L’Inde place la sécurité alimentaire en tête de ses priorités

L'Inde et la FAO redoublent d’efforts pour promouvoir la sécurité alimentaire et le développement agricole du pays.

Points clés

L'Inde a parcouru un long chemin depuis 1945, année où le pays est devenu l'un des membres fondateurs de la FAO en tant que pays à faible revenu et à déficit vivrier. Aujourd'hui, le pays est non seulement devenu autosuffisant en riz et en blé, mais il produit également plus de 260 millions de tonnes de céréales alimentaires, 269 millions de tonnes de produits agricoles et 132 millions de tonnes de lait. L'agriculture est aujourd’hui un pilier de l'économie nationale. Elle contribue à hauteur de 18 pour cent au PIB de l'Inde et constitue une source d'emploi pour plus de 47 pour cent de la population.* La FAO a contribué activement à ces progrès depuis 1948 et le début de ses activités en Inde. Ces dernières années, nos efforts dans le pays sont allés outre le seul domaine de la production alimentaire, et se sont concentrés sur la fourniture d'une assistance technique visant à favoriser l’introduction de meilleures pratiques pour générer des perspectives agricoles, encourager l'adoption et la promotion de pratiques améliorées de gestion du bétail; et renforcer les connaissances et les capacités des communautés en matière d’adaptation au changement climatique. Parallèlement, l'Inde est également devenue un partenaire important de la FAO dans le domaine du partage des savoirs, car elle permet à d’autres pays de bénéficier de son expertise technique et des leçons tirées des programmes mis en œuvre dans le pays au cours des années, des leçons qui sont désormais appliquées dans d'autres parties du monde.

Afin de valoriser au mieux le système alimentaire et agricole (à la fois vaste et très hétérogène) de l'Inde, la FAO s’efforce de faciliter la coopération multilatérale dans des domaines tels que les ravageurs et les maladies transfrontières, la production animale, la gestion des pêches, la sécurité sanitaire des aliments et le changement climatique.

En collaboration avec le gouvernement, la FAO s’efforce de fournir une assistance technique et de renforcer les capacités nationales afin de permettre un transfert des meilleures pratiques et d’appliquer au système agricole de l'Inde les leçons apprises dans d’autres pays.

Démonstration de modèles intégrés de développement des élevages de volailles et de petits ruminants (chèvres et moutons) à petite échelle dans les régions arides et semi-arides
Le Programme pour des politiques d’élevage en faveur des pauvres (SAPPLPP) en Asie du Sud vise à renforcer les capacités et les connaissances des acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux afin de mettre en œuvre des interventions durables en faveur des élevages à petite échelle de volailles et de petits ruminants, sur la base des leçons tirées dans le cadre de projets pilotes. Outre les activités de promotion des politiques, y compris la gestion et la mise en réseau des connaissances, le programme soutient trois projets pilotes dans les États du Madhya Pradesh et du Rajasthan. Le programme est financé par une subvention du PCT de la FAO (385 000 USD sur deux ans), avec un co-financement (d’environ 300 000 USD) du National Dairy Development Board (NDDB - office national chargé du développement du secteur laitier) et du Gouvernement indien. Les projets pilotes sont mis en œuvre en partenariat avec des ONG locales.

Le programme est parvenu à démontrer la contribution des petits ruminants et des volailles de basse-cour à l'économie familiale, et a mis en évidence l'importance de ces sous-secteurs pour lutter contre la pauvreté.

Un groupe particulièrement actif de femmes agents de santé vétérinaire dans les collectivités (CAHW), connu sous le nom de Pashu sakhis, fournit régulièrement des services de soins vétérinaires préventifs sur les deux sites pilotes dans les districts de Khargone et de Jhabua, dans l’État du Madhya Pradesh. Chaque projet pilote couvre un groupe de 10 villages. Les CAHW s’efforcent de promouvoir des pratiques de gestion du bétail améliorées et des soins préventifs vétérinaires contre les principales maladies qui touchent les petits ruminants et les volailles - comme la peste des petits ruminants, l’Enterotoxemia, etc., chez les ovins, et la maladie de New Castle chez les volailles.

Le groupe Pashu sakhis tient à jour des registres de vaccination, surveille et signale les flambées épidémiques. Le groupe est en relation avec les hôpitaux et les dispensaires vétérinaires gouvernementaux de la région. La communauté a répondu de manière extrêmement positive au modèle de services du groupe Pashu Sakhi, du fait notamment que le modèle a permis de réduire le nombre de décès chez les animaux (de 37 à 7 pour cent dans le projet pilote axé sur les chèvres, et de 76 à 48 pour cent dans le projet pilote axé sur les volailles, sur une période de huit mois), d’accroître les revenus (des hausses comprises entre 100 et 200 USD au cours de la première année) et de réaliser des économies sur les coûts des soins vétérinaires.

Un forum sur le développement de l’élevage ovin et caprin a été créé, afin de promouvoir la concertation sur les politiques en faveur de petits ruminants dans l'État occidental du Rajasthan. Le programme facilite également le dialogue entre les parties prenantes, en collaboration avec le Département de l'élevage, de la production laitière et des pêches du Ministère de l'agriculture, en vue de généraliser des programmes et des modules de formation pour les ASVC dans les domaines des soins vétérinaires et des pratiques d'élevage de petits ruminants.

Renforcer les capacités des communautés pour faire face aux effets du changement climatique
La FAO s’emploie à accroître les capacités des communautés, en vue de les aider à adapter leurs modèles agricoles et à appliquer des stratégies qui minimisent les effets des variations climatiques en Inde. À cette fin, sept districts menacés par la sécheresse dans l'Andhra Pradesh et le Telangana ont participé à un projet pilote couronné de succès, qui est désormais prêt à être reproduit dans d'autres zones agro-climatiques.

Communément appelé SPACC (Strategic Pilot on Adaptation to Climate Change – projet pilote stratégique sur l'adaptation au changement climatique), ce projet a couvert neuf unités hydrologiques et a été mis en œuvre par l'intermédiaire d'un réseau de neuf ONG, sous l’égide de la Bharathi Integrated Rural Development Society (BIRDS).

Des stations de suivi participatif du climat ont été établies dans 25 villages à travers toute la zone du projet. Sept paramètres climatiques, y compris la direction et la vitesse du vent, les précipitations et les heures d'ensoleillement, ont fait l’objet d’enregistrement réguliers, grâce à la participation de 300 bénévoles. Les résultats inscrits dans les registres utilisés par les bénévoles ont ensuite été diffusés dans les villages à l'aide de panneaux d'affichage.

Des comités d’adaptation aux changements climatiques (CCAC) ont été formés, comme mécanisme de coordination et de consultation, afin de gérer le système de suivi du climat aux niveaux des habitations et des unités hydrologiques et d’assurer la diffusion des informations et des connaissances acquises.

Des établissements d’enseignement climatologiques ont été établis en partenariat avec les CCAC, auxquels ont participé autant d’agriculteurs que d’agricultrices. Les participants ont recueilli des données sur des facteurs liés au climat et analysé leur impact sur les moyens de subsistance agricoles, ce qui leur a par la suite permis de prendre des décisions plus éclairées concernant les mesures d'adaptation et les plans d'intervention à mettre en œuvre. Au cours de la période d'essai, 1 156 agriculteurs (650 femmes et 506 hommes) ont terminé la formation dans le cadre de deux cycles d’enseignement.

Des perspectives innovantes améliorent les rapports sur la sécurité alimentaire et la nutrition
L'Inde a été en mesure de générer des perspectives pour son secteur agricole pour la première fois, grâce au projet «Adopter les meilleures pratiques internationales pour la préparation des perspectives et des analyses de la situation du secteur agricole en Inde». En moins d'un an, huit rapports trimestriels et trois rapports semestriels ont été produits, et 26 séances d'information ont été organisées avec de hauts responsables.

Le projet est aussi un exemple réussi de l'utilisation des technologies numériques en vue d’améliorer la fiabilité et la rapidité de la collecte, de la compilation et de la transmission des données sur l’état des cultures, la production agricole et les marchés.

Ces informations contribuent à améliorer les prévisions et perspectives au niveau mondial et national, et renforcent ainsi les efforts visant à assurer la sécurité alimentaire et la nutrition dans le monde entier.

La dernière édition des Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO, publiée en juillet 2014, qui se penche sur l'Inde, prévoit une production alimentaire soutenue et une croissance de la consommation dans le pays, sous l’impulsion des secteurs à forte valeur ajoutée tels que la production laitière et l'aquaculture.

Fin 2014, le Directeur général José Graziano da Silva et le Premier ministre indien Narendra Modi se sont rencontrés à New Delhi et ont convenu de la façon de renforcer les efforts visant à promouvoir la sécurité alimentaire et le développement agricole durable de l’Inde.

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