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23 mars 2019, Libreville -  L’eau est la base de la vie, autour de laquelle s’organisent la société humaine et toutes les formes de vie sur terres (écosystèmes).  Elle est au cœur du développement durable et est essentielle au développement socio-économique, à la production d'énergie et d'aliments et à la survie de l'humanité.

La demande en eau pour différents usages augmente au cours des années. Cela crée une compétition mettant sous pression les ressources en eau de la planète à cause de la pression démographique, le changement climatique, la mauvaise gestion et la pollution.

Au Gabon, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et les autres Agence des Nations Unies au Gabon et le Gouvernement ont célébré la journée mondiale de l’Eau sous le thème national « l’accès à l’eau pour tous ».

Cette année, l’enjeu de la thématique de l'eau et l'assainissement qui est en lien avec l’Objectif de Développement Durable Nᵒ 6 (ODD 6) vise à « garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau ».  Une des cibles consiste à assurer, d’ici à 2030, l’accès de tous à l’eau et une gestion durable des ressources en eau.

Le thème national renvoi au fait que l’eau est un bien commun sur lequel chacun a des droits (droit pour toute personne, quel que soit son niveau économique ou son sexe, de disposer d’une quantité minimale d’eau de bonne qualité qui soit suffisante pour la vie et la santé) mais aussi des devoirs.

Les différents usages de l’eau

Le circuit d’utilisation de l’eau n’est pas seulement celui qui passe par le robinet. De manière générale, les utilisations de l’eau comprennent les secteurs domestiques, agricoles et industriels.

La répartition des volumes d’eau prélevés pour les différents usages de l’eau dans le monde est donnée selon les secteurs majeurs ainsi qu’il suit :

-        Dans le monde : l’agriculture utilise 70% d’eau douce, l’industrie 20% et le secteur domestique 10% (Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau).

-        Au Gabon : 41% pour l’agriculture, 48% pour les usages domestiques et 11% pour l’industrie (AQUASTAT FAO 2005).

De manière plus exhaustive, la description des différentes utilisations de l’eau fréquemment rencontrées est la suivante : 

-   Utilisation de l’eau pour les besoins domestiques: l’homme a besoin de l’eau pour la boisson, la préparation de la nourriture, l’hygiène corporelle, les sanitaires l’entretien de l’habitat et diverses tâches ménagères. La boisson et la préparation des aliments ne représentent que 7% de notre consommation totale.

-      Utilisation de l’eau pour des besoins industriels : refroidissement des centrales (électriques, thermiques et nucléaires), la production d’énergie (les barrages et les centrales hydroélectriques équipées de turbines), les tanneries, les brasseries, les unités traditionnelles et ou modernes de teintures de pagnes etc.

-    Utilisation de l’eau pour l’agriculture (élevage, pisciculture) : l’agriculture est la principale source de consommation d’eau, essentiellement à des fins d’irrigation. Pour garantir la sécurité alimentaire d’ici 2050, il faudra produire 60% de nourriture en plus pour nourrir le monde. L’eau est un élément essentiel pour l’approvisionnement alimentaire. Sans eau, il n’y a pas de nourriture.

Les comportements compatibles avec une gestion durable des ressources en eau

Afin que l’eau soit disponible pour tous, il est nécessaire d’adopter des règles et des actes communs pour assurer son partage équitable, veiller à son bon usage et assurer sa gestion durable.

Aussi, il est indispensable de sensibiliser les différents utilisateurs de l’eau sur quelques comportements à développer pour promouvoir la gestion durable des ressources en eau.

-      Informer, éduquer à tous les niveaux et sensibiliser tous les acteurs car chacun a un rôle fondamental à jouer : Une bonne information est nécessaire pour prendre de bonnes décisions.

-      Eviter le gaspillage d’eau et limiter les pertes : colmater et signaler les fuites d’eau, ne pas laisser couler l’eau dans le vide.

-      Appuyer les agriculteurs à valoriser les bonnes pratiques d’irrigation : Le rôle de l’irrigation dans l’agriculture est d’augmenter les rendements et de réduire les perturbations climatiques ; il convient alors de promouvoir des techniques d’irrigation ‘’climato – intelligentes’’

-      Eviter et limiter la pollution : la pollution de l’eau est très fortement liée aux activités humaines.

Par les ménages :

-      Il est important de ne pas jeter les ordures et d’autres produits toxiques, les raticides, peintures, dans les cours d’eau.

-      Eviter de déverser la matière fécale dans les cours d’eau : Plusieurs maladies d’origine hydriques, telles le choléra, la dysenterie, la fièvre typhoïde, la poliomyélite, les hépatites A et E, résultent de la consommation d’eau contaminées par la matière fécale ;

Par les industries :

-      Eviter vidanger les moteurs de voitures dans la nature ;

-      Respecter la réglementation en matière de gestion des déchets industriels (hydrocarbures, etc.) et évitant de les déverser dans l’environnent ;

-      Eviter de déverser des contaminants chimiques (plomb, pesticides) et des eaux usées qui peuvent engendrer des pathologies mortelles (source Christine Werner, Sustainable sanitation, FUTURA Santé).

Par les agriculteurs :

-      Eviter de déverser les restes de pulvérisations des pesticides et d’engrais chimiques dans les cours d’eau ;

-      Eviter un excès d’usage d’engrais qui, par infiltration, se retrouvent dans les nappes phréatiques ;

-      Ne pas déverser les excréments d’animaux d’élevage dans les cours d’eau ;

-      Promouvoir une législation adaptée et appliquer les sanctions prévues par la loi (principe de pollueur-payeur)

-      Favoriser un assainissement durable : la réalisation et l’utilisation d’ouvrages durablement performants pour assurer la collecte, l’épuration et l’évacuation des eaux usées.

Planification globale des ressources en eau

L’eau n’a pas seulement pour vocation d’assurer les besoins en eau potable d’une population mondiale sans cesse croissante. Pour prévenir et limiter les conflits potentiels liés à l’utilisation de l’eau à but multiple « water multi – purposes », il est indispensable que tous les pays de façon général et l’Afrique Centrale en particulier, mettent en place et ou révise le cadre législatif et réglementaire relatif à gouvernance de l’eau et que des schémas directeurs de développement et de gestion intégrée des ressources en eau pour l’agriculture (pluviale et irriguée), l’élevage, la pêche et la pisciculture, la gestion durable des écosystèmes aquatiques et des forêts ( y compris les forêts galeries).

Cette planification devra prendre en compte aussi bien les eaux de surface que les eaux souterraines et les potentiels en eaux et en sols y relatifs, de manière à impulser un développement harmonieux, équilibré et durable des différents secteurs de développement économique et social (eau agricole, eau industrielle, eaux de boisson, etc.).

Les aspects institutionnels ne seront pas en reste car un des défis majeurs dans le monde en général et en Afrique Centrale en particulier consistera à harmoniser le fonctionnement des différentes en charge de l’eau pour une meilleure prise en compte de la gestion intégrée des ressources en eau et sols.

Il est noté que pour les différents secteurs évoqués ci – dessus, il y a un besoin urgent en matière de ressources humaines de qualité, capables de planifier le développement et la gestion intégrée des ressources en eau mais aussi d’élaborer les documents de projets y relatif, les mettre en œuvre, suivre et évaluer les performances d’exécution et les impacts des projets et programmes dans le domaine de l’eau.