FAO à Haïti

L'ONU appelle à l'action face au fait que 42% des Haïtiens n'ont pas d'accès à l'eau potable et que 72% ne disposent pas d'assainissement adéquat

UN Photo/John Isaac - Le drapeau des Nations Unies, avec son emblème blanc sur un fond bleu clair, flotte sur un mât à l’entrée du Siège de l’Organisation à New York.
21/03/2016

                                                        

 Système des Nations Unies en Haïti

NOTE D’INFORMATION

Les Nations Unies considèrent qu’il est crucial de soutenir Haïti afin d’inverser la tendance de  perte d'accès à l'eau et de renforcer les progrès en assainissement, en accordant une attention particulière aux populations vulnérables et aux femmes

L'Équipe Pays encourage les acteurs nationaux et internationaux à soutenir une réponse urgente aux effets de 3 ans de sécheresse exacerbée par El Niño et à l'insécurité alimentaire qui affecte 3,6 millions d'Haïtiens. 

Port-au-Prince, le 21 mars 2016- À l'occasion de la Journée mondiale de l’eau, les Nations Unies en Haïti réitèrent leur soutien au pays dans ses efforts pour améliorer l’accès de la population à l´eau potable et à l´assainissement, et alertent sur le fait que 42% de la population haïtienne n´a pas encore un accès sûr à l´eau potable. Cette carence a augmenté en 2015 par rapport à 2012 (41.5%), et aussi en comparaison avec 1990 (38%). En ce qui concerne l´assainissement, l´ONU salue que, depuis 1990, Haïti a élevé de 18% à 28% le pourcentage de la population ayant accès à une installation sanitaire améliorée. Cependant, encore 7,6 millions d´Haïtiens manquent d´installations essentielles pour assurer une bonne santé et la prévention des maladies hydriques, selon les dernières études de l´Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de l´UNICEF. La pénurie d´eau et les maladies hydriques sont responsables de 88% des décès chez les moins de 5 ans.

L´Équipe Pays des Nations Unies (en incluant les agences et la MINUSTAH) a souligné que l´accès universel à l´eau potable et à l´assainissement constitue un défi crucial pour le développement d´Haïti, prioritaire dans l´agenda des Objectifs de Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030, et notamment reflété dans l´ODD numéro 5 : « Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau ».

Par ailleurs, l´ONU a rappelé que les femmes, les filles et les jeunes enfants sont touchés de manière inégale au manque d’accès à l’eau potable dans un contexte où seulement 8% de la population a accès à l’eau potable disponible sur place. Environ 56% de la population a besoin de plus de 30 minutes de marche pour se procurer de l’eau, une tâche majoritairement menée par les femmes, qui, d’ autre part, sont plus vulnérables au manque d´eau qui entraine des conséquences sur la santé reproductive et la maternité. D'un autre point de vue, en Haïti 71% des femmes ne possèdent ni terre, ni maison, ce que limite aussi leur accès aux ressources naturelles.

L´accès à l´eau est plus limité dans les régions rurales, où le pourcentage d´accès sûr à l´eau est près de 10% inférieur à la moyenne nationale (48%), et aussi chez les personnes les plus vulnérables, incluant les déplacés ou les personnes affectées par la question migratoire avec la République Dominicaine. Ces situations structurelles et conjoncturelles ont été aggravées par les effets multidimensionnels de 3 années de sècheresse exacerbée par le phénomène El Niño, tels que la perte de jusqu´à 70% des récoltes, l´augmentation des prix des produits alimentaires de base et le manque d’opportunités de travail dans le secteur agricole. Ces facteurs ont contribué à augmenter le nombre des personnes en insécurité alimentaire en Haïti (3,6 millions dont 1,5 million souffrant d’insécurité alimentaire sévère). À cet égard, les Nations Unies encouragent les acteurs nationaux et internationaux à soutenir une réponse urgente, ainsi qu´une réponse à moyen et long terme pour renforcer la résilience des Haïtiens à travers une meilleure gestion des ressources et l´adaptation aux phénomènes naturels. Cette adaptation inclut des actions de gestion durable pour l´environnement, telles que la réutilisation de l´eau, le recyclage, la réduction de la pollution et des alternatives aux abattages massives d´arbres pour la production de charbon, car la perte de
98% de la couverture forestière est l’un des facteurs qui favorisent la désertification et la sécheresse. 

 

Pour plus d’information, merci de contacter:

José Ignacio Martín Galán ([email protected]) Bureau du DSRSG/RC/HC et Groupe de Communication des Nations Unies, tel. 509 37010336

Sophie Boutaud de la Combe : ([email protected]) Porte-parole et chef adjointe de la communication, MINUSTAH