FAO au Gabon

La FAO et le Gabon se mobilisent pour endiguer la progression de la chenille légionnaire d’automne

Le Représentant de la FAO et le Ministre de l’agriculture lors de la signature du projet. ©FAO/Levy Bouassa
06/02/2018

06 février 2018, Libreville – L’Afrique centrale, à l’instar de plusieurs régions du monde, plusieurs cultures sont menacées par la chenille légionnaire d’automne, Spodoptera frugiperda, un ravageur qui constitue une menace de grande ampleur pour la sécurité alimentaire, en particulier pour le maïs qui est la culture la plus attaquée. Détecté pour la première fois en avril 2016 , cet insecte se propage à grande vitesse vers la partie sud de l’Afrique et est déjà signalé dans plus de 24 pays africains, dont 6 pays de l’Afrique centrale à savoir São Tomé et Principe, Cameroun, République Démocratique du Congo, Congo, Tchad et République Centrafricaine.

Au Gabon, ce ravageur a été repéré dans les provinces de l’Estuaire et du Haut Ogooué et compte tenu de sa voracité, la multiplicité de ses plantes hôtes et sa grande capacité de dispersion, il représente un danger pour la production du maïs et beaucoup d’autres cultures. Dans le cadre de la lutte contre ce fléau, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)  et le Ministère de l’agriculture, de l’élevage chargé du Programme Graine ont signé, mardi 6 février 2018, un projet d’assistance d’urgence pour la détermination de la répartition géographique et l’évaluation de l’incidence de la chenille légionnaire d’automne « Spodoptera frugiperda ».

Générer des informations utiles

Dans tous les pays de la sous-région, le maïs est une culture d’importance primordiale, dans la mesure où il entre dans la consommation au quotidien des populations et est utilisé dans la pratique de l’élevage. Pour le moment, il s’agit de la seule culture affectée par la chenille légionnaire d’automne et des pertes de production sont déjà enregistrées sur le maïs et celles-ci peuvent avoir un impact négatif sur la sécurité alimentaire dans la région. Toutefois, compte tenu du régime alimentaire diversifié de ce ravageur, d’autres cultures telles que le riz, la canne à sucre, l’arachide et les cultures maraîchères sont également menacées.

Dans le cadre de la Stratégie 2016-2023 pour le Développement de l’Agriculture Gabonaise définie par le Gouvernement du Gabon, le maïs et le riz, deux spéculations hôtes de la chenille légionnaire d’automne, occupent une place de choix parmi les spéculations prioritaires retenues dans le nouveau plan de développement de filières clés permettant à ce pays d’atteindre son autosuffisance alimentaire.

« Le maïs a plusieurs avantages ; et il permet de développer l’agro-industrie, mais également nous ne pouvons pas développer la production d’aliment de bétail si nous ne disposons pas de quantités suffisantes de maïs » a introduit Yves-Fernand Manfoumbi, Ministre de l’agriculture, de l’élevage chargé du  programme Graine.

Bien que le ravageur ait causé des dommages et des pertes de rendement importantes sur cette culture, des évaluations sont en cours et les données ne sont pas disponibles dans tous les pays pour une réelle évaluation de l’impact du point de vue socio-économique et sécurité alimentaire.

Ainsi, au Gabon, ce nouveau projet qui s’achèvera en juin 2018, permettra de « faire une prospection beaucoup plus élargie sur toute l’étendue du territoire national, afin de faire une cartographie la distribution de l’insecte dans le pays. Cela permettra de définir des stratégies pour mieux lutter contre le ravageur » a expliqué, Sankung Sagnia, expert FAO en production et protection des plantes. De plus, il contribuera également à évaluer le niveau d’incidence et de gravité des infestations et de proposer un projet d’envergure à l’échelle sous-régionale pour la mise en œuvre des meilleures options de surveillance et de lutte actuellement disponibles en vue d’une meilleure gestion du ravageur. 

La réponse adoptée au Gabon,  vise à renforcer les capacités institutionnelles en vue d’améliorer la résilience, de contribuer à la mise en place  d’un système d’alerte précoce et de gestion de l’information, de renforcer les capacités d’adaptation des communautés et de répondre aux crises et aux situations d’urgence.