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Un million de citernes pour le Sahel

Madame Mboya Ka, mère de cinq enfants, qui gère la citerne familiale de Douli nous explique comment était sa vie avant.

28/05/2019

Fin du mois d’avril, départ de Dakar tôt le matin avec des collègues de la FAO et quelques journalistes, nous allons rencontrer certains des bénéficiaires de l’initiative appelée 1 million de citernes pour le Sahel.

En deux mots, il s’agit de mettre en place des systèmes de rétention de l’eau de pluie dans une région – le Sahel – où l’accès à l’eau représente une réelle gageure: parce que la pluie qui y tombe de manière de plus en plus irrégulière accentue les périodes de sécheresse qui se disputent avec des inondations, parce que les puits, lorsqu’ils existent, sont souvent loin de ceux qui doivent les utiliser, parce que l’eau coûte cher. Et parce que sans eau il n’y a pas de sécurité alimentaire possible.

Comment ça marche ? En soi, le système est assez simple. Un hangar au toit de zinc recueille l’eau de pluie dans une gouttière reliée en fin de parcours à deux tuyaux. L’un permet d’évacuer l’eau des premières pluies qui couleront sales car ayant nettoyé le toit du hangar. Elles sont de ce fait impropres à la consommation, mais en revanche parfaitement utilisables pour les premières irrigations. Une fois que le toit du hangar est propre car lavé par ces premières pluies, le premier tuyau est fermé et le second tuyau, qui est connecté à la citerne, sera ouvert et  déversera dans la citerne l’eau de pluie propre à la consommation.

Ce système innovant s’inspire d’une expérience menée au Brésil, dans des zones semi-arides assez comparables à la région du Sahel. Ce qui est également novateur c’est l’approche associée à ces citernes, que d’aucuns appelleront approche intégrée et d’autres approche résiliente.

Accès à l’eau pour les communautés et autonomisation des femmes

Nous arrivons après trois bonnes heures de voiture, dans la communauté rurale de Thiamène Pass, située au nord-ouest du Sénégal, et plus précisément dans le village de Douli.

Là nous attendent une vingtaine de femmes, toutes extrêmement élégantes parées de robes aux mille couleurs, leurs enfants et petits-enfants ainsi que quelques hommes. Il fait chaud, très chaud, nous sommes au Sahel, tout le monde patiente sous le hangar dont le toit de zinc est partie intégrante du système. Et nous commençons à poser nos questions, assis sous ce hangar à la fois partie intégrante du système des citernes et seul point d’ombre autour de nous. Lieu de socialisation donc.

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