Mécanisme pour la restauration des forêts et des paysages

Rendre l’environnement propice à la restauration des forêts et des paysages et aux produits et services forestiers non ligneux au Kenya

Year published: 02/06/2020

Entre 1990 et 2010, la part du territoire kényan recouverte par les forêts est passée de 12 pour cent à seulement 6 pour cent, mais le pays s’est aussi fixé l’objectif de ramener ce taux à 10 pour cent d’ici à 2030. On estime que la dégradation coûte chaque année au Kenya au moins 3 pour cent de son produit intérieur brut. Si plusieurs lois et politiques publiques sur les forêts et l’aménagement du territoire ont été adoptées, certaines lacunes en matière de restauration des forêts et des paysages (RFP) subsistent. De plus, les Produits et services forestiers non ligneux (PSFNL), qui jouent un rôle fondamental pour la subsistance de la population kényane, ne sont pas encore complètement développés, à cause de la fragilité des cadres politiques. L’Initiative pour la restauration (TRI) au Kenya, financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), a adopté une méthode intégrée pour aborder la déforestation, la dégradation des terres et la perte de biodiversité. Cette approche vise à renforcer les capacités, à soutenir la RFP menée par les populations locales et à développer les moyens de subsistance alternatifs, ces derniers étant rendus possibles grâce à la consolidation des entreprises écologiques actives dans les PSFNL au sein des terres arides et semi-arides.

Soutenus par le programme TRI, le Mécanisme pour la restauration des forêts et des paysages (FLRM) de la FAO et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) assistent le gouvernement kényan dans l’élaboration d’un Plan d’action de mise en œuvre de la RFP sur cinq ans (2021-2025). Ce plan vise à accélérer les interventions sur le terrain pour restaurer les terres déboisées et dégradées et y implanter une gestion durable et contribuer ainsi aux engagements du pays dans le cadre du Défi de Bonn de restaurer 5 100 000 ha d’ici à 2030. Sous l’égide du Service forestier du Kenya, en collaboration avec le Groupe d’expert national sur la RFP, un procédé rigoureux impliquant la consultation de plusieurs parties prenantes fait suite, avec pour but d’élaborer un plan à la lumière du Rapport technique de l’évaluation des opportunités de restauration (2016) ainsi que des politiques publiques, des stratégies et des cadres juridiques s’appliquant au niveau des comtés ou du pays tout entier. La première étape a consisté à élaborer une feuille de route claire des plans de la RFP divisée en plusieurs étapes: ébauche, perfectionnement, impression, adoption et lancement. Ce plan prévoit aussi les stratégies et les opérations de facilitation du renforcement de la RFP dans le pays, ainsi qu’un cadre de suivi, un plan de financement et des propositions de structures pour la coordination et le pilotage des opérations de RFP dans le pays, fondées sur les cadres institutionnels existants au niveau local, régional et national.

L’une des interventions proposées est le développement des filières des PSFNL. En effet, il est primordial de disposer d’une stratégie de promotion du commerce durable des PSFNL dans le pays. Sous la direction de l’Institut de recherche forestière du Kenya (KEFRI) et en partenariat avec les acteurs clés du sous-secteur, l’élaboration de la stratégie nationale du commerce de PSFNL a été lancée. La première étape a été de mettre au point une feuille de route pour l’analyse situationnelle et l’ébauche, le perfectionnement, la validation, l’impression, l’adoption et le lancement officiel de la stratégie des PSFNL. Une analyse situationnelle du sous-secteur a été effectuée avec la participation de près de 50 institutions issues du gouvernement, d’organisations non gouvernementales, d’entreprises privées et d’associations communautaires. L’analyse s’est principalement concentrée sur les interventions passées et actuelles, le rôle des parties prenantes clés, les principaux obstacles et les opportunités qui se présentent au développement du sous-secteur.

Il est attendu de la mise en œuvre des plans d’action de la RFP et de la stratégie pour les PSFNL qu’elle génère des revenus supplémentaires pour les foyers ruraux, améliore la qualité et l’approvisionnement en eau, aide à sauvegarder la biodiversité et atténue les effets du changement climatique tout en permettant une meilleure adaptation en la matière.

Pour davantage d’information, veuillez prendre contacta avec: [email protected]

Meshack Muga (FAO), Violet Oriwo et Rose Chiteva (Institut de recherche forestière du Kenya)