Genre

Parler haut et fort des violences fondées sur le genre

Vers l’élimination des violences fondées sur le genre et des mariages précoces au Sénégal et dans le reste de l’Afrique subsaharienne

Partout dans le monde, les femmes subissent de nombreuses formes de violences fondées sur le genre. Le mariage précoce en est une, qui prive les filles de la possibilité de recevoir une éducation et d’acquérir les compétences qui leur permettraient de devenir indépendantes.

©FAO/ Andrea Sanchez Enciso

04/12/2023

À la question de savoir ce qui constitue une violence fondée sur le genre, les femmes prenant part aux clubs Dimitra au Niger répondent que de leur expérience, ce type de violence revêt des formes multiples. Les atteintes physiques et sexuelles en sont des manifestations évidentes, mais les femmes confient également que certaines normes sociales omniprésentes – comme l’impossibilité pour les veuves de se remarier, le fait de ne pas être impliquées dans la prise de décisions touchant les finances du ménage et l’exclusion de certaines activités de la communauté – leur donnent le sentiment d’être des membres de second rang de leur communauté, voire des parias. À cela s’ajoute un problème majeur pour les femmes de nombreuses communautés: les mariages forcés ou précoces.

Au Niger, 76 pour cent des filles sont mariées avant 18 ans. En République démocratique du Congo, c’est près d’un tiers des filles qui connaissent ce sort. Dans les zones rurales du Sénégal aussi, le mariage précoce est une réalité: 31 pour cent des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans et neuf pour cent avant l’âge de 15 ans.

En plus de constituer une violation des droits humains, le mariage d’enfants nuit aux efforts de développement et entrave les progrès sociaux et la production. Cette pratique empêche les filles d’accéder à une éducation, limitant ainsi les débouchés qui s’offrent à elles plus tard dans la vie. Elle crée des problèmes de santé, les jeunes femmes étant plus à risque de subir des complications durant la grossesse et l’accouchement. En outre, les mariages précoces se traduisent par une dépendance à l’égard des hommes, étant donné que, souvent, les jeunes femmes concernées n’ont pas été scolarisée longtemps et n’ont pas eu l’occasion d’acquérir les compétences qui auraient pu leur permettre de gagner leur vie.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a mis en œuvre plusieurs projets dans les zones rurales du Sénégal pour sensibiliser tous les membres des communautés aux dangers que pose cette pratique, aussi bien pour les filles que pour le reste de la communauté.

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