FAO à Haïti

Les Membres de la FAO approuvent la Déclaration sur la durabilité de la pêche et de l’aquaculture

Marisol Churacutipa, responsable de production, pagaie à travers les cages à truite sur le lac Arapa, au Pérou.
10/02/2021

Nouvel élan donné à l’Accord relatif aux mesures du ressort de l’État du port visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.

La trente-quatrième session du Comité des pêches de la FAO s'est clôturée vendredi, après une semaine de discussions, par l'approbation par les membres du Comité de la toute première Déclaration sur la durabilité de la pêche et de l'aquaculture, document qui recommande vivement d'accélérer la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INDNR) et souligne la nécessité de se relever des suites de la pandémie du covid-19.

Ébauche d'une vision globale de l'avenir de la pêche et de l'aquaculture, la Déclaration met en relief les contributions fondamentales du secteur à la lutte contre la pauvreté, la faim et toutes les formes de malnutrition, laquelle tient une place centrale dans l'action menée pour mettre en œuvre le Programme de développement durable à l'horizon 2030 et rendre les systèmes agroalimentaires plus inclusifs, plus résilients et plus durables, priorité mondiale qui sera examinée pendant Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires prévu au mois de septembre.

Dans ses observations finales, le dernier jour de la session, Mme Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO, a affirmé que la pêche et l'aquaculture avaient un rôle décisif à jouer dans la transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux.

«Nous partageons le même objectif, celui d'assurer une gestion durable de nos précieuses ressources aquatiques», a-t-elle déclaré. «C'est indispensable pour parvenir à des améliorations en matière de production, de nutrition, d'environnement et de conditions de vie au profit de toute les populations et concrétiser, ensemble, les objectifs de développement durable.»

La Déclaration s'appuie sur les instruments internationaux existants qui visent à promouvoir la pêche et l'aquaculture durables dans le monde, notamment l'instrument phare qu'est le Code de conduite pour une pêche responsable de la FAO, saluant les progrès accomplis depuis son adoption et citant les nouvelles priorités auxquelles il convient de répondre d'urgence.

La trente-quatrième session du Comité des pêches a aussi été l'occasion de célébrer le vingt-cinquième anniversaire du Code lors d'une manifestation spéciale de haut niveau. Depuis son adoption, en 1995, le Code de conduite pour une pêche responsable de la FAO est le principal instrument servant à l'élaboration d'accords internationaux, de directives et d'outils facilitant une conservation, une gestion, une utilisation et une production efficaces des ressources biologiques aquatiques.

En 2018, la production mondiale de la pêche et de l'aquaculture (à l'exclusion des plantes aquatiques) a atteint presque 179 millions de tonnes, un record absolu. La pêche de capture représentait 54 pour cent du total (96,4 millions de tonnes) et l'aquaculture 46 pour cent (82,1 millions de tonnes). D'après les estimations présentées dans l'édition 2020 du rapport sur La situation mondiale des pêches et de l'aquaculture, la production totale de poisson devrait atteindre 204 millions de tonnes en 2030, soit 15 pour cent de plus qu'en 2018, et l'aquaculture devrait compter pour 53 pour cent de cette production, contre 46 pour cent aujourd'hui. L'aquaculture, qui affiche une croissance moyenne de

5,3 pour cent par an depuis le début du siècle, est le secteur de la production alimentaire qui s'est développé le plus rapidement, à l'échelle mondiale, ces dernières décennies.

La FAO estime que 34,2 pour cent de l'ensemble des stocks de poissons marins sont exploités au-delà d'un niveau biologiquement viable, soit trois fois plus qu'en 1974, point de départ des activités de suivi.

Pêche INDNR

Les membres du Comité des pêches ont insisté sur la nécessité d'intensifier le suivi des opérations de pêche et de les rendre plus transparentes et ont réaffirmé qu'il fallait mettre plus d'ardeur à combattre la pêche illicite, non déclarés et non réglementée. Les pays ont été exhortés à adhérer à l' l'Accord relatif aux mesures du ressort de l'État du port de la FAO, jugé particulièrement important dans la lutte contre la pêche INDNR.

La Fédération de Russie a annoncé qu'elle deviendrait Partie à l'Accord, auquel 68 Membres de l'Organisation, dont l'Union européenne au nom de ses États membres, ont adhéré depuis qu'il a été adopté, en 2009. Au début de l'année, le Royaume-Uni avait lui aussi accepté de devenir Partie à l'Accord après son départ l'Union européenne.

La FAO a confirmé qu'elle développerait encore davantage son programme mondial de renforcement des capacités de 20 millions d'USD pour aider les pays à se doter de meilleurs moyens pour appliquer l'Accord et les instruments internationaux complémentaires.

Intervention menée dans le contexte du covid-19

Les membres du Comité ont également prié la FAO d'aider les communautés de pêcheurs qui ont souffert de la pandémie par le truchement de son Programme d'intervention et de redressement dans le contexte du covid-19.

Dans le secteur de la pêche et de l'aquaculture, la pandémie a entraîné des changements au niveau de la demande des consommateurs, des problèmes d'accès aux marchés et des difficultés logistiques causées par les restrictions imposées à la circulation et les restrictions aux frontières. Le document intitulé «Effets du covid-19 sur les systèmes alimentaires halieutiques et aquacoles», présenté pendant la session, indique qu'il est probable que l'offre et la consommation de poisson, ainsi que les recettes issues du commerce de cette denrée, aient connu un recul en 2020 du fait des mesures prises pour limiter la propagation du coronavirus, et que la production aquacole mondiale ait diminué d'environ 1,3 pour cent, ce qui correspondrait à la première baisse enregistrée dans ce secteur depuis plusieurs années.

Le rapport note également que la pêche et l'aquaculture mondiales pourraient faire face à de nouvelles perturbations en 2021, les mesures de confinement ayant une incidence sur l'offre et la demande dans le secteur.

Les membres du comité ont déclaré qu'il était important d'assurer une utilisation durable des ressources aquatiques pour préserver la biodiversité. Ils ont également souligné qu'il fallait absolument améliorer la collecte de données dans le secteur halieutique pour faciliter la prise de décisions fondées sur des éléments concrets, en particulier pour aider les pêcheurs artisanaux, dont le rôle essentiel sera mis en évidence en 2022, tout au long de l'Année internationale de la pêche et de l'aquaculture artisanales.

La FAO, l'Université Duke et WorldFish, organisme de recherche à but non lucratif, s'emploient ensemble à évaluer la contribution économique, sociale et environnementale de la pêche artisanale à la sécurité alimentaire, à la nutrition et au développement à l'échelle mondiale.

La trente-cinquième session du Comité des pêches se tiendra du 5 au 9 septembre 2022. Le Comité est le seul espace intergouvernemental mondial au sein duquel les Membres de la FAO se réunissent pour examiner les questions et les enjeux en rapport avec la pêche et l'aquaculture.

La pêche et l'aquaculture feront également l'objet de discussions pendant le Sommet sur les océans, qui se déroulera au mois de mars, ainsi qu'à la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP26) et à la Conférence des Nations Unies sur la diversité biologique (COP15), qui se tiendront en novembre et en décembre, respectivement.