Genre

Dénombrer pour mieux conserver

«Sur l’ensemble du delta du fleuve Sénégal, nous faisons face à une diminution drastique de la disponibilité en eau. Le Projet RESSOURCE arrive donc au bon moment puisqu’il constitue une réponse positive face aux changements climatiques» affirme-t-elle.

Lors du dénombrement, AstouAstou Sané participe activement au dénombrement des oiseaux d’eau dans le Parc national des oiseaux du Djoudj au Sénégal ©FAO/David Mansell-Moullin

08/11/2019

À l’aube, une lueur orangée brille sur les eaux du Sénégal. Astou, jeune écologue, se trouve dans le Parc national des oiseaux du Djoudj pour participer au dénombrement annuel des oiseaux d’eau. Fébrile, elle attendait ce moment depuis plus d’un an. Pour une troisième année consécutive, la FAO et ses partenaires soutiennent, au travers du Projet RESSOURCE*, cette importante activité de suivi de la biodiversité.

Le regard partagé entre ciel et terre, crayon et calepin à la main, Astou parle avec enthousiasme de sa passion pour l’environnement. «L’ornithologie est un travail qui n’est pas bien connu des femmes» dit-elle. «Pourtant, la gestion des zones humides et des oiseaux d’eau qu’elles abritent nous concernent tous». Au Sénégal, les femmes peuvent jouer un rôle essentiel dans la conservation. «Nous vivons dans une société où la femme occupe un rôle primordial dans l’éducation des enfants. Ces mères peuvent transmettre, de génération en génération, cette passion pour l’environnement» dit Astou.

C’est en 2015 qu’elle quitta, pour la première fois, son Dakar natal pour se rendre à Saint-Louis, dans la région du delta du fleuve Sénégal. «Je me souviendrai toujours de la première fois que j’ai aperçu une grande aigrette, j’en suis restée bouche bée».

Depuis toujours, ce delta offre des ressources abondantes pour les communautés locales, des poissons, aux sols riches et favorables à l’agriculture. Mais surtout, la région regorge d’oiseaux d’eau qui sont indispensables à la santé des écosystèmes. Toutefois, le changement climatique, les plantes aquatiques invasives et le développement agricole menacent les zones humides fragiles de cette oasis.

En savoir plus