FAO à Haïti

Programme de la FAO en Haiti

Le programme de la FAO en Haïti se définit dans le Cadre de programmation pays (CPP) 2023-2027 en cours de finalisation. Le CPP 2017-2020, prolongé jusqu’à décembre 2022, comprend quatre domaines prioritaires :

1) Renforcement des capacités institutionnelles sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

2) Développement des filières agricoles.

3) Conservation et gestion des ressources naturelles.

4) Renforcement de la résilience aux catastrophes naturelles et aux crises alimentaires.

Ces domaines prioritaires s’alignent non seulement sur le Cadre de développement durable des Nations Unies en Haïti, mais aussi sur les Politiques, Plans stratégiques et Documents-cadres suivants :

• Initiative Main dans la main de la FAO.

• Plan-cadre de coopération des Nations unies pour le développement durable (UNSDCF).

• Politique de Développement agricole.

• Politique et stratégies nationales, de souveraineté et sécurité alimentaires et de nutrition en Haïti (PSNSSANH).

• Plan national d’investissement agricole (PNIA).

• Politique nationale sur les changements climatiques (PNCC).

• Plan national d’adaptation au changement climatique (PNA).

• Contributions déterminées au niveau national (CDN).

• Plan d’action national de lutte contre la désertification (PAN-LCD).

• Stratégie nationale et plan d’actions pour la diversité biologique.

• Plan de relèvement intégré de la péninsule sud (PRIPS).

 

Domaines prioritaires 1 : Renforcement des capacités institutionnelles sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle

La FAO a accompagné le gouvernement dans le cadre de la préparation de politique et de stratégie nationales comme :

• La Politique de développement agricole.

• Le Plan triennal de relance agricole (PTRA).

• Le Plan national d’investissement agricole (PNIA).

• La Politique nationale semencière.

• La formulation d’un avant-projet de Loi sur les semences.

• La Politique et stratégie national de souveraineté et sécurité alimentaires et de nutrition en Haïti (PSNSSANH).

• La Politique de l’alimentation scolaire.

• L’élaboration de Plans communaux, départementaux et nationaux de sécurité alimentaire et nutritionnelle ; les évaluations de la sécurité alimentaire en situation d’urgence.

• L’analyse du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire et nutritionnelle (IPC).

• La préparation de l’Aperçu des besoins humanitaires (HNO) et du Plan de réponse humanitaire (HRP).

 

La FAO appuie le Gouvernement haïtien et ses partenaires dans ses efforts de relance de l’agriculture comme moteur de la croissance économique et du développement d’Haïti, à travers l’amélioration de la qualité de son système d’information agricole en appuyant les activités suivantes :

• La conduite de deux enquêtes de suivi de la sécurité alimentaire par an.

• La réalisation d’une évaluation prévisionnelle des récoltes de la campagne agricole de printemps par an.

• Le suivi des prix sur les marchés afin d’alimenter les analyses et bulletins d’information sur le panier alimentaire.

• La conduite des enquêtes d’évaluation des performances agricoles (ENEPA) des saisons culturales du printemps, automne et hiver et formation des cadres et agents de collecte.

• Formation du personnel du MARNDR sur les techniques d’analyse et de publication des données en vue de l’amélioration du système de suivi des marchés agricoles, de bétail et de produits de pêche.

• Systématisation des informations au niveau du MARNDR.

• Diagnostic participatif des capacités institutionnelles et de la gouvernance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des bureaux décentralisés du MARNDR.

• Renforcement des capacités du personnel technique de la CNSA sur les aspects d’évaluation et d’analyse de la sécurité alimentaire.

• L’évaluation rapide de l’impact du COVID 19 sur les moyens d’existence et de la sécurité alimentaire.

• L’analyse des mesures politiques agro-alimentaires et complémentaires en réponse à la crise causée par le CODIV-19, réalisée conjointement par FIRST, FAO et le Réseau Mondial contre les crises alimentaires.

• L’étude des effets du COVID-19 sur le système alimentaire en Haïti en collaboration avec la Banque Mondiale.

 

La FAO a travaillé avec le Parlement Haïtien dans le cadre de la création du Front parlementaire contre la faim en Haïti (FPFH). Une proposition de loi sur l’alimentaire scolaire a été formulée, avec le support de la FAO, par le FPFH.

 

 

Domaines prioritaires 2 : Développement des filières agricoles

La FAO capitalise les expériences et bonnes pratiques déjà acquises en Haïti ou dans d’autres pays dans le développement des filières agricoles (agriculture, élevage et pêche) afin d’accroître significativement la production et les revenus des agriculteurs, agro-éleveurs et pêcheurs bénéficiaires. En effet, La FAO mobilise des fonds pour appuyer l’élaboration et l’adoption de politiques agricole (politique semencière). Des projets sont également mis en œuvre pour appuyer les producteurs à travers les Champs écoles paysans et les groupements de producteurs de semences.

 

Les actions mises en œuvre par l’Organisation et ses partenaires pour développer les filières ont permis d’atteindre les résultats suivants :

• Formulation d’une politique semencière accompagnée d’un plan quinquennal d’action, d’un avant-projet de loi semencière et d’un Catalogue national des espèces et variétés cultivées en Haïti.

• Formation de 30 cadres techniques issus des 10 Directions agricoles de l’agriculture, du Service national semencier (SNS) et du secteur privé, aux techniques de certification des semences et d’homologation des variétés.

• Mise en place de 158 Groupements de production artisanale de semences (GPAS) structurés, formés, équipés et techniquement encadrés pour la production, le conditionnement et la commercialisation de semences et matériel végétal de plantation de qualité déclarée.

• Mise en place de 200 champs écoles paysans (CEP) pour la production, le stockage, la transformation et la commercialisation de produits agricoles.

• Appui technique et équipement d’associations d’agro-éleveurs qui gèrent 11 laiteries pour la production et la transformation du lait ainsi que la commercialisation de produits laitiers.

• Appui technique aux institutions de recherche agricole (Direction des innovations, universités publiques et privées) pour l’introduction de nouvelles technologies, y compris la sélection variétale, ainsi que la diffusion des technologies innovantes en milieu rural à travers les CEP.

• Promotion du partenariat public et privé dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche.

• Formation de producteurs sur les techniques de gestion d’une entreprise agricole, techniques de conditionnement, de transformation, d’emballage et de stockage, et de marketing de leurs produits.

• Formation des agents de commercialisation et de marketing pour les produits agricoles, d’élevage et halieutiques transformés (produits laitiers, fruits, légumes et poissons transformés, etc.).

 

Domaines prioritaires 3 : Conservation et gestion des ressources naturelles.

La sylviculture, l’agroforesterie, le reboisement, la conservation de sols, les actions contre la désertification sont mises en exergue à travers l’axe Conservation et gestion des ressources naturelles du Cadre de Programmation Pays. Le Renforcement de la résilience aux changements climatiques et les actions visant la réduction des risques de catastrophes en agriculture sont aussi priorisés à travers des projets spécifiques.

La FAO accorde une importance prioritaire aux micro-bassins versants qui surplombent les infrastructures d’irrigation dans le but de les protéger des risques d’inondation. Elle utilise une approche d’aménagement intégré axée sur la restauration des terres et la maximisation de l’infiltration de l’eau dans le sol pour diminuer le ruissellement et l’érosion. La FAO a fourni un appui au Ministère de l’Environnement (MdE) à la préparation du Plan d’action national de lutte contre la désertification (PAN-LCD) et à l’actualisation du Plan d’action national d’adaptation au changement climatique (PANA).

 

Durant ces dix dernières années, des actions de sylviculture et d’agroforesterie ont été mises en œuvre dans les départements du Sud’Est et de la Grand’Anse pour promouvoir les filières économiques vertes (bois énergie, bois de service, bois d’œuvre, fruits), afin de lutter contre la dégradation des terres et assurer la conservation des eaux et des sols. La FAO a également accompagné le Ministère de l’Environnement et le Ministère de l’Agriculture dans la restauration des terres dégradées et l’amélioration de la production agricole sur certains bassins versants.

 

Domaines prioritaires 4 : Renforcement de la résilience aux catastrophes naturelles et aux crises alimentaires.

La FAO appui le Gouvernement à la préparation des plans de réponse humanitaire (HRP). Elle appuie également le MARNDR et le MdE à l’élaboration de Plans de gestion communautaire des risques de catastrophes naturelles pour le secteur agricole afin de renforcer la résilience et de réduire la vulnérabilité des populations affectées. Ces plans sont des outils didactiques visant à vulgariser une stratégie de réduction des risques de catastrophes adaptées aux différents acteurs concernés. La FAO contribue à l’amélioration de l’accès aux intrants agricoles, aux matériels, équipements et infrastructures de conditionnement, stockage et transformation des produits agricoles pour une amélioration des moyens d’existence des agriculteurs.

 

Le Genre

Plus de 50 % des femmes haïtiennes exercent une activité économique informelle, principalement dans l’agriculture, le commerce, l’hôtellerie et les services communautaires. La division traditionnelle du travail entre hommes et femmes confine souvent les femmes à la production de subsistance destinée à la consommation du ménage alors que la production commerciale reste l’apanage des hommes.

 

En effet, les inégalités entre les hommes et les femmes au sein des communautés rurales haïtiennes réduisent fortement leur capacité de développer des mécanismes d’adaptation aux différentes catastrophes naturelles qui affectent le pays alors qu’elles sont plus responsables de l’alimentation familiale que les hommes, particulièrement la nutrition des enfants de moins de cinq ans. Pour contourner cette discrimination et améliorer leur résilience, certaines femmes se regroupent en associations pour initier des Activités Génératrices de Revenu basées sur les filières agricoles en termes de production, transformation et commercialisation des produits agricoles variés en fonction de leur localité.

 

Les femmes rurales constituent une large part de la main d’œuvre agricole, formelle et informelle, et effectuent la grande majorité des tâches domestiques et des soins au sein des familles et foyers en zones rurales. Elles contribuent aussi de manière significative à la production agricole, la sécurité alimentaire et la nutrition ; la gestion des terres et des ressources naturelles ; et au renforcement des capacités d'adaptation face aux changements climatiques.

 

La FAO se trouve aux côtés du Gouvernement d’Haïti dans ses efforts pour l’autonomisation socio-économique des femmes rurales, en appuyant dans les département du Sud et du Sud’Est les associations de femmes impliquées dans la production, transformation et la commercialisation par le renforcement de leurs capacités de gestion et de leadership, l’amélioration de la productivité et de la rentabilité des chaines de valeur mises en œuvre par ces associations de femmes en valorisant les connaissances locales à travers les Champs Écoles Paysans.