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Des fourneaux à bon rendement énergétique pour garantir la sécurité des femmes au Nigéria

Des fourneaux fabriqués localement réduisent les risques sanitaire et sécuritaire pour les femmes et les filles.

©FAO/Ny You

14/11/2018

Dans de nombreux foyers situés dans le nord-est du Nigéria, il existe un fort besoin en combustible et en énergie pour la cuisine et les autres activités ménagères. Or, les méthodes traditionnelles utilisées mettent les populations en danger, et particulièrement les femmes. Pour y faire face, la FAO distribue des fourneaux à bon rendement énergétique, fabriqués localement, à Borno, qui abrite la plus grande population de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays (PDI) de la région. La FAO a formé 100 artisans locaux en vue de produire environ 5000 fourneaux depuis le mois de mai, 6000 fourneaux supplémentaires sont prévus d’ici à la fin de l’année, pour équiper, selon les estimations, 77 000 personnes en 2018. 

Cuisiner avec un fourneau traditionnel peut s’avérer fastidieux. Selon Mallama Abubakar, une résidente du camp de Bakassi, cela peut même être dangereux. «Nous sommes heureux d’être débarrassés du murfu uku,» dit-elle, en référence au terme en langue Hausa (la langue locale) désignant le fait de cuisiner sur trois grosses pierres - ou plus - qui calent de grosses bûches de bois de chauffage.

«Cela nous rend malades, nous les femmes, en particulier à la la poitrine et dans les yeux,» dit-elle, désignant avec insistance ses poumons. «La fumée affecte nos bébés parce que parfois nous nous occupons d’eux pendant que nous cuisinons. Quand nous allaitons, la fumée pénètre dans leurs yeux et dans leur bouche.» Selon le Ministère de la santé du Nigéria, les maladies respiratoires provoquées par l’inhalation de fumée sont la troisième plus grande cause de décès dans le pays.

Rechercher du bois de chauffagepour la cuisson traditionnelle peut aussi s’avérer dangereux. «Les officiers de sécurité essaient de nous dissuader d’aller dans la brousse chercher du bois de chauffage» dit Awah Ahmed, également résidente de Bakassi. «Quand on va dans la brousse, on peut facilement se faire attaquer par Boko Haram. Ils peuvent prendre votre argent, vous violer ou vous tuer. Donc nous avons peur d’aller dans la brousse pour chercher du bois».

Les fourneaux réduisent les besoins en bois de chauffage de 65% et diminuent considérablement la quantité de fumée produite par rapport aux méthodes de cuisson traditionnelles. En allongeant la durée du bois de chauffage, ces fourneaux vont réduire la nécessité pour ces groupes de rechercher du combustible et de l’énergie dans des endroits dangereux et instables, diminuant ainsi leur risque d’affronter la violence sexiste au-delà des camps.

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