Au Sénégal, la production ostréicole ouvre de nouvelles perspectives aux femmes
13 octobre 2021, Dakar - Une analyse de la filière ostréicole au Sénégal révèle les possibilités d’augmentation des revenus et de soutien à la sécurité alimentaire des femmes et des familles qui en dépendent e. Une cinquantaine d'acteurs de la filière ont examiné les résultats de l'étude et réfléchi aux moyens par lesquels le projet FISH4ACP peut contribuer au renforcement de cette filière tout en préservant l'environnement.
« Les huîtres constituent une source importante de revenus et d'aliments sains pour les femmes dans le sud et centre de notre pays », a déclaré Namsa Keita, conseiller technique du Ministre de la pêche et de l'économie maritime, lors d'une rencontre entre experts et parties prenantes pour examiner les conclusions d'une étude approfondie de la filière ostréicole sénégalaise. Il a ajouté: « Néanmoins, nous devons veiller à stimuler la production de manière durable et à protéger les mangroves où se trouvent les huîtres. »
L'analyse de la chaîne de valeur a été conduite par FISH4ACP, une initiative mondiale visant à accroître la productivité et la durabilité des chaînes de valeur de la pêche et de l'aquaculture en Afrique, dans les Caraïbes et dans le Pacifique, en partenariat avec le Centre de recherches océanographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT).
L'étude a révélé que, malgré une production annuelle évaluée à 16 000 tonnes – dont la plus grande partie est récoltée et quelque 400 tonnes proviennent des exploitations ostréicoles – la demande en huîtres sur le marché intérieur dépasse l'offre. Les parcs à huîtres sont la meilleure solution pour augmenter durablement la production et pallier le déficit, actuellement comblé par des importations en provenance de pays voisins.
Le travail de récolte et d'élevage des huîtres est essentiellement réalisé par les femmes de la Casamance et du Siné-Saloum, provinces situées dans le sud du pays. L'analyse montre que les femmes représentent 90 % des quelque 13 000 personnes impliquées dans ce secteur. Les huîtres sont un élément essentiel de leurs moyens de subsistance, car elles complètent les revenus issus de l'agriculture et sont la principale source de protéines après le poisson.
« Le renforcement de ce secteur correspond tout à fait aux priorités de l'UE, à savoir : générer des revenus pour les femmes et améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle », a déclaré Irène Mingasson, ambassadrice de l'Union européenne au Sénégal, en ajoutant: « Nous soutenons aussi FISH4ACP car ce programme œuvre à la préservation des mangroves, dont la santé est bénéfique pour la nature et cruciale pour la reproduction de nombreuses espèces aquatiques, notamment les huîtres. »
Au cours de deux journées de discussions, des experts et des parties prenantes représentant la chaîne de valeur des huîtres ont examiné les moyens de soutenir le secteur, première étape du plan de développement qui définira le calendrier des activités de FISH4ACP au Sénégal.
« FISH4ACP s’efforcera d’améliorer les moyens de subsistance des productrices d'huîtres et de leur donner les moyens de protéger leur environnement », a déclaré Gouantoueu Robert Guei, coordinateur du bureau sous-régional de la FAO pour l'Afrique de l'Ouest et représentant de la FAO au Sénégal.
Il a expliqué que FISH4ACP contribuera à améliorer la qualité des produits, à développer l'ostréiculture et à concevoir des outils de commercialisation pour ajouter de la valeur aux produits et stimuler les ventes.
L'amélioration des services pour cette filière, qu'il s'agisse des intrants, du transport, des finances ou des services sanitaires, le renforcement des associations de femmes productrices et l'amélioration du cadre réglementaire sont autant d'options évoquées pour renforcer la chaîne de valeur et accroître la prospérité, promouvoir les avantages sociaux et préserver l'environnement.