FAO à Haïti

Présentation de l’Initiative Main dans la main en Haïti

Des agricultrices dans le département de la Grand’Anse dans un champ de légumes. ©FAO/Pierre Negaud Dupenord
30/12/2020

L’initiative Main dans la main dont Haïti est parmi les pays prioritaires au niveau global, est le nouveau programme phare de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture FAO). Elle est fondée sur des éléments concrets, suivant les priorités du gouvernement de chaque pays, et se propose, entre autres, de réduire la pauvreté extrême, éliminer la faim, accroître la productivité agricole et la croissance économique mondiale, et améliorer le niveau de vie des ruraux. Bien qu’elle vise en priorité l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) 1 et 2, elle participe également dans la réalisation des 15 autres ODDs.

L’Initiative se base sur une approche intégrant innovations, financements, investissements et réforme institutionnelle. Elle se propose d’utiliser des moyens technologiques, notamment la modélisation géospatiale et les techniques analytiques avancées, afin de mettre en œuvre des actions adaptées aux besoins et contexte des communautés rurales vulnérables en améliorant significativement leurs conditions d’existence.

Parmi les pays bénéficiaires, Haïti se trouve dans la catégorie des Petits états insulaires en développement (PEID). L’initiative cherche à appuyer les ménages agricoles haïtiens vivant en milieu rural dans l’amélioration de leurs revenus nets et générer les recettes nécessaires aux investissements publics, ce qui permettra de jeter les bases sociales, environnementales et climatiques du développement durable.

Accélération du processus d’Implémentation de l’Initiative « Main dans la main » en Haïti

Le Ministère de l’agriculture a manifesté son intérêt pour l’implémentation de l’Initiative « Main dans la main » en Haïti. Le Ministre, Patrix Sévère a déclaré que le gouvernement fait sienne cette initiative, vu qu’elle repose sur la solidarité entre les agriculteurs familiaux, le renforcement des capacités productives et l’implication des femmes qui représentent une force capitale dans l’organisation des exploitations agricoles rurales.

L’Initiative a attiré les investissements de la coopération internationale, avec la République dominicaine, le Brésil, la République de Cuba et le Mexique qui ont déjà manifesté leur intérêt pour y participer. La République dominicaine, pour sa part, a officiellement exprimé son intérêt et indiqué qu’Haïti était le principal partenaire.

S’alignant sur les principes et objectifs de l’Initiative, l’Alliance pour la Promotion de la sécurité alimentaire et nutritionnelle (PROSAN), appuyée par l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID), a été constituée dans le Sud’Est. Cette alliance comprend trois ONG nationales, la FAO, les autorités locales, les représentants des services déconcentrés de l’État et l’AECID.

Avec les fonds propres de la FAO, à travers le Programme de coopération technique, il a été financé un projet de soutien à l’Initiative dans une perspective de développement intégré pour Haïti.

La FAO Haïti continue de travailler avec les institutions financières, telles que la Banque mondiale (BM), la Banque interaméricaine de développement (BID) et la Banque de développement des caraïbes (CDB), en vue d’établir des partenariats pour soutenir l’Initiative. La FAO Haïti cherche également à attirer les investissements du secteur privé en informant ces partenaires sur les domaines d’investissement ayant un haut potentiel économique et pour le développement.

Main dans la main pour le renforcement la résilience face aux effets climatiques

Les Champs écoles paysans (CEP) constituent un vecteur important pour l’implémentation de l’Initiative en Haïti. À Belle-Anse, commune du département du Sud’Est, des visites d’échanges inter-CEP ont été identifiées comme moyen efficace pour permettre aux acteurs de partager les leçons apprises et des pratiques durables, respectueuses des normes environnementales, et ainsi les mettre à l’échelle au sein des exploitations agricoles des agriculteurs familiaux.

Quarante-quatre membres d’un CEP, dont 24 femmes et 20 hommes, encadrés par l’ONG espagnole CESAL, ont reçu une formation de la FAO dans le cadre de l’Initiative « Main dans la main ».

Des agricultrices dans le département de la Grand’Anse dans un champ de légumes.

Ils ont aussi effectué une visite d’échange d’expérience avec le CEP encadré par le MARNDR et la FAO à Belle-Anse afin de transmettre les nouvelles connaissances aux autres membres des CEP de Fond-Verrettes, zone reconnue pour ses productions de pommes de terre, pamplemousse et bananes dans le département de l’Artibonite.

Madame Anina Pierre est une agricultrice vivant dans la cinquième section communale de BelleAnse, membre d’un nouveau CEP mis en place dans le cadre du projet financé par l’AECID. Elle, ainsi qu’une dizaine d’autres femmes de son CEP, ont participé à une visite des parcelles d’un facilitateur d’un CEP de Mapou. Grâce à cette visite, Mme Pierre a pris conscience qu’elle doit adopter des pratiques agricoles adaptées au changement climatique pour améliorer sa production, augmenter ses revenus et protéger l’environnement.

« J’avais l’habitude de mettre 4 à 5 graines de maïs par poquet lors du semis ; à Mapou j’ai appris qu’il ne faut que deux graines. De plus, j’ai appris qu’il faut utiliser les déchets végétaux pour le compostage ou le paillage de mes champs au lieu de les bruler », explique l’agricultrice, motivée à répliquer largement ces pratiques dans sa parcelle dès la saison prochaine.

Estimant que le rendement est beaucoup plus appréciable qu’auparavant, Mme Pierre a vanté les mérites de l’approche des CEP dans l’amélioration de ses revenus et salué la solidarité qui rend fructueux le rapport inter-membres. « Les plus forts doivent continuer à aider les plus faibles soit en partageant les expériences, soit en donnant des appuis techniques », dit-elle.

L’Initiative « Main dans la main » fournit aux agriculteurs dans les communautés rurales de nouveaux outils pour une gestion concertée des actions de restauration et de développement du terroir. C’est un atout indéniable pour l’agroalimentation, la gestion efficace des ressources naturelles pour le développement durable.

Pour plus d’informations, contactez: Websder Corneille

Bureau de la Représentation de la FAO en Haïti

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