FAO à Haïti

La FAO et DFID appuient le MARNDR et le MdE pour renforcer la résilience des ménages agricoles face aux catastrophes naturelles dans le Département de la Grand’Anse.

19/08/2016

12.000 producteurs et productrices agricoles dans 5 communes (Jérémie, Moron, Dame-Marie, Chambellan et Anse d’Hainault) de la Grand’Anse ont bénéficié d’une assistance technique et matérielle qui leur a permis d’améliorer leur sécurité alimentaire et leur résilience face aux aléas climatiques.

19 août 2016, Port-au-Prince - À la fin de 2012, le groupe des partenaires « Champions politiques pour la résilience » face aux catastrophes, a choisi Haïti comme pays cible pour la mise en œuvre d’actions communes entre les agences de développement CARE, OPS/OMS, PNUD, FAO et le Gouvernement haïtien, en vue de renforcer la résilience des communautés rurales dans trois départements cibles : Grand’Anse, Nord et Nord-Est.

C’est dans ce cadre que s’inscrit le projet « Renforcer la résilience des ménages agricoles de la Grand’Anse », exécuté par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) en étroite collaboration avec les Ministères de l’Agriculture et de l’Environnement, et financé à hauteur de 2.3 millions de dollars américains par le Département Britannique pour le Développement International (DFID).

Structurer et renforcer les organisations de producteurs et de productrices pour booster la production.

En 18 mois d’exécution (Octobre 2014 à Mars 2016), ce projet, d’une durée de 24 mois, a atteint de manière probante son objectif principal consistant à renforcer la résilience des agriculteurs et agricultrices familiaux dans 5 communes du département de la Grand’Anse (Jérémie, Moron, Dame-Marie, Chambellan, Anse d’Hainault) à travers une meilleure connaissance dans les domaines agricole et environnemental, un accès plus facile aux produits agricoles, des pratiques et des services agricoles qui améliorent leurs moyens d’existence et leur résilience face aux catastrophes naturelles.

Un total de 62 Champs Écoles Pays (CEP) impliquant 1.562 agriculteurs et agricultrices, dont 58% de femmes, ont été mis en place, spécialisés dans la transformation de produits agricoles, l'agriculture de conservation et d’autres techniques d’agriculture familiale durable, ce qui a permis de doubler leur production de maïs et de haricot, notamment.

Parallèlement, le projet a contribué à la structuration de 11 Groupements de Production Artisanale de Semence (GPAS) réunissant 162 producteurs et productrices de semences. Ils ont reçu des silos, des humidimètres, des sacs et des bâches, afin d’améliorer leur capacité de stockage et de conservation des semences. En outre, plusieurs associations regroupant plus de 300 agricultrices ont bénéficié d’un stock de 132 équipements de transformation et de contrôle de qualité des produits agricoles transformés (séchoirs solaires, réfractomètres, PH-mètres, densimètres, thermomètres, balances électroniques), ainsi que des bonbonnes et des fourneaux à gaz propane, afin de freiner l’utilisation du bois et du charbon de bois.

Renforcement des capacités des groupements de producteurs et productrices en production de semences de qualité et en aménagement des sols à travers l’agroforesterie.

Dans la perspective d’améliorer la qualité des semences et d’augmenter la productivité tout en tenant compte des aléas climatiques, le projet a introduit 14 variétés de semences et boutures de qualité déclarée résistant notamment à la sècheresse, et distribué aux GPAS, à des fins de multiplication,  2.840 kg de maïs, 1.500 kg de haricot, 1.620 kg de pois de souche, 1.300 kg de pois congo, 302.000 boutures de patate douce, 394.000 boutures de manioc, et 250 boutures d'igname.

La structuration et l’assistance technique et matérielle aux organisations de producteurs et productrices de semences leur ont permis de produire environ 80 tonnes de pois de souche, 111 tonnes de pois congo, 250 tonnes de maïs, 48 tonnes de haricot, 480 tonnes de patate douce, 3.860 tonnes de manioc, 221 tonnes d'igname et 1.400 tonnes de banane fhia.

Jean-Nigal Ardouin, membre d’un GPAS et bénéficiaire du projet, a signalé que le projet est arrivé dans le département à un moment où les producteurs et productrices agricoles avaient un accès difficile et très limité aux semences et matériel végétal de qualité. Les variétés climato-résilientes de semences et boutures distribuées dans le cadre du projet, ont permis à certains producteurs et productrices de relancer, et à d’autres, de booster leur production agricole, ce qui a eu pour conséquence d’améliorer leur sécurité alimentaire et leurs conditions de vie.

Dans la même veine, le projet a appuyé huit (8) Organisations Communautaires de Base (OCB) pour la mise en place et le suivi des pépinières communautaires de production de plantules dans les commues d’intervention du projet. A ce jour, un total de 1.004.240 plantules, dont 625.920 plantules fruitières et 378.320 plantules forestières, ont été produites et transplantées, et 500.000 plantules additionnelles sont en cours de production. Ces plantules ont permis d’aménager plus de 3.300 hectares de parcelles agricoles. En effet, la mise en œuvre du volet agroforesterie au niveau des communes d’intervention est une approche dynamique et écologique de gestion des ressources naturelles qui, à travers l’intégration des arbres dans les champs et les parcelles agricoles, diversifie et soutient la production tout en apportant aux communautés locales des bénéfices sociaux, économiques et environnementaux.

Diversifier les sources de revenus des ménages agricoles pour dynamiser l’économie locale.

Le projet a contribué à l’augmentation, de manière durable et régulière, des revenus de 3.075 agriculteurs et agricultrices familiaux, dont 69% de femmes, à travers des activités agricoles génératrices de revenus, notamment la transformation et la commercialisation de produits agricoles. Un total de 120 éleveurs (41% de femmes) a bénéficié de la formation sur la traite manuelle et la santé animale. Leur capacité de production journalière est passée de 15 gallons à 40-50 gallons pour approvisionner la Laiterie de Marfranc. En outre, 1.090 agriculteurs familiaux (69% de femmes) ont été appuyés en production et vente de légumes. 220 agriculteurs (57% de femmes) ont bénéficié de l'activité d'élevage de chèvres.

M. Joseph Carlos, producteur de lait et bénéficiaire du projet, s’est dit être désormais capable de produire et de livrer à la laiterie en moyenne 4 gallons de lait par jour, soit 500 gourdes de revenu journalier, donc 13.500 gourdes de revenus mensuels supplémentaires, avec l’appui du projet. Une assistance technique et matérielle a été également fournie à la Laiterie de Marfranc, ce qui a permis d’améliorer significativement la quantité de lait traité quotidiennement, dont les ventes mensuelles s’élèvent à 90.000 gourdes, soit un revenu annuel de plus d’un million de gourdes susceptibles d’être doublés avec les activités de transformation de lait en yaourt et en fromage.

Promotion et Adoption des Bonnes Pratiques Agricoles et Nutritionnelles.

Le projet a mis une emphase particulière sur l’adoption des Bonnes Pratiques Agricoles et Environnementales, comme gage d’amélioration de la productivité. 1.500 agriculteurs et agricultrices ont adopté les bonnes pratiques agricoles, notamment les techniques d'agriculture de conservation, de gestion de la fertilité sur les cultures maraichères, les techniques d'agriculture sur terres en pente, les techniques de régénération de plantation de cacaoyers, entre autres.

Parallèlement, des formations sur les Bonnes Pratiques de Nutrition et d’Hygiène alimentaire ont été également réalisées au profit des bénéficiaires du projet. 3.591 agriculteurs et agricultrices familiaux ont été formés sur la nutrition et l'hygiène. En outre, 100 animateurs-formateurs d’OCB (80% de femmes) ont été formés pour répliquer les bonnes pratiques nutritionnelles dans leurs communautés respectives.

En 18 mois d’exécution, ce projet de renforcement de la résilience des ménages agricoles dans 5 communes du département de la Grand’Anse, a le mérite d’avoir atteint des résultats mesurables et observables, avec des retombées significatives et immédiates en termes d’amélioration des conditions de vie des 12.000 producteurs et productrices agricoles bénéficiaires directs. Le projet, qui se trouve en phase finale d’exécution, anticipe déjà sa stratégie de sortie, à travers une coordination technique étroite avec les Directions Départementales de l’Agriculture et de l’Environnement, et des mesures concrètes d’assistances technique et matérielle aux agriculteurs et agricultrices, à travers les CEP et les GPAS, afin de garantir durablement leur résilience face aux catastrophes naturelles.

Pierre Negaud DUPENOR

Responsable de Communication et Point Focal Genre

Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et

l'Agriculture (FAO - HAITI)

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