Selon le SOFI 2017, rapport sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, le nombre de personnes sous-alimentées sur la planète a augmenté à 815 millions, contre 777 millions en 2015.Cette augmentation est liée en grande partie à la prolifération des conflits violents et aux crises économiques, mais également au changement climatique (sécheresses et inondations). Les régions les plus touchées sont l’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud-Est et de l’Ouest. Le groupe d'experts sur l'évolution du climat estime que les changements climatiques pourraient accroître le risque de la faim et de la malnutrition de 20% d'ici 2050.

Beaucoup reste encore à faire pour relever le défi de la réduction des gaz à effets de serre afin d’améliorer les rendements et renforcer la résilience des populations les plus vulnérables. Il est indispensable de développer des nouvelles approches, telles que l’agriculture climato-intelligente, qui n’est rien d’autre qu’une agriculture qui utilise plus d’engrais organiques que chimiques.

Le travail de la FAO consiste à soutenir les pays dans l'amélioration durable de leurs secteurs agricoles; adapter et renforcer la résilience et atténuer le réchauffement de la planète à travers l'agriculture. La FAO aide également les pays à suivre leurs contributions déterminées au niveau national en termes de changement climatique et fournit le soutien technique et financier nécessaire pour concrétiser ces engagements.

A l’issue de la rencontre de Bonn, la FAO a publié un nouveau rapport intitulé «Améliorer le suivi des efforts visant à s'adapter au changement climatique dans le secteur agricole» .Ce rapport fournit un cadre de travail et une méthodologie en vue d'aider à élaborer des mesures qui permettront de mieux évaluer les efforts déployés en faveur de l'adaptation au changement climatique dans le secteur agricole.