FAO à Haïti

Les agriculteurs épargnent ensemble pour faire face aux désastres.

24/08/2016

La FAO met l’emphase sur les fonds mutuels d’urgence comme étant un outil précieux pour renforcer  la résilience des petits exploitants agricoles.

24 août 2016, Santiago, Chili – Les agriculteurs et agricultrices de l’Amérique Centrale ont mis sur pied une nouvelle méthode pour affronter les désastres -comme la sècheresse qui affecte le Couloir Sec de l’Amérique Centrale- à travers un mécanisme innovant de protection et de transfert de risques fonctionnant comme une assurance agricole pour ceux qui n’ont pas accès aux systèmes financiers traditionnels.

Il s’agit de fonds mutuels d’urgence, soutenus par la FAO à Honduras et au Guatemala, créés et gérés par des associations de producteurs pour soutenir leurs membres en cas d'urgence.

Selon la FAO, ces fonds financent des activités permettant de résorber les problèmes des familles les plus vulnérables affectées par des calamités inattendues, tels que : les sècheresses, les ouragans, les inondations et les tremblements de terre.

“Ces fonds sont destinés aux ménages n’ayant accès ni aux systèmes traditionnels de financement, ni aux systèmes d’assurance permettant de protéger leurs moyens de subsistance”, a  expliqué Anna Ricoy, Officier de Gestion des risques de la  FAO.

En outre, ils peuvent financer une variété d’activités, dont l'achat d’intrants pour une nouvelle saison agricole lorsque la récolte a été perdue, améliorer la sécurité alimentaire des ménages en cas d’urgence, et permettre de relancer les activités de production et de commerce quand la communauté perd ses sources de revenus.

Les fonds communs d’urgence garantissent la durabilité des moyens de vie des agriculteurs familiaux à travers le renforcement de leurs organisations. Étant donné leur caractère solidaire, ils ont en général un taux d’intérêt inférieur à celui des crédits réguliers.

Plus qu’un mécanisme d’épargne.

Les fonds mutuels d’urgence ne constituent pas seulement un réseau d’assurance face aux catastrophes, mais encouragent également les bonnes pratiques agricoles, les activités génératrices de revenus, la mise en place des systèmes d'alerte précoce de désastres et des plans communautaires de gestion des risques, qui sont des conditions préalables pour accéder à ces fonds.

“De cette manière, les communautés non seulement épargnent, se soutiennent mutuellement et solidairement, mais renforcent également la résilience de leurs moyens de vie face aux risques et désastres”, a signalé Ricoy.

Les fonds ont aussi un impact positif en termes de genre : Selon la FAO, tant à Honduras qu’au Guatemala, la participation des femmes joue un rôle fondamental dans la durabilité de ces fonds, en veillant à la régularité des paiements pour les épargnes.

Comment se constituent les fonds mutuels d’urgence ?

Au Guatemala et à Honduras, les membres des associations et des caisses rurales d'épargne collectent de l’argent et un capital en semences pour constituer 40 % des fonds.  La FAO contribue à hauteur de 40%. Les 20% restants proviennent des activités de production de tissus artisanaux, des boutiques communautaires pour la vente de vivres, entre autres.

Entre 2014 et 2015, les fonds communautaires mis en place par la FAO au Guatemala et à Honduras ont prêté plus de 170.000 dollars américains à ses membres pour des activités génératrices de revenus, et investi plus de  23.000 dans des projets communautaires. En outre, ils ont réinvesti plus de 85.000 pour garantir le fonctionnement et la durabilité des fonds, et prêté 19.000 pour des activités de réhabilitation post-urgence.

Les multiples effets positifs.

Une condition à laquelle sont tenus les membres des associations pour avoir accès aux fonds mutuels d’urgence est l’adoption d’un nombre préétabli de bonnes pratiques agricoles pour la gestion de risques, dont : le non brûlis, la gestion du fourrage, la mise en place de rampes vivantes (haies vives),  l’agroforesterie, les banques communautaires de semences indigènes, des jardins potagers et des méthodes de purification de l'eau.

Les associations doivent également développer des activités génératrices de revenus : chaque association élabore un plan d’affaires pour le développement d’une activité communautaire parallèle génératrice de revenus permettant la recapitalisation et la durabilité des fonds.

Systèmes d’alerte précoce : les fonds mutuels d’urgence s’activent lorsqu’une situation d’urgence est déclarée et identifiée grâce aux systèmes d'alerte précoce.

“Ces systèmes sont alimentés à travers des comités locaux qui évaluent la disponibilité des aliments, leur accès, leur consommation et utilisation biologique et la gestion des risques”, a expliqué Ricoy.

Les communautés doivent également développer des plans de gestion des risques afin d’identifier les menaces et les risques auxquels font face les communautés, et travailler de manière à les résorber.

La durabilité de ces fonds dépend d’une bonne gestion et administration. Pour cela, chaque association doit renforcer son statut, ses règlements et son organisation interne. De plus,  ses membres sont formés en gestion de crédits et en gestion transparente des fonds communautaires.

Faire face aux changements et menaces climatiques.

Selon la FAO, l’Amérique Centrale est l’une des régions du monde les plus exposées et vulnérables aux menaces et changements climatiques. Cela est d’autant plus vrai pour le Couloir Sec incluant  le Guatemala, le Salvador, le Honduras, le Nicaragua, le Costa Rica et le Panama, souvent affectés par la sécheresse et des précipitations de plus en plus irrégulières.

“Pour chaque cinq cycles de récolte, trois subissent des pertes importantes. Les produits récoltés  permettent rarement de satisfaire les besoins alimentaires des familles”, a fait savoir Ricoy.

En moyenne, 62 % de la population du Couloir Sec vivent de la production des céréales de base. C’est pour cela que la FAO est en train d’appuyer les pays à améliorer la résilience de ces communautés à travers le Programme de renforcement de la résilience face aux risques de désastre dans le Couloir Sec.

Le programme vise à renforcer les institutions et les politiques de gestion des risques, en développant des systèmes de surveillance et d'alerte précoce, en améliorant la préparation et la coordination des réponses aux urgences, et en adoptant des mesures de prévention et d'atténuation des risques afin de réduire la vulnérabilité des communautés.

 

Contact de presse :

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Pierre Negaud DUPENOR

Responsable de Communication et Point Focal Genre

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