Plan décennal afin d’accroître la productivité et la durabilité du secteur du mahi-mahi
3 Novembre 2022, Saint-Domingue – FISH4ACP a présenté aujourd'hui au secteur de la pêche un plan de développement décennal visant à consolider la chaîne de valeur du mahi-mahi en République dominicaine, tout en veillant à ce que les bénéfices soient partagés équitablement et à ce que la croissance n'alourdisse pas la pression sur l'environnement.
« Notre priorité est de moderniser le secteur de la pêche, tout en améliorant les moyens de subsistance des pêcheurs et en préservant les écosystèmes aquatiques dont dépendent nos pêcheries », a déclaré Carlos Then, directeur du Conseil dominicain de la pêche et de l'aquaculture (CODOPESCA), à l'occasion d'une réunion à Saint-Domingue, où une stratégie décennale de modernisation du secteur du mahi-mahi a été présentée aux principales parties prenantes du secteur halieutique dominicain.
Cette stratégie a été lancée par FISH4ACP, une initiative de l'Organisation des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) mise en œuvre par la FAO et financée par l'Union européenne (UE) et le Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ) dans le but d'accroître la productivité et la durabilité des chaînes de valeur du poisson.
Elle repose sur une analyse de la chaîne de valeur réalisée au début de l'année par FISH4ACP en collaboration avec CODOPESCA, l'université ISA et les parties prenantes de la chaîne de valeur, qui a estimé la production de mahi-mahi à 321 tonnes pour une valeur de 7,5 millions de dollars américains par an et a calculé qu'un pêcheur sur six en République dominicaine, soit 2 500 personnes au total, se consacre à la pêche au mahi-mahi.
« Cette stratégie renforcera tous les maillons de la chaîne de valeur du mahi-mahi et apportera des avantages socio-économiques aux personnes impliquées dans ce secteur », a déclaré Nuria Ballesteros Menéndez, chargée de programmes à la Délégation de l'Union européenne (UE) en République dominicaine. Elle a ajouté: « FISH4ACP promeut l'équité sociale et le bien-être des communautés de pêcheurs ainsi que la durabilité environnementale, conformément au Programme 2030 soutenu par l'Europe. »
Durant ces deux journées d’échanges, les parties prenantes et les experts impliqués dans le secteur du mahi-mahi ont examiné la stratégie de mise à niveau et discuté des activités prioritaires pour la réalisation de ses principaux objectifs.
Ils ont convenu que le renforcement de la gouvernance du secteur est la clé de voûte d'une chaîne de valeur durable et gérée de manière responsable. Les participants ont également souligné le besoin d'améliorer les infrastructures de pêche et le processus de production, notamment en termes de réfrigération afin de garantir la sécurité et la qualité des produits de la pêche, en conjuguant des énergies propres et conventionnelles de manière à réduire l'impact environnemental.
En outre, les experts et les parties prenantes ont discuté des moyens de renforcer les associations et les coopératives de pêcheurs pour améliorer les conditions de travail dans la chaîne de valeur et ont identifié les besoins de formation, en particulier sur les bonnes pratiques de manipulation du mahi-mahi et ses sous-produits.
La possibilité de créer une plateforme pour renforcer la coopération dans le secteur a également été évoquée, afin d'améliorer la commercialisation du mahi-mahi dominicain et de promouvoir une consommation responsable et réflechie de ce poisson.
Rodrigo Castañeda, représentant de la FAO en République dominicaine, a expliqué que la chaîne de valeur du mahi-mahi dominicain est exclusivement artisanale. « La pêche artisanale joue un rôle déterminant dans la sécurité alimentaire, mais elle se heurte à des problèmes majeurs tels que le changement climatique », a-t-il déclaré. « La FAO se réjouit que FISH4ACP puisse contribuer à la transformation bleue de la pêche dans ce pays tout en avançant vers notre objectif d'éradiquer la faim et de ne laisser personne de côté. »