Les prix du mil et du sorgho cultivés localement ont augmenté de façon saisonnière ou sont restés stables en juin, tandis que ceux du blé, principalement importé, ont affiché des tendances contrastées. Dans l'ensemble, les prix des céréales se sont établis à des niveaux record ou quasi-record en juin malgré une récolte supérieure à la moyenne en 2018, estimée à 8,2 millions de tonnes, soit 57 pour cent de plus qu’en 2017 et 47 pour cent de plus que la moyenne quinquennale (Rapport spécial du SMIAR). Le niveau exceptionnellement élevé des prix s'explique par l'importante dépréciation de la monnaie nationale, les troubles civils, les pénuries de carburant et la flambée des prix des intrants agricoles, qui ont fait grimper les coûts de production et de transport. En outre, en dépit de l'abondante production l'an dernier, les disponibilités sur le marché sont faibles, les commerçants tendant à stocker leur production agricole, qu’ils considèrent comme une forme plus fiable d’épargne que la monnaie qui se dévalue rapidement. Les premiers stades de la saison des pluies de 2019, qui s’étend de juin à septembre, ont été caractérisés par un démarrage précoce des pluies saisonnières, au cours de la deuxième moitié de mai, et par des précipitations supérieures à la moyenne en juin. Toutefois, les superficies ensemencées et les rendements des cultures de 2019/20 devraient être entravés pour la deuxième année consécutive par la faible disponibilité et le prix élevé des intrants agricoles.