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La FAO à la conférence mondiale sur l’avenir de l’emploi

Créer des possibilités d’emplois décents, au masculin et au féminin, en particulier pour les jeunes qui arrivent sur le marché du travail, sera le principal sujet d’un sommet mondial sur l’avenir de l’emploi organisé en Suède.

© FAO/G. Napolitano

02/06/2010

2 juin 2010, Rome – Plus de 2 000 personnes, parmi lesquelles des entrepreneurs, des leaders d’opinion, des dirigeants politiques et des représentants de la société civile, s’apprêtent à participer au cinquième Sommet mondial YES – Repenser le monde du 2 au 5 juin à Leksand (Suède).

Ce sommet sera le cadre de débats stratégiques sur les possibilités futures en matière d'emploi et plus de 100 initiatives sélectionnées dans le monde entier, dont une réalisée sous l'égide de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), seront présentées à cette occasion autour de cinq thèmes: l’énergie, l’eau, la terre, les villes et les personnes.

Pour le volet Personnes, dans le cadre d’une session consacrée à l’emploi des jeunes dans des environnements caractérisés par des conflits, la FAO décrira l’initiative qu’elle développe en Cisjordanie et dans la bande de Gaza pour promouvoir l’emploi et l’entrepreneuriat chez les filles et les garçons, grâce à des formations axées sur les compétences agricoles, commerciales et personnelles.

En Cisjordanie et dans la bande de Gaza, les perspectives d’emplois constituent un immense défi pour les jeunes, en particulier pour les jeunes filles qui ne représentent que 15 pour cent du marché de l’emploi, un pourcentage parmi les plus bas du monde, selon les statistiques de l’Autorité palestinienne.

La réunion s'interrogera sur les divers moyens à mettre en œuvre pour permettre aux jeunes de travailler dans le secteur agricole, de développer leur propre entreprise ou d’intéresser un employeur. Il s'agira en particulier de réfléchir à des solutions pour intensifier ces efforts afin de toucher davantage de personnes et d'éclairer d’autres initiatives analogues dans des situations de conflit.

Être une fille est préjudiciable

La création d’emplois pour les jeunes représente un véritable défi alors que chaque année un nouveau contingent de 45 millions de personnes débarque sur le marché du travail, d’après les chiffres de l’Organisation internationale du travail (OIT). Le rapport annuel de l’OIT (Tendances mondiales de l’emploi) montre ainsi que le nombre de jeunes sans emploi dans le monde a augmenté de 10,2 millions entre 2007 et 2009, la progression la plus forte depuis 1991.

Le rapport de l’OIT indique que la crise économique mondiale a eu des effets d’une ampleur considérable sur l’emploi aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Cependant, les chiffres mondiaux montrent que partout ce sont les femmes qui continuent d'être les plus désavantagées sur le marché du travail. Entre 2008 et 2009, le taux de chômage des femmes a augmenté de 0,8 pour cent et celui des hommes de 0,7 pour cent.

Vu le nombre de femmes qui travaillent dans le secteur agricole de façon officielle ou informelle, la FAO défend depuis longtemps l’idée que le développement rural est fondamental pour réduire la pauvreté et faire progresser l’équité entre les sexes en matière d’emploi. Même si l’on ne dispose pas de chiffres pour tous les pays pris en compte, les statistiques de l’OIT montrent qu'une jeune fille pauvre est plus exposée que son homologue masculin au risque de travailler dans des conditions inacceptables. Chez les adultes, les femmes sont davantage susceptibles de travailler dans le secteur informel ou d’avoir un emploi sous-payé.

Afin de relever ces défis, la FAO et l’OIT poursuivent leurs objectifs communs au sein de l’initiative « Alimentation, agriculture et travail décent ». Les deux organisations travaillent ensemble dans le cadre d’un protocole d’accord signé en 2004 et conformément au programme convenu au niveau international en faveur du développement.

Les domaines de collaboration de la FAO et de l’OIT sont entre autres le travail décent, la promotion de l’emploi, l’égalité des sexes, le dialogue social ou encore la concrétisation des principes et des droits fondamentaux au travail. Les deux organisations jouent aussi un rôle de chefs de file dans l’effort mondial qui vise à éliminer le travail des enfants dans l’agriculture, en particulier les travaux dangereux, et à promouvoir des emplois décents pour les jeunes.