FAO au Gabon

Fin à Libreville des travaux de la 12ème réunion de l'équipe multidisciplinaire du Bureau sous-Régional pour l'Afrique Centrale.

Photo: © FAO
07/11/2019

Libreville, le 4 Novembre 2019. Les travaux de la 12ème réunion de l'équipe multidisciplinaire du bureau régional pour l'Afrique Centrale se sont achevés à Libreville au terme de trois jours de concertation sur l'évaluation de l'action de la FAO dans chacun des huit pays couvert par l' Organisation;  l''indentification des défis et  les perspectives d'actions à entrevoir. Les échanges se sont achevés sur une note positive. En effet, les participants ont relévé « qu' une agro-industrialisation respectant les principes du développement durable est possible, si elle parvient à  : inclure les petits producteurs, respecter l’environnement et rester compétitive en prix et en qualité, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Afrique Centrale,» a déclaré M. Rodrigue Owoumbou, Secrétariat général au ministère de l’Agriculture au Gabon. Les défis de la transformation du monde rural et du développement des systèmes agroindustriels inclusifs en Afrique centrale ont fait l’objet du thème général de la 12ème réunion de l’équipe multidisciplinaire de la sous-région (SFC-MDT) tenue à Libreville au Gabon du 29 au 30 octobre 2019 afin d’identifier les priorités sous régionales pour le nouveau biennium 2020-2021. 

Pour réaliser le défi #FaimZéro à l’horizon 2030, le monde rural a un rôle central à jouer dans les pays où les petits producteurs occupent une place prépondérante dans les systèmes agricoles.

L’agriculture et l’agro-industrie en Afrique Centrale : état des lieux et perspectives

Dans leur communication au cours des travaux, les experts ont constaté que le développement de l’agro-industrie reste embryonnaire aussi bien en amont, qu’en aval de la production ainsi que dans la chaîne de valeur des systèmes agricoles. L’agriculture et l’agro-industrie ont évoluées sous le triple effet des contraintes locales et internationales, des réformes politiques, macro-économiques et sectorielles et de l’adaptation des producteurs ont-ils précisé. En Afrique Centrale on distingue la Petite agro-industrie (souvent familiale) dominées par les transformations locales et artisanales des productions vivrières, la Moyenne agro-industrie, dont les activités constituent un très fort potentiel pour soutenir l’agrobusiness dans les pays et les Grandes agro-industries qui naissent souvent par le rachat des entreprises publiques ou parapubliques au moment de la privatisation, ou par la signature des Partenariats Public-Privé entre les Etats et les multinationales. L’exploitation des ressources agricoles de ces grandes multinationales est destinée à la commercialisation sur le marché des matières premières et à l’exportation.

Pour développer le secteur agricole des économies de la CEEAC, plusieurs stratégies ont été élaborées parmi lesquelles  on peut noter : le Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture en Afrique (PDDAA) en 2003, la «Déclaration de Maputo » sur l’agriculture et la sécurité alimentaire par les Chefs d’Etats et gouvernements africains, l’adoption du Programme Régional de Sécurité Alimentaire par les chefs d’Etats et  de gouvernements en 2004,  la politique agricole commune (PAC) en partenariat avec la FAO et l’Initiative pour le Développement de l’agribusiness et les agro-industries en Afrique (ID3A) lancée en 2010 lors de la conférence d’Abuja au Nigeria en partenariat avecla BAD, la FAO, le FIDA, CEA et l’ONUDI.

Construire des systèmes alimentaires au service d’une alimentation saine et durable 

Selon la Consultation d’experts sur l’alimentation durable et saine, les régimes alimentaires sains et durables sont des habitudes alimentaires qui promeuvent toutes les dimensions de la santé et du bien-être des individus. Ils ont une faible pression et impact environnemental, sont sûrs, accessibles, abordables et équitables et sont culturellement acceptables. Ces systèmes sont soutenus par une approche basée entre autres sur (i) l’intensification des chaînes de valeur alimentaires qui contribuent à une alimentation saine et durable ; (ii) la réduction des pertes et gaspillages alimentaires et (iii) la promotion des stratégies d’éducation alimentaire et nutritionnelle durable en milieu scolaire.

Développer des Partenariats public privé pour la promotion des systèmes agroalimentaires inclusifs dans le monde rural

La FAO considère le secteur privé comme un allié-clé dans la lutte contre la faim. Au cours des dernières décennies, la gouvernance en matière d'alimentation et d'agriculture a évolué au gré d'innovations et de l'utilisation de nouvelles ressources, et ce dans divers domaines technologiques, financières, administratives et scientifiques. De plus en plus, le secteur privé contribue à ces transformations, dont il est parfois à l'origine. Un secteur agro-industriel privé établissant un lien entre les producteurs agricoles et les consommateurs peut être un moteur de croissance majeur pour les secteurs agricole et rural non agricole. Tandis qu’une trop grande concentration d’agro-industries peut réduire leur efficacité et leurs impacts en termes de réduction de la pauvreté. Un meilleur climat de l’investissement pour les petites et moyennes entreprises peut augmenter la compétitivité. Des partenariats secteur public-secteur privé ciblés et les initiatives privées de responsabilité sociale sont les instruments adéquats pour promouvoir la participation des petits exploitants.

L’agro-industrie représente une part importante et croissante du produit intérieur brut (PIB) dans les pays en développement et constitue à ce titre le maillon non agricole dans les chaînes de valeur agro-alimentaires. Elle fournit des intrants au secteur agricole et relie ce dernier aux consommateurs à travers la manipulation, la transformation, le transport, la commercialisation et la distribution d’aliments et autres produits agricoles. Il existe donc de grandes synergies entre l’agro-industrie et la performance de l’agriculture en tant qu’instrument de développement. Une agro-industrie dynamique et efficace stimule la croissance agricole.

La collaboration effective avec le secteur privé peut contribuer à faire reculer la faim et la malnutrition en améliorant la qualité des travaux de la FAO dans les domaines de l'agriculture, des pêches, de la foresterie, de la gestion des ressources naturelles, ou la filière alimentaire depuis l'agriculteur jusqu'au consommateur.