Hayat Ben-ayad espère que son étude sur les coraux d'eau froide incitera davantage de femmes à rejoindre la communauté des STEM
8 mars 2023, Casablanca, Maroc - «J'ai une formation en géomatique, discipline qui consiste à recueillir, traiter et présenter des données géographiques, mais je suis particulièrement intéressée par la cartographie des océans», explique Mme Hayat Ben-ayad, une étudiante en master de 25 ans à la Faculté des sciences de l'Université Hassan II de Casablanca, au Maroc.
«Depuis deux ans, j'étudie la présence et l'écologie des récifs coralliens d'eau froide au large de l'Afrique du Nord-Ouest», explique-t-elle, ajoutant qu'elle utilise les données collectées par le navire de recherche Dr Fridtjof Nansen du Programme EAF-Nansen.
En 2021, Hayat a rejoint le programme de bourses d'études du Programme EAF-Nansen afin d'apprendre à utiliser les systèmes d'information géographique (SIG) pour analyser les données à l'appui des décisions relatives à la gestion et à l’aménagement de l'espace marin. La planification de l'espace marin peut aider les différents utilisateurs de l'océan à prendre des décisions sur la manière d'utiliser ses ressources de manière durable, sans endommager les écosystèmes, explique Hayat.
Aujourd'hui, les femmes sont sous-représentées dans les études et les carrières en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM), et il y a des disparités femmes-hommes en termes d’accès au numérique qui empêche les femmes de participer à la conception et à la gouvernance des technologies, selon ONU Femmes.
«Selon les statistiques disponibles, il existe un écart entre les femmes et les hommes dans le secteur des sciences de la mer, ce qui pourrait s'expliquer par le fait que les femmes ont souvent un rôle social plus marqué que les hommes et qu'il leur est donc difficile de poursuivre ce type de carrière», explique Mme Hayat lorsqu'on lui demande ce qu'elle pense des disparités dans la représentation des femmes dans son domaine. «Lorsque mon article sur Lophelia pertusa, un corail d'eau froide spécifique présent dans les eaux au large de l'Afrique du Nord-Ouest, sera enfin publié et présenté lors de conférences nationales et internationales, j'espère qu'il incitera d'autres femmes à rejoindre la communauté des STEM!
Le Programme EAF-Nansen reconnaît la nécessité de stimuler l'égalité des sexes en renforçant les capacités humaines et institutionnelles dans les pays partenaires. Depuis 2017, plus de 900 femmes de plus de 30 pays ont rejoint les campagnes du navire de recherche de pointe, le Dr Fridtjof Nansen, de même qu’elles ont participé aux programmes d'étudiants et de mentorat et/ou aux différentes formations proposées par le Programme.
«Je suis très reconnaissante de cette expérience et du soutien des superviseurs de l'Institut norvégien de recherche marine (IMR) et de l'Institut marocain de recherche halieutique (INRH). Ils m'ont beaucoup appris sur la technologie SIG et ont élargi mes connaissances en biologie marine et en océanographie», conclut-elle.
«La formation et l'expérience en matière de techniques de recherche marine constituent une part importante de notre travail dans le cadre du Programme EAF-Nansen, et nous sommes vraiment ravis des possibilités offertes par le programme de bourses d'études», a déclaré Mme Merete Tandstad, coordinatrice du Programme EAF-Nansen. «Non seulement il aide les étudiants à obtenir des qualifications académiques plus élevées, mais il donne également aux femmes des outils modernes qui leur permettent de créer leurs propres opportunités».
Le Programme EAF-Nansen est un partenariat de longue date entre l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et la Norvège, qui remonte à 1975. Il est exécuté par la FAO en étroite collaboration avec l'IMR et financé par l'Agence norvégienne de coopération au développement (Norad).
Le Programme, en collaboration avec 32 pays d'Afrique et du golfe du Bengale, améliore les politiques de pêche et les pratiques de gestion conformément à l'approche écosystémique des pêches (AEP), et développe la capacité des institutions de pêche à assurer une gestion durable des pêches.
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