Initiative Pêches Côtières

« Nous devons pêcher de manière responsable »: Luís Andrade, pêcheur du Cabo Verde

Les ressources s'épuisent, et la diminution des prises se traduise par une baisse des revenus affectant les communautés tout au long de la chaîne de valeur

02/03/2022

2 mars, São Pedro -Luís Andrade, 48 ans, vit dans le petit village de pêcheurs de São Pedro sur l'île de São Vicente au Cabo Verde. Il travaille comme pêcheur depuis l'âge de 16 ans, un métier qu'il a hérité de son père.

Aujourd'hui, il soutient une famille de neuf personnes et est président de l'Association des pêcheurs de nouvelle génération de São Pedro depuis 2015. La plupart des familles de ce village dépendent de la pêche pour leur subsistance. Cependant, la surexploitation des ressources marines oblige les jeunes à chercher d'autres alternatives pour survivre.

Normalement, M. Andrade part pêcher à 5h30 et revient à 11h, mais cela varie en fonction de la localisation du poisson.

« Les jours ou ça se passe bien, dès que nous déchargeons le poisson, nous l'envoyons au marché pour le vendre. Nous le livrons généralement à un membre de la famille. Je retourne dans la communauté, et généralement nous travaillons à l'entretien du moteur du bateau, ou des filets et des lignes de pêche », raconte-t-il.

Pour M. Andrade, les conséquences de la surexploitation sont très réelles et visibles dans sa vie quotidienne, avec des captures plus faibles se traduisant par une baisse des revenus et affectant tout le monde le long de la chaîne de valeur - y compris les femmes, qui jouent un rôle clé dans la transformation et la vente du poisson, souvent dans des conditions défavorables et avec des bas salaires.

« Les femmes doivent avoir les mêmes opportunités que les hommes, car elles sont essentielles à l'amélioration de notre secteur », a commenté M. Andrade. « C'est pourquoi dans notre association, il y a des décideurs femmes ».

Il a appelé à un « équilibre» dans la manière dont les communautés utilisent les ressources naturelles dont elles dépendent.

« Je pense qu'il faut pêcher de manière responsable et investir massivement dans l'aquaculture pour atteindre un peu d'équilibre, car on voit que les ressources sépuisent», a-t-il souligné. « Nous devons faire attention et veiller à nous engager dans une pêche durable».

« Cela éviterait au secteur de subir des conséquences irréparables dans les cinq à dix prochaines années», a-t-il ajouté.

M. Andrade a également appelé les consommateurs à soutenir les pêcheurs et les travailleurs de la pêche artisanale de Cabo Verde en choisissant du poisson local plutôt qu’importé.