Initiative Pêches Côtières

« Nous pensons à l'avenir de nos enfants » : Yohanis Ayamiseba, pêcheur d’Indonésie

La pratique du système indigène Sasi a restauré les stocks de poissons dans les eaux au large du village de Menarbu

04/02/2022

4 mars, Menarbu - Yohanis Ayamiseba, 56 ans, est un pêcheur de la tribu Roon du village de Menarbu, dans la baie de Wondama, en Indonésie. Les habitants de Menarbu dépendent entièrement de la mer pour leur subsistance, car dans leur région, il n'est pas possible de pratiquer l’agriculture.

Sur son bateau équipé d'un moteur hors-bord, M.Ayamiseba part pêcher à l'aide de lignes de pêche, d'un tuba et d'une kalawai (lance). Une partie de ses captures est destinée à la nourriture et le reste, il les vend au village pour subvenir aux besoins quotidiens de sa famille en savon, sucre, café et thé.

Il y a quelques années, M. Ayamiseba a constaté que l'état de la mer et des poissons se détériorait de jour en jour. Lui et les habitants de Menarbu se sont assis ensemble pour parler de leur avenir : les pêcheurs pourraient-ils continuer à pêcher ? Qu'en serait-il de leurs enfants et petits-enfants ?

En 2018, ils ont décidé d'introduire le Sasi, un système communautaire de gestion des ressources côtières, dans leur village. Il dit que les stocks de poissons ont prospéré et que les revenus ont augmenté depuis que la communauté a décidé d'adopter cette méthode, qui protège l'écosystème marin côtier grâce à un certain nombre de règles, y compris les périodes où différentes espèces de poissons peuvent être récoltées.

"Notre zone est protégée parce que nous pensons à l'avenir de nos enfants et de nos petits-enfants", a déclaré M. Ayamiseba, qui est le chef du groupe de gestion Sasi (le Kadup) de Menarbu.

”Notre espoir est que pour nos enfants et petits-enfants il ne s’agira pas seulement d’entendre des histoires et regarder des images, mais qu’ils pourront toucher, voir et ressentir l'expérience (de la pêche) et vivre en harmonie avec la mer", a-t-il ajouté.

M. Ayamiseba pense que les conditions de pêche à Menarbu sont maintenant très bonnes, et peut-être même s'améliorent, car ils suivent toujours les règles du Sasi.

Le défi consiste maintenant à trouver des débouchés commerciaux pour leurs produits pêchés de manière durable : le marché du prochain plus grand village, Wasior, est très éloigné et l'essence est chère, a-t-il déclaré.