FAO au Gabon

L’eau, un enjeu pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle mondiale

Photo: © FAO
09/08/2018

7 août 2018, Libreville - Qu'elle soit pluviale ou d'irrigation, l’eau est un facteur de production essentiel en agriculture, tant pour la production végétale que pour la production animale. Pour leur croissance végétative et leur développement, les plantes sont tributaires de l’eau à portée de leurs racines et au bon moment. L’eau absorbée sert en grande partie, à transporter les nutriments dissous dans le sol jusqu’aux organes aériens des plantes, d’où elle est libérée dans l’atmosphère par transpiration.

A l’échelle mondiale, l’agriculture est le secteur qui consomme le plus d’eau. A l’exemple du riz dont la production d’un kilogramme nécessite 2 000 litres d’eau, et de la production de viande qui requiert entre six et vingt fois plus d’eau que celle des céréales. Ainsi, sa disponibilité en quantité et en qualité est une garantie pour la production agricole et la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

L’Afrique est le second continent le plus sec, avec deux déserts et plusieurs zones affectées par la désertification. Le Gabon, pays situé au centre ouest de l’Afrique Centrale est marqué par un climat équatorial, chaud et humide avec une pluviométrie bimodale et abondante. L’on y distingue deux saisons qui s’intercalent : la saison des pluies et la saison sèche.

Le pays dispose d’un fort potentiel pour le développement de l’agriculture. Il possède environ 24 millions d’hectares de forêts, dont 5,2 millions de terres arables et un système hydrographique dense, composé d’un abondant réseau de cours d’eau permanent. Ces ressources en eau font du pays l’un des mieux desservis de la sous-région. L’humidité des sols favorise ainsi l’agriculture sur le territoire.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), conformément à son mandat, travaille au développement des filières agricoles dans le monde, afin d’éradiquer entre autres, la faim et la malnutrition. Pour ce faire, la question de l’eau agricole figure parmi les préoccupations de la FAO. En effet, la population mondiale croit, les habitudes alimentaires changent, le rythme des saisons et les caractéristiques géographiques sont influencés par les changements climatiques et les réserves mondiales en eau s’amenuisent, tandis que les pratiques agricoles continuent à dépendre fortement des pluies.

Certes, les pluies sont abondantes au Gabon. Toutefois, il faut noter que ces précipitations sont assez mal réparties sur tout le territoire national. Les changements climatiques perturbent le rythme des saisons et ainsi, le calendrier agricole traditionnel ne cadre plus avec les prévisions pluviométriques. De ce fait, par moment et par endroit, à l’exemple du sud du pays, l’eau devient un véritable facteur limitant de l’agriculture, car les saisons sèches y sont plus marquées et peuvent s’étendre jusqu’à 5 mois, pénalisant ainsi les exploitants agricoles.

Afin de démontrer la possibilité d’inverser cette situation, le Bureau Sous Régional de la FAO pour l’Afrique centrale au Gabon a mis en œuvre une petite irrigation, dans le cadre du projet portant sur l’Horticulture Urbaine et Périurbaine (HUP), pour permettre aux cultures maraîchères d’être approvisionnées correctement en eau et d’exprimer pleinement leur potentiel de production indépendamment des saisons. A l’échelle nationale, il est nécessaire aussi d’encourager les populations et le gouvernement à capitaliser les acquis du projet HUP dans son volet « maîtrise de l’eau agricole à travers la petite irrigation ».

Par ailleurs, la gestion de l’eau agricole à travers un système d’irrigation goutte à goutte peu coûteux, facile à mettre en place et à maintenir, apparaît comme une des solutions devant permettre la pratique de l’agriculture de contre saison, en minimisant les effets néfastes des saisons sèches et des changements climatiques. Les résultats satisfaisants obtenus à travers le projet HUP permettent de le confirmer.

L’eau potable est cruciale pour la bonne nutrition et la dignité de chacun. Les changements climatiques modifient les caractéristiques géographiques et saisonnières des précipitations, et ont des incidences sur l’agriculture. La FAO accompagne le Gabon pour mieux gérer les abondantes ressources en eau dont il dispose. Dans ce processus, les échanges entre les deux parties sur l’élaboration d’un schéma directeur pour la valorisation des ressources en eau centrée sur l’irrigation et d’autres usages, devraient se poursuivre.