Initiative Pêches Côtières

« L’Europe n’est pas forcement l’Eldorado » selon Kacou Charles, pêcheur en Côte d'Ivoire

Ce pêcheur artisanal s'inspire de son amour pour la mer et de sa passion pour la pêche

18/07/2022

Photo ©FAO, Kacou Charles

18 juillet, Sassandra - Kacou Charles, 48 ans, marié et père de quatre enfants est un autochtone de la ville côtière de Sassandra en Côte d'Ivoire qui pratique la pêche artisanale depuis 25 ans. Malgré les difficultés liées à ce métier et la concurrence des communautés venues des pays limitrophes, M Charles n’envisage pas de se laisser abattre. Il a pour atouts, son amour pour la mer et sa passion pour la pêche. « Je sors de ma maison à 5h du matin pour la mer avec ma pirogue équipée d’un moteur. Ayant une bonne connaissance de la zone, je sais où m’orienter pour avoir du poisson. Je reviens vers 16h. Je pêche à la ligne et je ne m’attends pas à ramener de grandes quantités mais une certaine ration, en particulier les brochets que ma femme revend » explique-t-il. Quand l’activité se porte bien, le revenu mensuel du couple oscille aux environs de 500 USD. « Mon épouse est d’un grand appui. Avec son aide, j’ai observé que notre revenu s’est amélioré » a-t-il fait remarquer. Parmi les difficultés, M Charles dénonce les navires industriels qui violent la législation ivoirienne. « Ils pêchent à moins de six kilomètres des côtes et ne tiennent pas compte des zones de reproduction, emportant les petits poissons » s’offusque-t’-il. Autre difficulté : les poissons importés qui inondent le marché ivoirien. Cependant la pêche artisanale offre des poissons frais et de bonne qualité, contrairement aux poissons importés congelés. « Le choix des clients se porte automatiquement sur le poisson pêché localement. Ils parviennent facilement à faire la différence » explique-t-il. Malgré tout, selon M Charles la pêche artisanale est une véritable opportunité d’emploi pour la jeunesse. « L’Europe n’est pas forcement l’Eldorado. On peut vivre décemment de la pêche en étant au pays » a-t-il conseillé. « Personnellement, j’envisage dans cinq ans ouvrir avec mon épouse une entreprise qui va alimenter les autres villes de la Côte d’Ivoire en poisson made in Sassandra. »