Photo: © FAO

06 décembre 2018, Libreville – A l’occasion du lancement du projet Gestion Durable de la Faune (Sustainable Wildlife Management – SWM) au Gabon, une réunion d’information s’est tenue à l’auditorium du Ministère des Eaux et Forêts, en charge de l’Environnement et du Développement Durable pour présenter le projet aux différents acteurs concernés au niveau central.

A l’ouverture de la réunion, la Secrétaire Générale Adjointe du MEFEDD, Madame Lucrèce BADJINA, a rappelé le caractère inclusif et participatif du processus d’élaboration du projet qui a été mené pendant un an et a permis d’aboutir au document de projet. Elle a également souligné que le projet s’inscrit dans les priorités du Ministère en charge de la faune de faire que la consommation de la faune sauvage non régulée ne puisse pas mettre en péril à long terme ni la sécurité alimentaire et nutritionnelle et les moyens de subsistance des populations rurales les plus vulnérables ni la pérennité des écosystèmes forestiers et des espèces qu’ils abritent au Gabon.

La réunion s’est poursuivie ensuite par la présentation du cadre général du programme SWM par la Coordonnatrice Régionale du programme pour l’Afrique centrale et Madagascar pour l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), Madame Sandra Ratiarison. Celle-ci a également rappelé l’intérêt du Gabon pour l’amélioration des pratiques de gestion de la faune, de la chasse et de la filière gibier, qui ont été l’objet de deux précédents projets d’envergure (en 2003-2007, projet Gibier financé par Darwin Initiative et en 2012-2017, projet Viande de Brousse financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial). L’enjeu de ce troisième projet que représente le Projet Gestion Durable de la Faune est donc de capitaliser les connaissances et constats réalisés pour aboutir à des résultats concrets et structurants pour l’avenir.

Monsieur Philippe Vigneron, coordonnateur de site du projet SWM Gabon pour le CIRAD, a ensuite complété en présentant les objectifs spécifiques du projet Gabon, le site du Département de Mulundu, autour de Lastoursville, retenu comme site pilote sur le terrain, et les activités prévues pour la première année. La réunion s’est achevée par des échanges avec les participants, portant notamment sur les opportunités de collaboration avec l’Ecole Nationale des Eaux et Forêts qui vient d’ouvrir un tout nouveau programme de Master 2 sur la gestion des ressources naturelles. L’ensemble des acteurs représentés, aussi bien les participants que l’équipe du projet, se sont accordés pour reconnaitre que le projet est celui de toutes les parties prenantes concernées au Gabon, chacune ayant sa part à jouer pour garantir la réussite du projet.       

Le projet s’inscrit dans le programme mondial SWM, une initiative du Groupe des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) financée par le 11ème Fonds Européen de Développement (FED). Ce programme vise à concilier les enjeux de conservation de la faune avec ceux de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en sécurisant une exploitation durable et légale de la faune par les communautés traditionnelles et autochtones. Plus précisément, l’un des objectifs est de réduire la chasse à des niveaux durables tout en ajustant l'offre en protéines au profit des communautés locales à travers le développement et l’organisation de filières d’élevage.

A travers cette approche holistique (multisectorielle et multidisciplinaire), le projet SWM Gabon vise ainsi le développement d’un modèle de filière légale et courte de gibier dans une zone de faible densité humaine où l’exploitation de la faune sauvage contribue significativement à la sécurité alimentaire et économique des communautés rurales. Comme dans tous les autres pays bénéficiaires, la maîtrise d’ouvrage du programme est assurée par la FAO tandis que la mise en œuvre du projet au Gabon est assurée par le CIRAD.

La rencontre a permis d’expliciter les défis à relever pour atteindre les objectifs ambitieux du projet, tout en soulignant la nécessité et les opportunités de collaborer entre acteurs intervenant dans les différents secteurs concernés au regard de l’approche intégrée prônée par le projet.