FAO à Haïti

La FAO travaille en vue de l’intégration de l’approche genre dans l’agriculture en Haïti

18/04/2016

 

La FAO travaille en vue de l’intégration de l’approche genre dans l’agriculture en Haïti

Le Genre constitue l’une des priorités de la FAO dans sa lutte contre la faim et l’insécurité alimentaire et nutritionnelle

18 avril 2016, Port-au-Prince. Le Genre constitue l’une des priorités de la FAO dans sa lutte contre la faim et l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. C’est pourquoi, dans son projet conjoint avec le Ministère de l’Agriculture (MARNDR), « Amélioration de la sécurité alimentaire dans le département du Nord-Est (Composante du Programme OMD de l’Union Européenne) », elle y accorde une importance de premier ordre, étant convaincue du rôle des femmes dans le développement durable et la gestion des ressources naturelles en vue de l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans ce département.

Jean Baptiste Rosina, est l’une des femmes productrices agricoles trésorière du Champ École Paysan Tèt Ansanm, à Fort Liberté. Son témoignage met en exergue l’importance et la nécessité de créer beaucoup plus d’espaces où les femmes, au même titre que les hommes, peuvent mettre en valeur leur force de travail et leurs compétences, sans risque d’être stigmatisées.

« En tant que productrice agricole, j’avais beaucoup d’attentes en termes d’égalité homme-femme dans le secteur agricole, qui commencent à se concrétiser. Pour moi, l’égalité de genre implique un partage 50-50 de responsabilités. Autrefois, les hommes nous stigmatisaient en tant que productrices et croyaient que, nous les femmes, n’avons ni les compétences, ni la force de travailler comme eux dans les champs. Maintenant, cela commence à changer ».

Rosina travaille dans la mise en place de pépinières dans sa localité. Durant les processus de transplantation, elle dit se sentir intégrée comme si elle travaillait dans une ambiance d’inclusion totale, sans différence de sexe. « Je félicite la FAO, le Ministère de l’Agriculture et l’Union Européenne, et tous les techniciens du projet qui nous encadrent. Grace à ce projet, je me sens plus intégrée en tant femme productrice, et économiquement plus autonome.

Exercer le métier de productrice agricole, loin d’empêcher Rosina d’accomplir ses obligations familiales, lui permet au contraire d’être mieux à même de prendre soin de sa famille. « Les produits agricoles dont je dispose sur mes parcelles me permettent d’améliorer durablement la sécurité alimentaire de ma famille. Par exemple, quand j’ai besoin d’argent, je passe sur ma parcelle d’épinard, j’en récolte pour aller vendre au marché. Les cultures maraichères nous aident beaucoup à avoir des revenus réguliers, parce qu’elles ont des cycles courts. Nous expérimentons avec la FAO l’introduction des variétés d’échalotes, d’oignons et de betteraves qui nous donnent d’importants résultats, non seulement en termes de revenus, mais nous permettent également de continuer à produire malgré la sècheresse ».

Grâce au projet de la FAO, financé par l’Union Européenne, Rosina s’estime plus résiliente à l’insécurité alimentaire. « Les bonnes pratiques agricoles que nous appliquons sur nos parcelles, grâce aux formations de la FAO, sont très adaptées à nos réalités locales et nous permettent de résister face à la sécheresse. Nous tâchons de les partager avec les autres producteurs et productrices ne faisant pas partie de notre Champ École Paysan. Je souhaite que beaucoup plus de femmes prennent conscience de leur rôle dans l’amélioration de la sécurité alimentaire et le développement du pays, au même titre que les hommes ».

Cette initiative de la FAO en appui au Ministère de l’Agriculture (MARNDR) a pour objectif principal l’ « amélioration de la sécurité alimentaire du Département du Nord-Est par la création d’opportunités viables et durables en faveur de l’agriculture familiale, par l’augmentation en quantité et en qualité des produits locaux du système local de commercialisation, et par l’amélioration des conditions nutritionnelles et sanitaires des femmes et des enfants notamment ». Financée intégralement par l’Union Européenne à hauteur de 4 millions d’euros, elle s’inscrit dans le cadre du Programme Triennal de Relance Agricole (PTRA) dudit Ministère et rentre d’emblée dans les priorités nationales du pays à la fois en matière de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (SAN), de lutte contre la pauvreté et de développement agricole, tout en s’alignant sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) pour l’année 2016.

 

Pierre Negaud DUPENOR

Responsable de Communication et Point Focal Genre

Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO - HAITI)

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