Adapter l'irrigation au changement climatique (AICCA)

Les techniques d'irrigation

L'irrigation à petite échelle revêt diverses formes au Mali:

  • Périmètres irrigués villageois, PIVSuite aux sécheresses de 1974 et de 1982, le gouvernement du Sénégal a lancé à la fin des années 80-début années 90, la mise en place de dispositifs d'irrigation au niveau des villages le long des fleuves Niger et Sénégal. Ils sont généralement de petite taille et alimentés par une source pérenne à l'aide d'une pompe à eau. La culture principale est généralement le riz, mais dans certains périmètres, ce sont les cultures de contre-saison et les légumes.
  • Submersion contrôlée: des diguettes sont construites autour des parcelles consécutives équipées de systèmes de drainage. Le riz est cultivé de différentes manières, en fonction du niveau d'eau atteint. Ces systèmes ont de très faibles coûts d'investissement et sont aisément adoptés par les agriculteurs; néanmoins, des doutes sur leur faisabilité sont émis vu leur dépendance des précipitations et des crues.

  • Aménagements des bas-fonds: Il existe quatre systèmes d'irrigation dans les bas-fonds:
    • Détournement des cours d'eau (prise au fil de l'eau): on utilise une structure de rétention pour dévier les eaux pluviales récoltées dans un bassin versant vers des canaux latéraux. Ces canaux alimentent des parcelles soit directement, soit par le biais de canaux secondaires et tertiaires, en fonction des dimensions de la parcelle. Du riz est généralement cultivé dans ce genre de systèmes;
    • Seuil d’épandage de crue, seuil de déversement: dans les fonds de vallées plats, le cours naturel de l'eau est retenu par des barrages en béton équipés de vannes de régulation visant à créer une zone inondée;
    • Petits barrages / retenues d’eau: typiques de la région de Bandiagara, ces micro-barrages d'une capacité de quelque dizaines de milliers de m³ permettant l'irrigation de décrue de dizaines d'hectares. Dans cette zone, les berges sont généralement des pentes abruptes adaptées aux cultures en terrasses sur de petites parcelles délimitées par des diguettes en pierre;
    • Bas-fonds aménagés: équipés de diguettes en terre ou en pierres, ces systèmes parviennent à éviter l'érosion du sol en conservant une couche d'eau pendant de longues périodes. On y cultive habituellement du riz.
  • Ouvrages de rétention dans les oueds et les oasis: ils ont pour objectif principal de recharger les niveaux de la nappe phréatique ou de nourrir les animaux.
  • Petits périmètres maraîchersCe sont de petites parcelles situées autour des puits ou des puits tubulaires. L'eau peut être prélevée manuellement ou à l'aide de pompes. Ces systèmes servent aussi aux cultures de contre-saison.

Le gouvernement  considère le développement de l'agriculture irriguée comme une des principales lignes d'action pour accroître la sécurité alimentaire et garantir les revenus. Pour guider le développement de l'irrigation, le Mali a préparé une stratégie nationale pour l'irrigation en 1999 et l'a révisée en 2008 afin de mieux l'adapter à la situation du pays. Par ailleurs, le gouvernement a élaboré un Programme d’appui au sous-secteur de l’irrigation de proximité (2012-2021) visant à financer les projets relevant des catégories suivantes: (1) Systèmes d'eaux de surface de divers réseaux fluviaux; (2) Bas-fonds/plaines; (3) Développement d'étangs; (4) Petits barrages, systèmes de collecte de l'eau et ouvrages de rétention dans les wadis et les oasis; et (5) Petits périmètres maraîchers.