FAO à Haïti

L’Amérique Latine et les Caraïbes cherchent à en finir avec l’exploitation forestière illégale

30/05/2016

L’Amérique Latine et les Caraïbes cherchent à en finir avec l’exploitation forestière illégale

La FAO appuie les pays de la région à renforcer leur gouvernance forestière afin de lutter contre le commerce illégal de bois et la déforestation

 

 

30 mai 2016, Santiago, Chile- Les pays de l’Amérique Latine et des Caraïbes sont en train de renforcer leur gouvernance forestière en vue de combattre l’exploitation illégale des bois et de réduire le niveau préoccupant de déforestation dans la région constituant le deuxième le plus élevé dans le monde, a fait remarquer aujourd’hui la FAO.

 

Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), au niveau mondial, l’exploitation et le commerce illégal de bois génèrent une perte de 10 à 15 milliards de dollars américains en recettes fiscales pour les gouvernements.

 

L’exploitation illégale de bois prive les gouvernements et les communautés des ressources dont ils dépendent, réduit la biodiversité, accélère les effets des changements climatiques et génère des conflits pour les terres et d’autres ressources naturelles.

 

“Le commerce et la coupe illégale de bois non seulement détruisent les moyens de subsistance des personnes et les privent de revenus et d’aliments, mais aussi sont responsables de la dégradation de grandes surfaces forestières, contribuant de la sorte aux changements climatiques et à la perte de la biodiversité”, a expliqué Jorge Meza, Officier forestier à la FAO.

 

L’exploitation illégale contribue à la déforestation régionale, laquelle a diminué de moitié par rapport aux années 90, mais ne cesse de faire l’objet de préoccupations : chaque année, près de 2 millions d’hectares de forêts indigènes se perdent dans la région.

 

L’exploitation illégale de bois empêche également le développement des entreprises respectueuses de la loi et alimente la corruption à plusieurs niveaux dans les pays.

 

Pour affronter ces problèmes, les gouvernements, les communautés et les entreprises de la région sont en train d’implémenter des mécanismes de gestion forestière durable et de bonne gouvernance des forêts.

 

“Parmi les bons exemples de gouvernance forestière dans la région se distingue le Pacte Intersectoriel pour le Bois en Colombie, Les Initiatives Communautaires de Surveillance au Pérou, les systèmes de traçabilité au Guatemala et en Honduras, et l’Alliance pour freiner l’exploitation illégale entre les gouvernements et les peuples indigènes de Belize et de Guatemala” a expliqué, Jorge Meza.

 

L’Amérique Latine améliore sa gouvernance forestière

 

Le 28 avril dernier, la Colombie a reformulé son Pacte Intersectoriel pour l’Exploitation Légale de Bois, qui cherche à assurer que tout le bois exploité, commercialisé et utilisé provienne de sources légales. Soixante-dix représentants des secteurs public, privé et de la société civile ont renouvelé leur engagement de réduire l’exploitation et le commerce illégal de bois à travers la ratification du pacte reformulé. A ce jour, 18 départements du pays ont trouvé des accords en faveur de l’exploitation légale du bois.

 

Au Pérou, après un large processus de consultations, une nouvelle législation forestière a été approuvée en 2011 laquelle prévoit d’appuyer le contrôle territorial au niveau communautaire, communément appelé : Initiatives Communautaires de Surveillance Forestière.

 

Ces entités de contrôle sont des unités techniques issues des communautés indigènes, mises en place pour renforcer les capacités des peuples indigènes en vue de garantir leurs droits à la gestion des ressources forestières.

 

Guatemala et Honduras ont partagé des expériences et échangé des informations sur la Traçabilité forestière et instruments légaux et techniques pour éviter le commerce illégal de bois, créant ainsi une base pour une proposition binationale de coopération, orientée vers la coordination et la mutualisation des efforts en matière de gouvernance forestière aux bénéfices des communautés.

 

De cette façon, des fonctionnaires publics et des ONG au Guatemala et au Belize cherchent depuis 2013 à contrer l’exploitation illégale de bois  dans leurs zones transfrontalières, en travaillant avec les municipalités frontalières, les peuples indigènes, les organisations non gouvernementales et les deux gouvernements.

 

En mars dernier, des leaders indigènes du Sud de Petén en Guatemala et de Belize ont renforcé les liens pour inverser la destruction accélérée de l’environnement par la promulgation de la Déclaration de la Rencontre des Communautés Indigènes Guatemala-Belize: Territoire, Ressources Naturelles et Connaissances Ancestrales.

 

L’Union Européenne et la FAO renforcent leur lutte contre le commerce illégal de bois

 

Au début du mois de mai, l’Union Européenne et la FAO ont annoncé une intensification de leurs efforts conjoints pour appuyer les pays producteurs de bois tropicaux à combattre l’exploitation illégale de bois, à travers le Plan d’Action pour l’Application de lois, Gouvernance et Commerce Forestiers (FLEGT).

 

Le nouvel accord de financement d’un montant de 30 millions de dollars américains, se prolongera jusqu’en 2020. Des actions seront mises en place pour renforcer celles qu’implémente déjà la Colombie, où l’utilisation d’application Android est encouragée dans les mécanismes de suivi et de contrôle des autorités environnementales, et pour orienter durablement les acheteurs légaux de bois.

 

FLEGT est en train d’appuyer les pays à augmenter la transparence et la prise de décisions participatives pour une gestion plus juste et plus durable des ressources aux bénéfices des communautés.

 

Une initiative régionale de la FAO pour la gestion des ressources naturelles

 

La FAO appuie les pays à travers une nouvelle initiative régionale basée sur l’utilisation durable des ressources naturelles, l’adaptation aux changements climatiques et la gestion des risques de désastres.

 

“Eradiquer la faim exige que nous préservions les ressources naturelles de la région pour les générations présentes et futures. Nous devons changer le paradigme de développement actuel vers des formes pleinement durables”, a signalé Jorge Meza, Coordonnateur de cette initiative régionale à la FAO.

 

L’initiative appuie des actions pour réduire les émissions par déforestation et dégradation forestière en Paraguay, Colombie, Equateur, Bolivie, Guatemala, Chili et en Argentine. En outre, elle encourage la création d’un cadre d’assainissement et de lutte contre les incendies forestiers dans les pays de la région dénommée Corredor Seco Centroamericano. Au niveau régional, elle appuie l’élaboration d’un programme pour le renforcement des systèmes nationaux d’alerte précoce et de contrôle des ravageurs et des maladies, et encourage l’application des directives volontaires pour le développement de politiques agro-écologiques.

 

“Avec cette initiative, nous voulons induire des pratiques environnementales adéquates dans la production végétale et animale, notamment un meilleur aménagement territorial et la réduction de la dégradation des forêts indigènes”, a mentionné Meza. 

A cet égard, la FAO et les pays ont initié un processus régional de dialogue politique pour promouvoir l’agriculture durable (y compris la gouvernance adéquate des ressources naturelles), qui assurera la gestion forestière durable et la diminution de la déforestation.

 

Benjamín Labatut
Bureau Régional de laFAO pour l’Amérique Latine et les Caraïbes
Tel: +56 229 232 174           
Twitter:www.twitter.com/faonoticias

 

Pierre Negaud DUPENOR

 

Responsable de Communication et Point Focal Genre

 

Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO - HAITI)

 

Phone: (509) 4420 0726

http://www.fao.org/haiti/fr/