Cela permettra aux pays de la région d'avancer vers l'intégration de l'approche genre dans leurs politiques publiques de sécurité alimentaire.

Santiago, Chili –L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) va appuyer l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie basée sur le genre dans le Plan d’éradication de la faim de la Communauté des États Latino-Américains et Caribéens 2025, pour garantir le renforcement des capacités des femmes rurales et consolider leur contribution dans la lutte contre la faim.

Lors de la II^eme réunion du Groupe de Travail de la CELAC sur le Progrès des Femmes, les pays de la région ont demandé à la FAO un appui pour intégrer l’approche genre dans sa principale initiative en matière de sécurité alimentaire.

« Dans les pays de la région on avance vers l’intégration de l’approche genre dans les politiques publiques de sécurité alimentaire – a expliqué Claudia Brito, Officière de Genre de la FAO – cependant, sa mise en œuvre est très lente avec un faible niveau de coordination intersectorielle ».

Le Plan d’Éradication de la Faim de la Communauté des États Latino-Américains et Caribéens 2025 est le principal accord régional pour atteindre la faim zéro. L’intégration de l’approche genre sera fondamentale pour atteindre ses objectifs.

Le Plan CELAC, élaboré par la FAO, l’ALADI et la CEPAL, a été adopté par les Présidents et Chefs de Gouvernements des pays de l’Amérique Latine et des Caraïbes en janvier 2015, lors du Sommet de Costa Rica. Il s’appuie sur 4 principaux piliers. La FAO travaille pour incorporer l’approche genre dans chacun d’eux.

L’approche genre dans les politiques publiques de sécurité alimentaire
Le premier pilier du Plan de la CELAC développe des stratégies coordonnées en matière de sécurité alimentaire à travers des politiques publiques nationales et régionales. Selon la FAO, 17 pays de la région disposent actuellement de documents de politiques explicites visant à combattre la faim et la malnutrition, et 16 parmi eux ont déjà une vision claire de l’approche genre.

« Colombie, Pérou, Panama, Nicaragua, Mexique,  Salvador et Guatemala, par exemple, incluent explicitement l’approche genre comme critère d’orientation de leurs politiques de sécurité alimentaire. Mais il est fondamental que tous les pays de la région le fassent dans la perspective de renforcer sa portée », a expliqué Brito.

L’égalité de genre pour améliorer l’accès aux aliments

Garantir l’accès opportun et durable aux aliments sains, adéquats et suffisants à tous constitue le second pilier du Plan CELAC, un travail auquel les femmes peuvent apporter une grande contribution si tous les gouvernements promeuvent l’équité de genre.

En Amérique Latine et dans les Caraïbes, en moyenne, 17% des exploitations agricoles sont gérées par des femmes. « 10% des femmes productrices reçoivent des crédits, et en général elles sont techniquement moins assistées que les hommes », a signalé Brito, ce qui limite la promotion de l’égalité de genre et le renforcement des capacités des femmes comme condition nécessaire à l’éradication de la faim dans la région.

Selon la FAO, le Plan d’éradication de la faim de la CELAC représente également une opportunité de promotion de l’autonomie économique des femmes rurales, vu que 37% d’entre elles ne perçoivent pas de revenus propres, contre seulement 13% d’hommes.

En termes de protection sociale, la proportion de femmes a connu une nette augmentation. Dans beaucoup de cas, cette augmentation ne touche pas les zones rurales et est inadéquate pour affronter les défis particuliers des femmes.

“Dans beaucoup de pays, les institutions de sécurité sociale protègent les fournisseurs masculins et leur famille, en subordonnant l’accès des femmes à la protection sociale que reçoit leur mari”, a mentionné Brito.

Bien-être nutritionnel et formation d’habitudes de consommation

Le troisième pilier du Plan de Sécurité Alimentaire de la CELAC est centré sur le bien-être nutritionnel pour les groupes vulnérables, à travers des initiatives à succès comme les programmes d’alimentation scolaire et les marchés publics d’agriculture familiale.

Brito a fait remarquer qu’il est fondamental que l’universalisation des programmes d’alimentation scolaire n’augmente pas la charge de travail non rémunéré des femmes, qu’ils se convertissent au contraire en des sources d’emploi décents et de revenus pour elles, et en outils effectifs d’élimination des inégalités de genre existantes au sein des foyers.

L’obésité croissante des femmes constitue un autre problème ayant pris de l’importance dans la région. Selon les chiffres de l’OMS, 30% des femmes de la région sont obèses, contre 18,2% d’hommes.

Les désastres naturels et la stabilité de la production

La stabilité de la production et l’attention adéquate aux désastres d’origines humaine et naturelle sont les points focaux du quatrième pilier du Plan de Sécurité Alimentaire de la CELAC.

La politique du genre du Plan CELAC doit mettre l’accent sur le manque d’accès des femmes aux ressources productives, un aspect essentiel pour les stratégies d’adaptation aux changements climatiques.

Selon Brito, l’inégalité des hommes et des femmes à l’accès aux ressources agricoles doit être prise en compte par les gouvernements de la région dans le but de profiter du potentiel non exploité des femmes en termes de stabilité de la production agricole et d’adaptation aux changements climatiques.

Pour plus d’informations :

Le III^eme Sommet des Présidents de la CELAC annonce un Plan contre la faim
La FAO présente un Plan de Sécurité Alimentaire pour l’Éradication de la Faim en Amérique Latine et dans les Caraïbes
Vidéo: José Graziano Da Silva présente le Plan d’éradication de la faim 2025 au Sommet de la CELAC 2015

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