FISH4ACP

Valoriser le potentiel
de la pêche et de l'aquaculture
en Afrique, dans le Caraïbes et le Pacifique

Rien sur nous sans nous

Le tour virtuel de FISH4ACP met en lumière les femmes dans les chaînes de valeur aquatiques



22 décembre 2022, Rome – Les femmes jouent un rôle clé dans la pêche et l'aquaculture, mais leurs voix ne sont pas toujours entendues. Le tour virtuel de FISH4ACP s'est concentrée sur les femmes dans les chaînes de valeur aquatiques et a ouvert un débat animé sur un mode de travail plus intelligent, et non plus difficile, qui permettrait de les autonomiser. 

L'événement en ligne a démarré avec une vidéo sur la Gambie, où la production d'huîtres est majoritairement gérée par des femmes, avant de se tourner vers la Zambie, pour montrer comment les femmes se chargent de la transformation et de la vente de kapenta du lac Tanganyika. 

« Ces exemples mettent en lumière les défis auxquels les femmes sont confrontées dans le secteur de la pêche et de l'aquaculture », a noté Evangelina Blanco González, responsable de programme de la Délégation de l'Union européenne (UE) en Gambie. Elle a expliqué que 85 pour cent de la nouvelle aide extérieure de l'UE contribuerait à favoriser l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes d'ici 2025, avant d'ajouter: « L'égalité des sexes est un principe fondamental de l'UE. »  

« Les femmes sont indispensables pour parvenir à un monde libéré de la faim, ce qui est le mandat de la FAO », a déclaré Jennifer Gee, fonctionnaire des pêches à la FAO. Elle a rappelé que l'autonomisation des femmes doit passer par l'égalité des droits et du pouvoir de décision, et a conclu: « Cela signifie : rien sur nous sans nous ».  

La sixième édition du tour virtuel de FISH4ACP s’est déroulée le 13 décembre 2022 et a réuni 160 personnes – travailleurs de la pêche, acteurs de la chaîne de valeur, experts et représentants de bailleurs de fonds et de la communauté du développement. 

À cette occasion, Mariam Ngende, agente des pêches bénévole de la commune de Kigoma, sur la rive tanzanienne du lac Tanganyika, a parlé des difficultés que rencontrent les femmes impliquées dans le secteur du kapenta pour accéder aux ressources et aux services. Elle a également parlé du harcèlement sexuel auquel elles sont exposées dans le cadre de leur travail, qui est souvent pénible, instable et sous-payé. 

Elisabeth Badjie, une ostréicultrice gambienne et dirigeante de la jeunesse de l'association ostréicole TRY, a fait part de préoccupations similaires et a expliqué pourquoi si peu de femmes possèdent un canoë. « Elles n'en ont pas les moyens », a-t-elle affirmé. « Les femmes doivent nourrir leur famille et payer les frais de scolarité de leurs enfants. Après ces dépenses, il ne leur reste plus grand-chose pour acheter un bateau. » 

Les difficultés des travailleuses de la pêche en Gambie et en Zambie résonnent dans les chaînes de valeur aquatiques du monde entier, a déclaré Suzanne Kuria, propriétaire d'une pisciculture et vice-présidente du Réseau des femmes africaines transformatrices et commerçantes de poisson (AWFISHNET). 

Pour renforcer leur position dans le secteur halieutique et aquacole, a-t-elle expliqué, les femmes doivent développer la dimension commerciale de leur activité, c'est-à-dire formaliser leur entreprise et obtenir la propriété des biens. « Il ne s'agit pas de travailler plus dur, mais plus intelligemment », a précisé Suzanne Kuria. Pour elle, la solution réside dans la collectivité: « Les femmes ne peuvent pas faire cet effort seules. Elles doivent se fédérer. » 

Le tour virtuel a illustré le rôle crucial que jouent les femmes dans les chaînes de valeur du poisson, a déclaré Nina Neubecker, spécialiste principale des politiques au Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ). « L'autonomisation des femmes est déterminante pour la sécurité alimentaire locale, la prospérité des familles et la durabilité à long terme des écosystèmes aquatiques », a-t-elle ajouté pour clore l'événement.  

Le tour virtuel est une conversation en ligne sur le développement de la chaîne de valeur de la pêche et de l'aquaculture organisée par FISH4ACP, une initiative mondiale dirigée par l'Organisation des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), mise en œuvre par la FAO et financée par l'UE et le BMZ pour renforcer les chaînes de valeur aquatiques.