FAO à Haïti

Le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR), l’Agence Espagnole de Coopération Internationale au Développement (AECID) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)

03/01/2023

Selon le manuel de référence de la FAO sur l’alimentation scolaire issue de la production locale, environ 368 millions d’enfants dans le monde bénéficient quotidiennement d’un plat chaud dans leurs écoles, ceci à travers des programmes d’alimentation scolaire. Ils permettent de nourrir les enfants et d’améliorer leur santé, mais ces programmes sont également essentiels pour faciliter l’accès à l’éducation en allongeant la scolarisation et en augmentant l’assiduité qui est un facteur important pour l’achèvement des études. En outre, les bénéfices de l’alimentation scolaire en termes de santé et d’éducation des élèves auront des effets tout au long de leur vie.

D’après l’Institut de statistique de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le taux net de scolarisation dans l’enseignement primaire en Haïti était de 77 pour cent en 2018. Au-delà de la faible scolarisation, 55 pour cent des enfants décrocheurs vivent dans le monde rural et le département du   Sud ’Est, étant l’un des départements le plus enclavé, est très affecté par cette situation. Face à cette problématique, le MARNDR, l’AECID et la FAO ont élaboré le projet d’alimentation scolaire intitulé : « Alimentation Scolaire Durable liée à la Production Agricole Locale ». Mis en œuvre par la FAO avec l’appui technique du Bureau de Nutrition et Développement, le projet touche environ 1 200 élèves dans les communes de Thiotte et de Belle Anse, du département du Sud ‘Est. Il vise la diversification du menu scolaire en approvisionnant les cantines scolaires avec des produits nationaux comme des fruits, des légumes, du poisson et de l’haricot. Son originalité réside dans l’alliance établie entre différents partenaires pour améliorer la qualité nutritionnelle du menu scolaire tout en stimulant l’économie locale. 

Une autre priorité de ce projet est que les produits qui sont préparés dans les cantines scolaires proviennent majoritairement d’aliments produits dans la région par des producteurs que la FAO a techniquement appuyés ces dernières années à travers d’autres projets. Les seuls produits qui viennent de l’extérieur sont le sel, l’huile, les épices et le riz, ce dernier cependant de production nationale.

En Haïti, le besoin d’appui aux cantines scolaires est avéré. Le projet permet de renforcer l’assiduité à l’école et contribue à la nutrition des élèves.  En effet, l’offre insuffisante de cantines scolaires est une carence identifiée comme un défi important pour les établissements scolaires haïtiens. Un accès des petits producteurs locaux aux marchés de l’alimentation scolaire réduit non seulement la surutilisation de produits importés et représente une opportunité commerciale importante, mais contribue également à encourager la fréquentation et la présence des élèves dans les écoles puisque l’alimentation scolaire agit comme un mécanisme de protection sociale. 

Avec les cantines, les enfants bénéficient de produits frais et locaux et d’une opportunité de poursuivre une scolarisation plus régulière avec de meilleurs résultats. De plus, les producteurs agricoles ont un débouché continu et prévisible, donc un revenu stable. Au niveau communautaire, les cantines favorisent l’éducation nutritionnelle et de meilleures habitudes alimentaires basées sur des produits locaux. La participation communautaire, à son tour, améliore la durabilité des programmes. 

L’engagement de la communauté dans les cantines est aussi un facteur de durabilité car les écoles et les membres de la communauté bénéficient de soutien pour l’éducation nutritionnelle, à travers des sessions vivantes et des démonstrations culinaires, et de jardins scolaires. Ces derniers constituent des plateformes d’apprentissage pour les élèves pour apprendre comment cultiver des aliments locaux pour bénéficier d’un régime alimentaire sain, améliorer le sol, protéger l’environnement, apprécier les aliments du jardin et être en capacités, pour les grands de répliquer leurs connaissances chez eux dans des jardins maraichers d’arrière-cours.  

La FAO invite ses partenaires à continuer à considérer les programmes d’alimentation scolaire comme un investissement à long terme. Ces programmes représentent également une stratégie essentielle pour la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) en matière de sécurité alimentaire, de nutrition, d’éducation, de santé et d’agriculture de l’objectif ‘Faim zéro’ en   contribuer à surmonter les problèmes d’apprentissage dus à la faim et à la malnutrition et contribuent à réduire les taux d’absentéisme et d’abandon scolaire.