L'économiste et ancienne députée nationale a affirmé que sa lutte pour éradiquer la faim et la malnutrition est un engagement éthique non négociable.

Santo Domingo, le 6 septembre 2016. La Dominicaine Guadalupe Valdez a été désignée par la FAO comme Ambassadrice spéciale pour l’éradication de la faim pour l'Amérique Latine et les Caraïbes, en raison de sa contribution à la concrétisation du droit à l'alimentation dans toute la région.

Le Défi Faim Zéro est une initiative mondiale lancée par le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-Moon, dont l’objectif consiste à promouvoir le soutien de tous les secteurs en vue d’éradiquer la faim dans le monde entier.

« L'engagement que j’ai pris pour lutter contre la faim et la malnutrition est un engagement éthique non négociable, non seulement dans mon pays, mais aussi dans tous les pays du monde », a déclaré Guadalupe lors de sa nomination.

Le Défi Faim Zéro vise 5 objectifs principaux : i) Atteindre la durabilité de tous les systèmes alimentaires ; ii) Augmenter la productivité et les revenus des petits producteurs à 100% ; iii) Réduire à zéro le taux de déchets alimentaires et des pertes post-récoltes ; iv) Augmenter à 100 % le nombre de personnes ayant accès à une nourriture suffisante tout au long de l'année ; v) et Réduire à zéro le retard de croissance chez les enfants de moins de deux ans.

L’Ambassadrice spéciale de la FAO a été députée de la République Dominicaine durant la période allant de 2010 à 2016, et a coordonné le Front Parlementaire contre la faim en Amérique Latine et dans les Caraïbes, une association volontaire de parlementaires créée en 2009 et visant l’élaboration de cadres normatifs et législatifs adaptés pour l’éradication de la faim dans la région.

Guadalupe a également dirigé le Front Parlementaire de la Chambre des députés de la République Dominicaine, où elle a contribué à la mise en œuvre d’importantes initiatives en faveur de l’éradication de la faim. En témoigne la Loi de Souveraineté et de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle en République Dominicaine.

Selon la FAO, tout au long de sa vie et de sa carrière, Guadalupe Valdez a apporté des contributions remarquables à la sécurité alimentaire dans la région, en créant des espaces de dialogue dans la société civile et en travaillant pour transformer la sécurité alimentaire en un enjeu stratégique et prioritaire dans l’agenda législatif de la région.

« Le rêve que  notre génération atteigne l’éradication totale de la faim, est un appel très fort de la FAO que j’assume avec la ferme conviction qu'il est possible et nécessaire de l’atteindre en travaillant ensemble », a déclaré la nouvelle Ambassadrice de la FAO.

Une vie marquée par l’engagement social

Guadalupe Valdez San Pedro naquît dans le District  Fédéral  du Mexique, le 22 Septembre 1957. Elle est la fille de Lucía San Pedro, mexicaine, et Nicolas Quírico Valdez, un ressortissant dominicain, exilé pour son activisme syndical et politique contre la dictature qui sévissait en République Dominicaine à l'époque.

A la chute du régime, Guadalupe est arrivée en République Dominicaine en 1963, à l’âge de 5 ans et demi.

L’exil de son père, son engagement syndical ainsi que son activisme politique ont forgé son caractère dès son plus jeune âge, ce qui a constitué les graines de sa sensibilité pour la lutte sociale qui caractérisera la vie de Guadalupe, qui intégra plus tard le Parti Populaire Socialiste, à l’âge de seize ans.

Son rapprochement au secteur paysan se fit au moment où elle poursuivait ses études d’économie à l’Université Autonome de Santo Domingo. Ses professeurs l’avaient encouragée à collaborer avec la communauté rurale de la municipalité de Padre de Las Casas, affectée par le passage du cyclone David, en 1979.

Pendant 10 ans, elle a voyagé tous les weekends, pour donner des cours aux organisations paysannes, développant sa thèse doctorale d’économie sur la production d’arachide au Sud de la République Dominicaine.

Depuis, elle s’est appropriée des demandes des paysans et paysannes, et a travaillé sur les problèmes liés à la propriété foncière, l'accès à l’eau, le commerce équitable et le manque de marchés pour la commercialisation des produits locaux.

« Ils ont besoin de politiques intégrales qui garantissent aux hommes et aux femmes des milieux ruraux la possibilité de sortir de l’état de pauvreté et d’exclusion sociale », a-t-elle souligné.

Guadalupe Valdez est mariée depuis 35 ans avec Onofre Rojas, son compagnon depuis l'époque où elle militait dans une organisation politique universitaire. Ils ont un fils de 31 ans, étudiant finissant en médecine, Ricardo, et une fille de 28 ans, Laura, communicatrice, qu'elle considère être sa plus grande inspiration et ses principaux conseillers dans tous les projets qu’elle entreprend.

A ses études en économie s’ajoute deux maîtrises en éducation supérieure et haute fonction publique. Elle a toujours travaillé en étroite liaison avec le milieu social, comme consultante auprès d’organisations internationales et d’institutions académiques.

Elle a intégré le secteur public comme Ministre adjoint au Ministère de l’éducation. En 2010, elle a été élue Députée nationale, un poste qu'elle occupera jusqu'au 16 Août 2016.

Que la faim soit illégale: le travail des fronts parlementaires contre la faim

À titre de députée nationale, elle a intégré le Front Parlementaire contre la faim en Amérique Latine et dans les Caraïbes qu’elle a dirigé à deux reprises.

Elle a également dirigé le Front Parlementaire contre la Faim de la Chambre des députés de la République Dominicaine, en se distinguant par sa capacité à créer des espaces d'articulation visant à faire avancer la lutte contre la pauvreté, la faim et la malnutrition.

Durant son mandat à la Chambre des députés, Guadalupe Valdez a été l’instigatrice d’importantes initiatives législatives, parmi lesquelles se distingue le projet de Loi de Souveraineté et de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle, qui a été récemment ratifié comme loi par le Congrès national.

Pour Guadalupe, placer la problématique de la lutte contre la faim dans l’agenda des législateurs et de l’Exécutif, et faire en sorte que les budgets nationaux allouent les ressources nécessaires pour faire face à ces besoins, est l’une des plus grandes contributions des Fronts Parlementaires contre la Faim.

Résultat du travail des Fronts Parlementaires – qui sont 21 dans la région – 8 pays disposent déjà de lois garantissant la sécurité alimentaire. Dans d’autres pays, comme le Mexique par exemple, le droit à l’alimentation a été reconnu et intégré comme étant un droit constitutionnel.

Après son passage au Congrès, Guadalupe a maintenu son engagement de continuer à travailler et accompagner les organisations et institutions à mettre en œuvre des politiques publiques et des actions permettant d’éradiquer la faim et la malnutrition le plus rapidement possible.

« Être l’Ambassadrice spéciale « Faim Zéro » de la FAO peut contribuer à faire de ce rêve une réalité, non seulement en République Dominicaine mais aussi dans toute l’Amérique Latine et les Caraïbes », a-t-elle affirmé.

Guadalupe Valdez rejoint l'Ambassadeur spécial Faim Zéro en Europe : l’italien Carlo Petrini, gastronome, écrivain et président du mouvement Slow Food.

Dans leur rôle d’Ambassadeurs spéciaux « Faim Zéro », Petrini et Valdez contribueront à assurer une meilleure compréhension de la vision de la FAO d'un monde libéré de la faim et de la malnutrition, où l’alimentation et l’agriculture contribuent à améliorer les moyens de vie des pauvres notamment.

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