Initiative Pêches Côtières

Journée mondiale de l’alimentation : Elienne Drebli Zogo de Côte d’Ivoire

« Cette mareyeuse et transformatrice de poisson fait vivre une famille élargie de 20 personnes avec son travail »

12/10/2023

Elienne Drebli Zogo, 44 ans, est mareyeuse et transformatrice de poisson dans la commune d’Attécoubé qui abrite le point de débarquement aménagé de Locodjro à Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire.

Elle a commencé à exercer ce métier à l'âge de 25 ans afin de subvenir aux besoins de son mari, alors étudiant, et de leurs enfants.

Aujourd'hui, cette épouse et mère de quatre enfants fait vivre par son activité un total de 20 membres de sa famille immédiate et élargie.

Elienne a grandi dans la ville de Vavoua, dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire, et a quitté l’école très tôt faute de moyens financiers.

Elle a emménagé chez une tante à Abidjan, où elle a remarqué qu'une de leurs voisines gagnait bien sa vie en achetant du poisson frais, en le fumant et en le vendant.

Elle a décidé de s'essayer à ce métier, et il s'est avéré qu'elle est une femme d'affaires avisée et très douée dans son travail.

« En économisant un peu sur chaque vente, j'ai acheté un frigo pour conserver le poisson frais », raconte Elienne.

« Avec le temps, je suis aussi devenue propriétaire d'un bateau », ajoute-t-elle. En haute saison, je peux économiser 50 000 francs CFA (environ 80 USD) par semaine. »

Elienne aime son métier, mais il est ardu et nécessite de longues heures de travail.

« Il faut arriver très tôt au quai pour acheter le poisson frais aux pêcheurs dès leur arrivée », commente Elienne, présidente de la Coopérative des mareyeuses et transformatrices de produits halieutiques de Côte d'Ivoire (COMATPHCI), qui compte 131 membres dont 107 femmes et 24 hommes.

En tant que bénéficiaires de l'Initiative Pêches Côtières en Afrique de l'Ouest (IPC-AO), Elienne et ses collègues ont été formées aux bonnes pratiques d’hygiène pour rendre leurs produits sûrs, attrayants pour les consommateurs et aux normes d’accès aux marchés rémunérateurs.

Elienne affirme que sa coopérative souhaite se développer dans l'aquaculture et également développer une activité de livraison à domicile de ses clients.

« Je rêve de pratiquer l'aquaculture pour combler le manque de poisson sur le marché », dit-elle.

« Lors des visites d'échange avec d'autres femmes de la pêche artisanale organisées par l’IPC-AO, j'ai appris que c'est quelque chose que les femmes peuvent faire ».