FAO à Haïti

La FAO fait le bilan du projet de renforcement des capacités de planification de l’adaptation aux changements climatiques pour la sécurité alimentaire et la nutrition

14/11/2023

Le projet de « Renforcement des capacités de planification de l’adaptation aux changements climatiques pour la sécurité alimentaire et la nutrition »  en Haïti ou projet SAGA est mis en œuvre par la FAO en étroite collaboration avec le MARNDR et le MdE. Il vise à renforcer la résilience des secteurs agricoles dans un contexte de changement climatique tout en assurant la sécurité alimentaire et la nutrition. Financé par le gouvernement du Québec, ce projet s’appuie sur un partenariat solide avec deux équipes de recherche de l’Université Laval, des chercheurs haïtiens et les instituts de recherche sur le climat et les Organisations de coopération internationale (OCI) du Québec.

Selon la FAO, les changements climatiques se réfèrent aux variations à long terme des caractéristiques climatiques, telles que la température, les précipitations, les vents et d’autres éléments, qui se produisent naturellement ou en raison de l’activité humaine. Ces variations climatiques ont des impacts significatifs sur les écosystèmes, les systèmes alimentaires, l’agriculture, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations. Dans la région caribéenne, il a été constaté une augmentation du niveau de la mer et l’érosion côtière; la dégradation des récifs coralliens et la perte de biodiversité marine; les événements climatiques extrêmes et les perturbations des cultures. En Haïti, d’après la Politique nationale de lutte contre les changements climatiques (PNCC), les changements climatiques auraient un impact sur les zones côtières, l’environnement et l’agriculture. 

Depuis 2019, en Haïti, le projet SAGA met en œuvre une approche qui englobe plusieurs acteurs, pour soutenir la planification de l’adaptation aux changements climatiques. Pour mettre en oeuvre ces actions, le projet s’appuie sur trois piliers : appui aux politiques, initiatives communautaires pilotes et des activités de recherche. En ce qui concerne le premier pilier, le projet s’attelle au développement des documents d’orientation pour soutenir la formulation du Plan national d’adaptation (PNA) ainsi que du Plan national d’action pour la gestion intégrée des ressources en eau (PAGIRE). De plus, il soutient la révision de la Contribution déterminée au niveau national (CDN) spécifiquement en ce qui concerne les secteurs agricoles. 

Parallèlement, il œuvre au renforcement des capacités de planification de l’adaptation des responsables gouvernementaux. À travers des formations et des ateliers, des acteurs clés sont outillés pour aborder avec efficacité les défis liés à l’adaptation. En outre, le projet facilite un dialogue politique essentiel en créant des mécanismes de coordination. Ces derniers jouent un rôle crucial dans la lutte contre les changements climatiques, tant aux niveaux local et national qu’international.

En termes d’initiatives communautaires pilotes, le projet englobe diverses mesures essentielles visant à développer des systèmes de production résilients. Tout d’abord, il met en place l’approche Champ école paysan (CEP) spécifiquement conçue pour s’adapter aux changements climatiques, incluant la réhabilitation et la consolidation des systèmes agroforestiers à Camp Perrin. Parallèlement, des formations en techniques durables de maraîchage sont réalisées afin de renforcer les aptitudes en gestion des vergers et en conditionnement des fruits et légumes. Ces interventions contribuent à une production solide et durable.

L’approche du projet SAGA englobe également l’autonomisation des acteurs locaux. Au total, plus de 350 femmes et 250 hommes ont bénéficié de formation couvrant des domaines variés tels que l’agroécologie, la restauration des terres dégradées, et la gestion des ressources naturelles dans les communes de Hinche et de Maïssade, dans le département du Centre, ainsi que dans certaines régions des départements de la Grand’Anse, du Sud ’Est et du Nord ‘Est.

Un partenariat fructueux a également été établi avec l’Université Laval (Canada) et des chercheurs haïtiens, aboutissant à des réalisations majeures :

  • Une étude exhaustive a été menée sur les mécanismes d’adaptation adoptés à l’échelle communautaire par les productrices, producteurs et pêcheurs. Une série de consultations impliquant 600 acteurs locaux a permis de recueillir des informations sur les mécanismes d’adaptation existants, leurs déterminants, ainsi que les besoins en informations et en soutien exprimés pour favoriser l’adaptation aux changements climatiques. Ces données ont servi de base pour la création d’un guide en cours de finalisation, destiné à appuyer la planification de l’adaptation des secteurs agricoles face aux changements climatiques.
  • Un guide de planification de l’adaptation des secteurs agricoles aux changements climatiques est en phase de validation, grâce à une collaboration étroite avec les experts du gouvernement haïtien.
  • Un inventaire détaillé des études préexistantes sur la gestion des ressources en eau a été réalisé, accompagné d’une note conceptuelle identifiant les lacunes et les recommandations en vue de l’élaboration future du Plan d’action pour la gestion intégrée des ressources en eau (PAGIRE).

 Ces initiatives multiples et interconnectées démontrent l’ampleur et la portée du projet SAGA, qui va bien au-delà d’une simple approche de planification pour engendrer un véritable changement positif et durable au sein des communautés locales.

La FAO s’engage à poursuivre son appui aux efforts de l’État haïtien pour le renforcement de la résilience des systèmes agricoles et alimentaires et pour faire face aux défis du changement climatique. L’Organisation encourage l’adoption de pratiques durables, la diversification des cultures, le développement de variétés résistantes aux conditions climatiques changeantes et la promotion de l’agroforesterie. De plus, il est crucial de continuer à encourager la gestion des ressources naturelles et l’amélioration des capacités des communautés à faire face aux événements climatiques extrêmes.