Initiative Pêches Côtières

Un élan mondial pour restaurer les forêts de mangrove au profit des communautés de pêcheurs en Afrique de l'Ouest [sottotitolo] L'Initiative Pêche Côtière est un instrument clé pour favoriser la pêche durable, l'autonomisation des femmes dans l

07/11/2019

7 novembre 2019, Abidjan - Des agences onusiennes et des organisations internationales de conservation se sont réunies du 5 au 8 novembre dans la capitale ivoirienne pour faire avancer les plans de restauration des forêts de mangrove en Afrique de l'Ouest, au profit des communautés et des économies locales tributaires de la pêche côtière.

Des zones de mangroves en Côte d'Ivoire et au Sénégal feront l'objet d'une évaluation et de plans de reboisement dans le cadre de l'Initiative Pêche Côtière (IPC), un programme de développement regroupant plusieurs organisations et visant à préserver les ressources marines, à améliorer la gouvernance des pêches et à renforcer la chaîne de valeur des produits de la mer en Afrique de l'Ouest, en Amérique latine et en Indonésie.

Dans le monde entier, les forêts de mangroves se dégradent ou disparaissent complètement. En Côte d'Ivoire, leur nombre a diminué d'environ 50 % au cours des 30 dernières années et de 16 % au Sénégal. Pourtant, elles constituent des habitats côtiers où les poissons peuvent se nourrir, se reproduire et s'abriter grâce à des eaux plus fraîches, à une teneur en oxygène plus élevée et à des racines tentaculaires qui leur servent de refuge contre les gros prédateurs.

«La Convention d'Abidjan et ses partenaires comme la FAO et le FEM ont un effort pédagogique important à faire pour sensibiliser les pêcheurs au fait que la coupe du bois de mangrove pour fumer le poisson, par exemple, va à l'encontre de leurs intérêts. En effet, les mangroves sont des nurseries, c'est-à-dire des zones où les poissons se reproduisent, où ils sont protégés et où ils grandissent avant de rejoindre l'océan. Les protéger, c'est protéger la ressource qui nous alimente», a déclaré M. Abou Bamba, de la Convention d'Abidjan, un organisme du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) chargé des programmes liés à la mer en Afrique occidentale, centrale et australe.

Restaurer un tiers des mangroves afin de soutenir la pêche en Côte d'Ivoire

Au cours des trois prochaines années, et dans le cadre de l'Initiative Pêche Côtière, les organisations des Nations Unies et leurs partenaires vont cartographier, analyser et mettre en œuvre des plans de restauration sur environ un tiers (3 750 sur 11 635 hectares) des sites de mangroves accessibles à Fresco et Sassandra en Côte d'Ivoire.

À Sassandra, les mangroves abritent des poissons commerciaux essentiels tels que la sardine et le hareng et font vivre près de 2 000 pêcheurs artisanaux. Le bois de la mangrove est souvent abattu et utilisé pour le fumage du poisson, un travail de transformation accompli par plus de 2 000 femmes. À noter que le poisson fumé représente 65 %, soit 1 000 tonnes, de l'ensemble du poisson commercialisé.

La Côte d'Ivoire est l'un des six pays bénéficiaires de l'IPC, une initiative pluri-institutionnelle de 36 millions de dollars visant à accroitre la durabilité de la pêche côtière sur le plan environnemental, social et économique à Cabo Verde, en Côte d'Ivoire, en Équateur, en Indonésie, au Pérou et au Sénégal. Il s'agira de mettre en œuvre l'approche écosystémique des pêches, de mieux intégrer les femmes dans la gouvernance des pêches et d'améliorer les conditions de travail et la qualité des produits halieutiques dans la chaîne de valeur des produits de la mer.

«La pêche côtière joue un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance en Côte d'Ivoire. L'Initiative Pêche Côtière, menée par la FAO en Afrique de l'Ouest, veillera à ce que les Ivoiriens puissent percevoir les avantages de la gestion durable de leurs pêcheries, de la restauration des mangroves et des écosystèmes marins, tout en autonomisant les femmes dans le secteur de la pêche», a déclaré Samy Gaiji, représentant de la FAO en Côte d'Ivoire, lors de l'ouverture de la réunion annuelle du partenariat mondial de l'IPC à Abidjan.

La réunion, qui regroupe les agences des Nations unies (FAO, PNUE, PNUD), le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) en tant que principal donateur, Conservation International, la Banque mondiale et le WWF, vise à faire un état des lieux des progrès accomplis et à partager les meilleures pratiques en matière de gestion durable des pêches côtières et des mangroves.