FAO au Gabon

Ouverture des travaux de l’atelier de renforcement des capacités des acteurs de la république gabonaise sur l’évaluation de l’efficacité biologique des pesticides

19/05/2021

libreviller, 19/05/2021  La salle agri-café du ministère de l’agriculture abrite depuis ce matin, les travaux d’un atelier dont l’objectif global est de contribuer au renforcement des capacités de vingt agents techniques du Ministère en charge de l’Agriculture, de l’institut gabonais d’appui au développement (IGAD) et du centre national de la recherche scientifique et technologique (CENAREST). Pendant deux semaines, les participants à cet atelier recevront des connaissances théoriques et entreprendront des visites de terrain pour conduire des essais d’évaluation biologique de pesticides (insecticides, fongicides et herbicides) et produiront des rapports d’efficacité biologique des produits testés.

Sollicitée par le gouvernement, les formations sont dispensées par des experts membres du comité inter-états des pesticides de l’Afrique centrale (CPAC), avec le soutien de l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Le CPAC a pour mission de coordonner la gestion concertée des pesticides dans l’espace CEMAC en favorisant l’amélioration et l’harmonisation des cadres législatifs et règlementaires et infrastructurel en vue d’accroitre la durabilité et la compétitivité des productions agricoles.

Dans son allocution d’ouverture, le directeur général du CPAC a indiqué que : «  la conduite des essais d’évaluation biologique des pesticides en circulation constitue l’étape première et indispensable dans la poursuite du processus d’homologation ».

Lionel Kinadjian, représentant par intérim du coordonnateur sous régional et représentant au Gabon de la FAO a souhaité « qu’au terme de cette rencontre, des informations encore plus pertinentes soient collectées pour venir étoffer la documentation sur la phytotoxité des pesticides en circulation en Afrique Centrale en général et au Gabon en particulier ».

Rappelant le contexte des reformes en cours entreprises par le gouvernement dans le cadre du plan d’accélération de la transformation de l’économie gabonaise, Biendi Maganga Moussavou, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pèche et de l’Alimentation a réaffirmé l’importance et le potentiel de développement que représente l’agriculture dans la réduction de la pauvreté et des importations de produits alimentaires. La promotion d’une agriculture durable et respectueuse de la santé humaine et environnementale est à cet égard le créneau choisi et encouragé par les autorités gabonaises a noté le membre du gouvernement « le nouveau programme d’accélération de la transformation nécessite la mise en cohérence d’une politique semencière adaptée, qui assure des rendements tout en résistant aux différents ravageurs ».

L’intensification de la production agricole aujourd’hui n’est plus envisageable sans l’adoption de technologies appropriées dans la lutte contre les ravageurs des cultures, mais depuis longtemps, la lutte contre ces ennemis des cultures est basée sur l’utilisation de produits phytosanitaires notamment les pesticides de synthèse. Ces produits synthétiques ont été largement utilisés pour tenter de lutter contre les organismes nuisibles, mais ces moyens génèrent un grand nombre de problèmes environnementaux, écologiques et sanitaires tels que l’accroissement de la résistance des insectes et autres bio-agresseurs ; la disparition des populations d’organismes vivants ; la pollution des eaux de surface et des nappes phréatiques, la neutralisation de la vie du sol.

Les technologies ainsi proposées n’ont pas toujours eu le succès escompté pour plusieurs raisons dont leur inadéquation, les risques associés à leur adoption, la pauvreté et les conditions d’accès y relatives.  C’est pourquoi, aujourd’hui, pour des raisons écologiques et économiques, il y a nécessité de développer et promouvoir des méthodes de substitution aux pesticides de synthèse dans la protection des cultures. Parmi ces méthodes, les bio pesticides occupent une place de choix.

Les bio pesticides sont issus de divers produits naturels, notamment les bactéries, les champignons, les extraits de plantes, les huiles et les phéromones d’insectes.

C’est en phase avec ce qui précède que l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a appuyé, le projet TCP/SFC/3701 portant sur le renforcement des capacités des Pays à identifier et faire le suivi des incidents relatifs aux Préparations Pesticides Extrêmement Dangereuses (PPED) et Pesticides Extrêmement Dangereux (PED) ainsi que la promotion d’alternatives.

Ce projet est mis en œuvre par la FAO dans trois pays de la sous-région (Cameroun, Gabon et Guinée Equatoriale) et a permis en plus de l’établissement des listes nationales de produits classés Extrêmement Dangereux ou Hautement Dangereux au sens de la Convention de Rotterdam, d’identifier et de documenter des alternatives de préparations à base de produits biologiques.