FAO au Gabon

La FAO accompagne la mise en œuvre d’un projet de gestion durable de la chasse villageoise au Gabon.

16/02/2021

 Libreville, 16/02/2021- Au Gabon, la chasse d’animaux sauvages à des fins de subsistance a toujours contribué à l’alimentation, ainsi qu’aux revenus, des populations rurales les plus vulnérables, y compris dans les petites villes secondaires isolées. Ces dernières années, l’exploitation commerciale accrue de la viande de brousse pour alimenter les marchés des grandes villes nationales et internationales, pour une consommation plus occasionnelle comme produit de luxe ou rappelant les traditions, entrainent aujourd’hui le déclin de nombreuses populations d’animaux sauvages. Certaines espèces se trouvent même menacées d’extinction alors qu’elles sont essentielles au fonctionnement des écosystèmes. Si cette perte de faune sauvage perdure du fait de cette chasse excessive, elle aura des conséquences, à terme, sur l’alimentation en protéines animales et matières grasses des milliers de personnes qui en dépendent et modifiera profondément les écosystèmes forestiers.

C’est dans le souci d’assurer une exploitation durable de ces ressources fauniques, que la FAO et ses partenaires CIRAD, CIFOR et WCS, ont initié le Programme de gestion durable de la faune sauvage qui, au Gabon, s’intéresse plus particulièrement à améliorer le cadre de la chasse villageoise au bénéfice autant de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations locales que de la conservation de la biodiversité. Ce projet pays s'inscrit dans un cadre politique favorable à la gestion participative de la faune, établi par l'adoption de la « Stratégie Sous-régionale pour l'utilisation durable de la faune par les communautés autochtones et locales des pays de l’espace COMIFAC ». Il fait également suite à une première collaboration sur le sujet de la viande de brousse avec le Gouvernement Gabonais dans le cadre d’un projet financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (de 2012 à 2017). Enfin il s’intègre dans les priorités identifiées conjointement par le Gouvernement Gabonais et la FAO dans le Cadre de la Programmation Pays (CPP) 2017-2022.

Au Gabon, le projet est coordonné par le CIRAD et mis en œuvre sur le terrain dans une zone pilote du Département de Mulundu, dans l’Ogooué Lolo, où la pression de chasse est modérée du fait de la faible densité humaine, et où l’exploitation de la faune sauvage contribue significativement à la sécurité alimentaire et économique des populations rurales. Le projet vise plus spécifiquement à tester un système de gouvernance et de gestion de la chasse et de la pêche et de commercialisation légale des prélèvements à l’échelon territorial du Département en collaboration étroite avec les structures déconcentrées et décentralisées du Gabon, ainsi qu’avec les concessionnaires forestiers opérant dans la zone.

Le projet est mis en œuvre en étroite collaboration avec le Ministère des Eaux, des Forêts, de la Mer, de l’Environnement afin que les leçons tirées de ce projet d’aménagement pilote de la chasse et de la pêche puissent servir de base à des propositions d’adaptation du cadre institutionnel et juridique. Le projet participe ainsi au groupe de travail multi-acteurs dirigé par la Direction Générale de la Faune et des Aires Protégées pour améliorer les réglementations en matière de chasse au mieux des intérêts des populations, de la gestion durable des ressources naturelles et, maintenant, des préoccupations de santé publique posées par les risques sanitaires associées à la consommation de viande de brousse, ravivées par l’origine sauvage possible de la pandémie de COVID-19.

La mise en œuvre de l’ensemble des activités suit une approche basée sur les droits des communautés qui inclut l’application d’un protocole de Consentement Libre Informé et Préalable (CLIP) pour une meilleure prise en compte des groupes vulnérables que sont les femmes et les peuples autochtones. Le Programme de gestion durable de la faune sauvage est une initiative globale de l’Organisation des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OACPS), financée par l’Union Européenne, et mise en œuvre dans 15 pays membres de l’OACPS, dont le Gabon.