FISH4ACP

Valoriser le potentiel
de la pêche et de l'aquaculture
en Afrique, dans le Caraïbes et le Pacifique

Mettre plus de tilapia local sur les tables de Côte d'Ivoire

L'analyse de la chaîne de valeur de FISH4ACP montre la voie pour une augmentation durable de la production de tilapia



8 septembre 2021, Abidjan – Le potentiel de croissance de la production nationale est énorme, selon une évaluation du secteur du tilapia en Côte d'Ivoire. Plus de 50 experts se sont réunis pour examiner les conclusions de l'analyse et discuter des possibilités de libérer le potentiel du secteur afin de stimuler la croissance économique et créer des emplois, tout en préservant l'environnement.

« Le poisson constitue la principale source de protéines animales du consommateur ivoirien », a déclaré Sidi Tiémoko Touré, le Ministre des Ressources Animales et Halieutiques, lors d’un atelier à Abidjan, où des experts, représentant l’ensemble de la chaîne de valeur ont discuté l’analyse de la chaîne de valeur de l’aquaculture du tilapia menée par FISH4ACP en collaboration avec le MIRAH et l'Université Alassane Ouattara de Bouaké.

Sidi Tiémoko Touré a expliqué que la Côte d'Ivoire dépend fortement des importations pour satisfaire sa demande annuelle de plus de 650 000 tonnes de poisson. « L'intensification de la pisciculture, notamment avec son produit phare qui est le tilapia, est l'une de nos priorités pour inverser cette tendance », a-t-il ajouté. 

Avec une production annuelle d'environ 3 200 tonnes, le tilapia du Nil est la principale espèce piscicole élevée en Côte d'Ivoire. La plupart des pisciculteurs sont de petits producteurs qui pratiquent l'aquaculture comme source de revenu principale ou complémentaire. Mais, comme le montre l'analyse de la chaîne de valeur, leur production représente moins de dix pour cent de la consommation annuelle de tilapia d'environ 45 000 tonnes.

L'analyse de la chaîne de valeur est la première étape de FISH4ACP en vue d’améliorer la production de tilapia en Côte d'Ivoire. Cela fait partie de l'objectif global de cette initiative mondiale, menée par l'Organisation des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OACPS) et mise en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), pour rendre les chaînes de valeur de la pêche et de l'aquaculture en Afrique, dans les Caraïbes et dans le Pacifique plus productives et durables.

« Les efforts de FISH4ACP contribueront à améliorer la sécurité alimentaire et à accroître les opportunités d'emploi, en particulier pour les femmes », a déclaré Stéphane Brossard de la délégation de l'Union européenne (UE) en Côte d'Ivoire. L'UE finance FISH4ACP avec le Ministère Fédéral Allemand de la coopération économique et du développement (BMZ). « Mais il est crucial de rendre l'aquaculture plus durable pour éviter d'augmenter la pression sur l'environnement », a-t-il ajouté.

Durant deux jours de discussions animées à Abidjan, les experts ont convenu que le manque d'alevins de qualité et d'aliments de qualité abordables sont les principales contraintes au développement de la chaine de valeur du tilapia et que la plupart des tilapias sont vendus frais et entiers sans transformation permettant d’avoir une valeur ajoutée.

« L'analyse de la chaîne de valeur et les discussions d'experts permettront d’initier le développement d’une vision partagée et des options stratégiques de base pour la chaîne de valeur de l’aquaculture du Tilapia » a déclaré Mahama Zoungrana, Représentant résident par intérim de la FAO en Côte d'Ivoire. « Cela définira le plan des actions de FISH4ACP pour les années à venir en vue de soutenir les priorités du gouvernement. »