FISH4ACP

Valoriser le potentiel
de la pêche et de l'aquaculture
en Afrique, dans le Caraïbes et le Pacifique

Le Sénégal approuve une feuille de route visant à accroître la durabilité, la rentabilité et l'inclusion du secteur ostréicole

La stratégie FISH4ACP permettra d'améliorer la production, de créer des emplois et de préserver les précieuses mangroves



20 juin 2022, Dakar – Des représentants du secteur ostréicole sénégalais ont approuvé une stratégie de mise à niveau de la chaîne de valeur ostréicole établissant un plan décennal pour améliorer la production locale, créer des emplois pour les femmes productrices et réduire la pression sur les mangroves où se trouvent les huîtres. 

« Le Sénégal dispose de ressources naturelles et d'une forte demande locale pour soutenir un secteur ostréicole florissant », a déclaré Doudou Gueye Faye, représentant du Ministère des Pêches et de l’économie maritime, à l'occasion d'une réunion tenue à Dakar pour approuver une stratégie de production ostréicole au Sénégal. Il a ajouté: « C'est en tenant compte des questions sociales, environnementales et sanitaires que nous pourrons garantir la durabilité de nos efforts, ce qui constitue précisément l'objectif de cette stratégie. » 

Élaborée avec un vaste éventail de parties prenantes impliquées dans le secteur ostréicole au Sénégal, la stratégie a été conduite par FISH4ACP, une initiative mondiale de développement de la chaîne de valeur du poisson de l'Organisation des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) mise en œuvre par la FAO et financée par l'Union européenne (UE) et le Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). 

Au Sénégal, FISH4ACP vise à accroître la productivité et la durabilité de la chaîne de valeur ostréicole. En vertu de la stratégie approuvée, le secteur ostréicole doit devenir un catalyseur du développement économique et social, reposant sur une exploitation durable et équitable qui favorise l'autonomisation des femmes. 

L'ambitieux programme pour l'avenir du secteur ostréicole sénégalais que sous-tend la stratégie prévoit d'augmenter de 30 % la production pour atteindre 21 000 tonnes, afin de couvrir plus de 80 % de la demande intérieure. En outre, il est prévu de tripler la valeur ajoutée pour atteindre 12,6 millions d'USD et de faire passer le nombre d'emplois à temps plein de 6 500 à 11 000. 

À l'horizon 2032, près d'un quart de la production proviendrait des ostréicultrices, soit une multiplication par cinq de la production actuelle d'huîtres d'élevage. C'est un signe clair que les fermes ostréicoles sont au coeur de la stratégie, et des avantages environnementaux de l'élevage par rapport à la récolte sauvage pour assurer l'abondance des stocks d'huîtres. 

« Cette rencontre marque une étape importante dans les efforts déployés par FISH4ACP pour accroître la productivité et la durabilité de la production d'huîtres au Sénégal », a déclaré Makhfousse Sarr, représentant la FAO, ajoutant : « Nous sommes désormais investis d'un mandat clair sur les moyens de contribuer à une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement et une vie meilleure au Sénégal. »   

La stratégie repose sur une analyse de la chaîne de valeur réalisée par FISH4ACP l'an dernier, qui a confirmé le potentiel de croissance du secteur ostréicole sénégalais, tout en soulignant le risque de surexploitation et les problèmes sanitaires liés à la qualité de l'eau, au contrôle et à la certification, par exemple, qui sont désormais abordés. 

L'analyse de la chaîne de valeur a également révélé que les femmes des provinces méridionales de la Casamance et du Siné-Saloum effectuent la majeure partie du travail dans le secteur ostréicole. Les huîtres sont essentielles à leur subsistance, mais les revenus qu’elles en tirent suffisent à peine à nourrir leurs familles, une situation que le nouveau plan vise à inverser.