Mécanisme pour la restauration des forêts et des paysages

Activités de restauration dans les communes de Kollo, Illéla et Soucoucoutane au Niger

Year published: 10/11/2020

La restauration et la gestion durable des terres et des forêts dégradées sont des priorités pour le Niger. Chaque année, le pays perd environ 100 000 hectares de terres arables en raison de causes environnementales et anthropiques, telles que le surpâturage, l'exploitation forestière incontrôlée, la gestion non durable des forêts et les incendies. Plus de 75 pour cent de la superficie du Niger est touchée par la déforestation et la désertification, ce qui a des conséquences évidentes sur le potentiel de production environnemental et économique du pays.

Pour faire face à cette urgence, le Niger s'est engagé en 2015 à restaurer 3,2 millions d'hectares dans le cadre du Défi de Bonn, conformément au Cadre stratégique pour la gestion durable des terres (CS-SLM 2015-2029), et a rejoint l'Initiative pour la restauration des paysages forestiers africains. Le Niger est l'un des 11 États membres de l’Initiative Grande Muraille Verte pour le Sahara et le Sahel (IGMVSS) et participe à d'autres partenariats pertinents, y compris TerrAfrica. En 2017, le Niger a fixé ses objectifs de neutralité en matière de dégradation des terres dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification pour 2030 de 9 à 5 pour cent pour la réduction des zones dégradées et de 17 à 19 pour cent pour l'augmentation du couvert végétal. La contribution prévue déterminée au niveau national du Niger au titre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques se concentre sur les mesures de restauration adaptative et de gestion durable des terres (GDT). Ces mesures comprennent la régénération naturelle assistée (RNA) (1,1 million d'hectares) et la gestion durable des forêts naturelles (2,2 millions d'hectares).

Pour contribuer à la réalisation de ces objectifs ambitieux, le Niger collabore avec la FAO dans le cadre du projet «Restauration des forêts et des paysages et gestion durable des terres au Sahel» financé par le Fonds français pour l'environnement mondial et le projet «L'Accord de Paris en action» financé par l'Initiative internationale allemande pour le climat pour soutenir le programme de restauration à travers le pays, en travaillant spécifiquement au niveau local dans trois municipalités, Kollo, Illéla et Soucoucoutane.

En 2020, des actions de restauration des paysages dégradés de manière innovante et décentralisée ont débuté, avec une forte appropriation des acteurs locaux. En partenariat avec l’Agence nationale de financement des collectivités territoriales (ANFICT), le fonds national chargé d’appuyer les collectivités locales au Niger, des fonds d’investissement ont été transférés aux trois communes. L'assistance technique combinée de l'ANFICT, du Ministère de l'environnement, de la FAO et du Fonds d'équipement des Nations Unies a permis l'ouverture de guichets d'investissement destinés à la restauration dans les budgets municipaux. Les résultats sur le terrain couvrent une variété d'aspects, tels que: 

- Mise en œuvre des activités de restauration des forêts et paysages (RFP) et de GDT dans les trois communes bénéficiaires:

  • Restauration des terres dégradées des communes (demi-lune) sur une superficie de 200,6 hectares, bénéficiant directement à 1 193 hommes et 1 288 femmes;
  • Diffusion des pratiques agroforestières sur 374,2 hectares, bénéficiant directement à 184 agriculteurs pilotes.

- Développement des capacités et assistance technique aux municipalités bénéficiaires:

  • Elaboration d'un plan de renforcement des capacités pour l'exercice des dépenses publiques en RPF, GDT et activités génératrices de revenus (AGR) dans les communes bénéficiaires en collaboration avec l'UNCDF;
  • Formation sur les techniques simples en RFP/GDT, microprojets et outils d'information pour les responsables techniques municipaux et les organisations de la société civile de chaque commune (71 personnes, dont 21 femmes, ont bénéficié d'un renforcement des capacités à travers cette activité).

- Aide à l'intégration de la RFP, de la GDT et des AGR dans les budgets communaux:

  • Intégration des investissements RFP, GDT et AGR dans les plans de développement communaux des communes bénéficiaires (ou dans leurs annexes);
  • Développement d'un document cadre pour les critères de sélection et les procédures de service;
  • Identification des activités AGR éligibles et validation des bénéficiaires cibles;
  • Appui aux communes bénéficiaires pour la publication, la formalisation des dossiers, la sélection et la contractualisation des prestataires de services (ex: critères de sélection, termes de référence pour le recrutement des prestataires, manuel de procédures, schémas de microprojets et projet de plan de renforcement des capacités).

- Sensibilisation et gouvernance:

  • Soutien à l'organisation de la Journée de l'Arbre le 3 août 2020 dans le village de Sakey Koira Tagui sur la commune urbaine de Kollo, soutien à 1 500 plantes et un kit des communes bénéficiaires;
  • Organisation de la quatrième réunion du comité national de pilotage.

Les efforts sur le terrain se poursuivront au cours des prochaines années, avec un accent accru sur l'identification et la promotion de microprojets pour les activités génératrices de revenus en 2021.

Kimba Goubour et Faustine Zoveda (FAO)