EAF-Nansen Programme

Des experts des pêches en Afrique se préparent à animer des cours de formation sur l'approche écosystémique des pêches

22/09/2023

14-22 septembre 2023, Dakar, Sénégal 30 experts des pêches de 10 pays d'Afrique ont reçu une formation sur l'approche écosystémique de la gestion des pêches (AEP), les préparant à animer des cours sur l'AEP à l'aide d'outils tels que l'outil de suivi de la mise en œuvre de l'AEP (EAF-IMT) produit par le Programme EAF-Nansen. Au cours des prochaines années, l'objectif est d'étendre et de formaliser la formation sur l'AEP dans les instituts de la région.

La formation s'est déroulée à l'Institut des pêches et de l'aquaculture (IUPA) de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, au Sénégal, où son directeur, Alassane Sarr, a souligné la nécessité d'améliorer les pratiques de gestion des pêches dans son allocution inaugurale.

«Le secteur des pêches est actuellement en crise. Cette crise reflète l'échec des politiques de gestion actuelles. Il faut donc s'orienter vers des méthodes de gestion en phase avec les réalités actuelles que nous vivons», a déclaré M. Sarr.

L'AEP est une approche holistique et basée sur la gestion qui est considérée par la FAO comme le principal cadre pour parvenir à une pêche durable. Elle prend en considération les dimensions écologiques, humaines et sociales de la durabilité, visant à concilier un ensemble plus large d'objectifs de durabilité technique, politique et de gouvernance de manière plus participative et adaptative.

Le cours de formation sur l’AEP est conçu pour les experts techniques ayant une formation dans le domaine des pêches et une expérience dans des domaines liés à la recherche ou à la gestion des pêches, ainsi qu'à la gouvernance des océans. Grâce à des exposés, des discussions et des démonstrations de l'EAF-IMT, les participants acquièrent les compétences nécessaires pour animer de futurs cours de formation sur l'AEP et développer la capacité des institutions de gestion des pêches à gérer durablement les pêcheries.

«Le format interactif et pratique nous a donné l'occasion d'exprimer des idées et d'échanger des expériences avec des participants d'autres pays, ce qui a été très productif», a déclaré Emilio Gomes Sanches du Cabo Verde, qui a également exprimé ses espoirs quant à la manière dont les connaissances acquises au cours de la formation pourraient améliorer la gestion des ressources halieutiques dans les différents pays.

L'un des avantages de la formation des formateurs à l'AEP est l'impact à long terme sur le processus de gestion des pêches. «Les formateurs rentreront chez eux avec les meilleures connaissances et les meilleurs outils disponibles, et avec la capacité de transmettre ce qu'ils ont appris à leurs collègues chercheurs, aux gestionnaires des pêches et aux autres parties prenantes», a déclaré Matthieu Bernardon, qui était l'un des responsables de la formation aux côtés de Deborah Catena, tous deux experts des pêches du Programme EAF-Nansen. Maxime Robin, spécialiste de l'apprentissage à la FAO, était également présent et a apporté ses compétences spécifiques en matière de facilitation et de formation pour renforcer les compétences des futurs formateurs.

Le Programme EAF-Nansen s'est engagé à promouvoir l'AEP dans les efforts régionaux et nationaux des pays partenaires. Le Programme, en collaboration avec des universités africaines, notamment l'Université Cheikh Anta Diop et l'Université Éduardo Mondlane à Maputo, au Mozambique, étudie la possibilité de développer un module spécifique et permanent sur l'AEP dans les programmes d'études des universités, et la manière dont il peut être reproduit dans d'autres domaines.

«À l'avenir, les États pourront utiliser les instruments développés par la FAO dans leur politique de développement du secteur des pêches et de l'aquaculture. Une fois ces outils maîtrisés, leur application sera beaucoup plus facile à travers leur intégration dans les politiques de développement des pêches de ces pays mais aussi les engagements que ces représentants gouvernementaux auront avec les acteurs pour le développement des pêcheries et de la pêche», a déclaré M. Amadou Oumar Touré, qui représentait la FAO au Sénégal.

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