FAO au Gabon

Vers l’atteinte de la neutralité de la dégradation des terres au Gabon

Photo: © FAO
30/04/2018

30 avril 2018, Lambaréné – La terre est un ensemble constitué par les sols, les animaux, les végétaux, les eaux et l’atmosphère. La dégradation des terres affecte significativement l’équilibre de cet ensemble. Ce phénomène qui est entre autres, à l’origine de la destruction des propriétés des sols, entraine de graves problèmes économiques, sociaux et environnementaux. Il constitue une grande préoccupation pour les décideurs comme pour les populations des pays. La lutte contre la dégradation des terres revêt donc une dimension importante et d’urgence notamment lorsqu’elle est perçue sous l’angle de la gestion durable des ressources en sols et en eaux. La neutralité de la dégradation des terres vise à la fois le développement durable et la lutte contre leur dégradation en s’articulant autour de deux points fondamentaux :la sécurité alimentaire globale, au travers de la réduction de la dégradation des terres cultivées et la restauration des terres dégradées ; la préservation et la restauration des services rendus par les écosystèmes pour le bien-être des populations.

Dans le cadre de la convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Désertification pour accompagner la Neutralité de la Dégradation des Terres (NDT) dans les pays, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a participé du 25 au 29 avril 2018 à Lambaréné au groupe de travail technique sur la définition des cibles permettant d’atteindre la neutralité de la dégradation des terres au Gabon d’ici 2030. Cette rencontre a contribué à : la réalisation de l’état des lieux de la situation de la dégradation des terres au Gabon sous l’angle des indicateurs liés respectivement au couvert forestier, à la dynamique de la productivité des terres et à la teneur du sol en carbone organique, à la définition des cibles volontaires de NDT et les mesures associées au regard de la situation de référence révélée soit par défaut, soit par observations spatiales, soit par les données du terrain et à la formulation des recommandations pour les futures actions.

La convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Désertification pour accompagner la Neutralité de la Dégradation des Terres (NDT) dans les pays 

Le Mécanisme Mondial est une institution de la Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Désertification (CNULCD), ayant pour mandat d’assister les pays à mobiliser les ressources financières publiques et privées au profit des activités de prévention, de contrôle et de lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse. Etant le bras technique de la Convention, le Mécanisme Mondial appuie les pays à traduire la Convention en actions et à réaliser la neutralité en matière de dégradation des terres au niveau national. Il offre ainsi les services d’appui-conseil et facilite le partenariat et l’innovation dans les pays. Dans la stratégie décennale de la CNULCD (2008-2018), les parties ont davantage affirmé leurs objectifs de construire un partenariat mondial pour repousser et prévenir la désertification et la dégradation des terres, et atténuer les effets de la sécheresse dans les régions affectées en vue de soutenir les efforts de réduction de la pauvreté et la durabilité de l’environnement.

L’engagement du Gabon au processus de la neutralité de la dégradation des terres et l’appui de la FAO 

Depuis peu, le Gabon a mis en place un Organe National de Coordination (ONC) pour le suivi et la mise en œuvre de la CNULCD, composé d’une représentation équilibrée de l’administration, de la recherche, du secteur privé, des partenaires au développement et de la société civile, dont les activités sont liées à la gestion et l’exploitation de l’environnement et par conséquence à la dégradation des terres.  La FAO appuie le processus de la NDT en contribuant de manière significative à la mise en œuvre des activités y relatives.

Au nombre des actions qui intéressent la FAO au plus haut point dans ce processus de la NDT figurent entre autres, la vulgarisation des méthodes agrobiologiques et les principes d’agriculture de conservation, l’élaboration d’une stratégie nationale de gestion des terres agricoles en s’appuyant sur les données qui seront  issues du Recensement Général de l’Agriculture, la mobilisation des financements couplée à la mutualisation des actions pour promouvoir la recherche sur le carbone du sol, l’identification et la maîtrise des facteurs de la conversion des forêts en d’autres classes d’occupation des terres à travers des mesures de mitigation associées.

La dégradation des terres constitue un frein au développement durable en impactant l’environnement, la sécurité alimentaire, la fourniture de services par les agroécosystèmes et les conditions de vie des populations.Au terme de cette rencontre qui a réuni de nombreux participants venus de différents départements ministériels, du secteur privé, des organisations des producteurs, des ONG et associations et des partenaires au développement, les parties se sont accordées à mutualiser leurs efforts pour la réalisation de l’agenda pour le développement durable à l’horizon 2030.