Initiative Pêches Côtières

Atelier de renforcement des capacités juridiques sur la pêche en Côte d'Ivoire

L’Initiative Pêches Côtières et le Programme EAF-Nansen/Norad s’associent pour former le personnel technique du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques

01/06/2023

31 mai, Rome/Grand-Bassam - Un atelier sur le renforcement des capacités juridiques pour le secteur de la pêche s'est tenu dans la ville côtière de Grand-Bassam en Côte d'Ivoire du 15 au 17 mai.

L'atelier visait à renforcer les capacités du personnel technique du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques de Côte d'Ivoire (MIRAH) dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, où de nombreuses communautés dépendent de la pêche artisanale pour leur alimentation et leurs moyens de subsistance.  

Les participants comprenaient également les autorités locales de la ville côtière de Sassandra ainsi que des représentants du milieu universitaire, des coopératives de la société civile, des instituts de recherche scientifique, du Fonds pour l'environnement mondial (FEM) et d'autres parties prenantes.

La gestion durable des pêches « un enjeu majeur » selon le Ministre  

Le gouvernement ivoirien a réitéré « sa volonté de favoriser la mise en place de mécanismes adéquats afin de repositionner résolument la gestion durable des ressources halieutiques dans le développement politique, économique et social du pays », a déclaré Sidi Tiémoko Touré, Ministre des Ressources Animales et Halieutiques dans un discours liminaire lu par un représentant, le conseiller technique des pêches du MIRAH, Kodjo Alain.

Le Ministre a souligné que, alors que le poisson est la principale source de protéines animales en Côte d'Ivoire avec une consommation annuelle de plus de 25 kilos par habitant, la production nationale est « faible », à 100 000-120 000 tonnes de poisson par an par rapport à la demande. 

« Cela nous oblige à recourir à une importation massive qui a représenté à 635 000 tonnes de poisson en 2022 », a souligné le ministre.

Dans le même temps, les stocks de poissons subissent la pression de la surpêche, du développement côtier et de la pollution.

« La gestion des pêches est ainsi devenue un enjeu majeur….pour assurer la prospérité et la pérennité de l’activité de pêche et garantir la sécurité alimentaire », a déclaré le Ministre.  

Des experts de l’Initiative Pêches Côtières, financée par le FMAM, du Programme EAF-Nansen et du Service du droit pour le développement (LEGN) ont dispensé une formation sur l'Approche écosystémique des pêches (AEP), les Directives volontaires visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l'éradication de la pauvreté (Directives SSF), et sur les normes de sécurité sanitaire des produits de la pêche. 

Les participants ont également révisé cinq projets de textes juridiques proposés par l'Initiative Pêches Côtières en Afrique de l'Ouest (IPC-AO),qui visent à renforcer la cohérence du cadre juridique en Côte d'Ivoire avec l'AEP, les Directives SSF et les réglementations sur la sécurité alimentaire. 

 L'AEP inclue les personnes et l'environnement en même temps

« L'AEP est une approche holistique qui place les personnes au centre » a expliqué Merete Tandstad, coordinatrice du programme EAF-Nansen. « Nous avons donc les aspects écologiques, les résultats socio-économiques, ainsi que des systèmes de gouvernance en place et des moteurs externes: comment équilibrer les objectifs de gestion de la pêche en Côte d'Ivoire? Avons-nous les outils pour les gérer, y compris les lois et réglementations? »  

Le cas du plan de gestion de la pêche à la senne de plage, actuellement mis en œuvre par le MIRAH et soutenu par le programme EAF-Nansen, a été présenté comme un exemple de la manière dont les processus AEP ont étés suivis dans la planification et la mise en œuvre.

Kysseline Cherestal, Juriste Fonctionnaire de la FAO, a présenté un  Outil de diagnostic pour la mise en œuvre de l'AEP à travers les cadres politiques et juridiques qui a été développé par la FAO. 

« Une évaluation récente du cadre juridique et politique en Côte d'Ivoire a révélé un alignement moyen sur l'AEP », a expliqué Mme Cherestal. Des propositions clés pour combler les lacunes et mettre en œuvre les recommandations ont été présentées et discutées.  

Les Directives SSF et la cogestion pour la durabilité 

Fatou Sock, Coordinatrice de l’IPC-AO, a souligné « le principe de la participation des pêcheurs et des travailleurs de la pêche à la gestion des pêches » comme un aspect clé d'une gestion réussie des ressources naturelles qui est conforme aux Directives SSF.  

« Les Directives SSF sont un instrument international sur la gouvernance de la pêche artisanale et à petite échelle. Ils encouragent l'engagement des pêcheurs et des travailleurs de la pêche dans la prise de décision et reconnaissent la nécessité de prendre en compte les moyens de subsistance de manière plus large lors de la conception et de la mise en œuvre de mesures d'utilisation durable des ressources », a expliqué Lena Westlund, Analyste des pêches internationales à la FAO et consultante IPC. 

À cette égard, l’IPC-AO avec le soutien du MIRAH est en train de mettre en œuvre un accord de cogestion de la pêche à la sardinelle sur son site pilote de Sassandra, a expliqué Mme Sock.

« Le ministre a affirmé son intention de soutenir le processus de cogestion qui est mis en œuvre à titre expérimental à Sassandra », a-t-elle ajouté. 

Au total, 42 personnes (dont 10 participants en ligne) ont assisté à l'atelier.