FAO à Haïti

FAO: les femmes jouent un rôle clé dans la durabilité des systèmes agroalimentaires en Amérique Latine et les Caraïbes

02/05/2016

 

 

FAO: les femmes jouent un rôle clé dans la durabilité des systèmes agroalimentaires en Amérique Latine et les Caraïbes

Une nouvelle étude met en exergue l’apport des femmes dans la production, la transformation et la commercialisation des aliments

 

2 mai 2016, Santiago, Chili – Les femmes jouent un rôle prépondérant dans la durabilité des systèmes agroalimentaires en Amérique Latine et les Caraïbes aux niveaux de la production, la transformation et la commercialisation des aliments, a signalé la FAO.

Une nouvelle étude de la FAO a analysé les chaines de valeurs du manioc (Belize), du quinoa (Bolivie), du maïs (Guatemala), et la culture du coton au niveau régional, à partir d’une approche genre, dans la perspective du renforcement de leur durabilité.

“En milieu rural, l’apport des femmes est invisible bien qu’elles réalisent une grande partie des activités sur les fermes agricoles parallèlement au travail domestique et d’autre type de travail non rémunéré au foyer”, a expliqué Claudia Brito, Officière de Genre à la FAO.

L’étude de la FAO fait remarquer que la participation des femmes porte notamment sur les activités exigeant beaucoup de temps et d’effort physique, comme planter, désherber, et semer, par exemple. Elles sont moins représentées dans les maillons de la chaine productive qui génèrent le plus de revenus, et moins actives dans les marchés de haute productivité.

L’intégration stratégique de l’approche genre dans les systèmes agroalimentaires nationaux peut amener à l’amélioration substantielle dans la productivité des marchés, particulièrement ceux où les femmes peuvent offrir leurs produits sans l’intervention d’intermédiaires.

“Changer cette situation non seulement améliorerait les conditions de vie des femmes mais aussi celles de tous en général, grâce à une plus grande productivité, durabilité et équité dans les systèmes agroalimentaires et les chaines de valeur ajoutée », a signalé Brito.

Approche genre et chaine de valeur

L’approche genre appliquée aux chaines de valeur reconnaît les rôles différenciés qu’assument les femmes et les hommes dans les différents maillons de la chaine productive et son impact dans les systèmes agroalimentaires des pays.

Cela peut permettre d’identifier des propositions pour fermer les brèches inacceptables existant actuellement en termes d’accès, de participation, d’assignation, d’usage, de contrôle et de qualité des ressources et services de la part des femmes.

“Si les hommes et les femmes avaient les mêmes opportunités et bénéfices dans la production, la transformation et la commercialisation d’aliments, nous ferions un pas gigantesque vers l’éradication de la faim et de la pauvreté en Amérique Latine et les Caraïbes”, a fait savoir Brito.

Le manioc au Belize

L’étude de la FAO met en valeur l’importante participation des femmes du Belize dans les chaines de valeur du manioc. Tandis que le rôle des hommes en général se limite à la production, le transport et la vente éventuelle dans les marchés, les femmes participent dans tout le processus de la chaine.

La FAO recommande d’actualiser les programmes de renforcement des compétences techniques en production du manioc basée sur une approche genre et développer des outils de marketing et de gestion d’entreprise.

En outre, elle suggère d’implémenter la formalisation des coopératives de femmes afin de faciliter l’accès aux services financiers et non financiers pour leurs projets productifs et l’amélioration de leur autonomie économique.

Quinoa en Bolivie

Bolivie a accompli de grands progrès en matière d’égalité de genre. Sa constitution politique, approuvée en 2009, reconnaît les droits des femmes. Le pays dispose en outre du Plan National pour l’Egalité d’Opportunités (PNIO) et la Loi Intégrale pour Garantir aux Femmes une Vie Libérée de la Violence.

Selon l’étude de la FAO, les femmes impliquées dans la culture du quinoa nécessitent d’avoir accès aux nouvelles technologies et à des outils adaptés à leurs besoins et capacités, qui facilitent une plus grande efficience dans les processus de production et de transformation, afin d’alléger leur excessive charge de travail.

D’un autre côté, elles nécessitent des services d’appui, notamment des garderies et des centres de prise en charge et de soin, et des processus de renforcement de leurs organisations.

“Avec des politiques publiques bien spécifiques, des ressources financières et le renforcement des capacités, les femmes bolivariennes travaillant dans la filière-quinoa, pourront obtenir la reconnaissance de leurs traditions et pratiques ancestrales et renforcer leur autonomisation”, a martelé Brito.

Le maïs au Guatemala

Selon l’Enquête Nationale de Production Animale et Végétale (2008), il existe une grande brèche dans la possession et l’exploitation des terres entre les hommes (85%) et les femmes (15%). Moins de 40 % des ménages dirigés par des femmes possèdent leur propre terrain.

Les femmes dans la chaine de production du maïs au Guatemala ont une charge excessive de travail, entre 12 et 16 heures par jour. Elles ont une journée de travail double, parce qu’elles  accomplissent la majeure partie des activités tout au long du processus de la chaine de production parallèlement aux charges domestiques.

Selon l’étude de la FAO, les femmes font face à des difficultés d’accès aux services financiers et aux technologies et outils adaptés à leurs capacités. Elles ont un bas niveau de compétences et un faible pouvoir de décision.

CELAC développe une stratégie genre pour son Plan de Sécurité Alimentaire

Actuellement, la FAO appuie la Communauté des États Latino-Américains et Caribéens (CELAC), le plus grand organe d’intégration dans la région, en vue de développer la politique en matière de genre de son Plan de Sécurité Alimentaire, Nutrition et Eradication de la Faim, qui cherche à éradiquer la faim dans la région d’ici à 2025.

“On ne peut pas en finir avec la faim dans la région, ni atteindre les Objectifs de Développement Durable, sans atteindre l’égalité de genre”, a signalé, Brito.

La FAO présentera la première ébauche de la stratégie genre à la CELAC cette année, laquelle intègrera les mécanismes et politiques visant à renforcer le rôle que jouent les femmes dans la sécurité alimentaire et optimiser la durabilité des systèmes agroalimentaires dans les pays de l’Amérique Latine et des Caraïbes.

“Une grande partie des efforts en vue de l’éradication de la faim dans la région passe par le renforcement du rôle des femmes rurales dans les chaines de valeur où non seulement elles participent mais aussi qu’elles conduisent”, a conclu Brito.

 

Plus d’information :

Système agroalimentaires durables et chaines de valeur

Contact de presse

Bureau Régional de la FAO pour l’Amérique Latine et les Caraïbes

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Pierre Negaud DUPENOR

Responsable de Communication et Point Focal Genre

Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO - HAITI)

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