Mécanisme pour la restauration des forêts et des paysages

Avancements des activités du projet «L’Accord de Paris en action» au Maroc

Year published: 10/11/2020

Dans le cadre de ses contributions déterminées au niveau national (CDN), le Gouvernement marocain a clairement souligné le potentiel du secteur forestier en matière d’adaptation et d’atténuation, et s’est fixé pour objectif de restaurer 40 000 hectares par an d’ici 2020. Le secteur forestier devrait apporter 11,6 pour cent des efforts visant à réduire les gaz à effet de serre (GES) sur la période 2020 à 2030. La restauration et la réhabilitation des écosystèmes dégradés sont essentielles pour l’atteinte de cet objectif.

Dans un contexte de changement climatique touchant tous les secteurs, amplifié par un développement économique et démographique accélérés, le Maroc adopte (comme mentionné dans sa stratégie « Forêts du Maroc 2020-2030 »), pour l’atteinte de ses objectifs, une approche participative sensible au genre, reposant sur des données techniques et scientifiques, ainsi que sur des savoirs traditionnels. Le pays intègre l'action d'adaptation dans le cadre de la coopération régionale, avec l’objectif de rendre cette action plus efficace et durable. Il prévoit l'élaboration d'un plan national d'adaptation pour les écosystèmes forestiers, reposant sur des initiatives et des actions visant le renforcement de leur résilience.

Ces objectifs sont intégrés dans les activités du projet «L’Accord de Paris en action» – composante Maroc. Dans le cadre de ce projet, soutenu par l’Initiative internationale pour le climat (IKI) du Ministère allemand de l’environnement, le Maroc promeut la restauration des forêts et des paysages (RFP) par des actions de terrain, notamment dans la forêt de la Maâmora. Cces actions se focalisent sur trois point clés:

  •  Révision de la CDN forestière: Pour rendre la contribution des forêts et de la RFP à la CDN plus évidente, une consultation nationale est en cours. Après une prise de contact avec les parties prenantes et les organisations concernées, une première phase comporte une analyse des progrès réalisés. Elle évalue la portée de la CDN forestière déjà soumise et les actions et politiques du secteur forestier mises en œuvre à ce jour, afin de déterminer le potentiel d'atténuation actuel (exprimé en réductions d'émissions de GES) des actions inscrites liées au secteur forestier. Un examen des objectifs et des points de référence retenus à long terme permet de fixer des orientations pour améliorer les cibles CDN du secteur forestier compte tenu de l’objectif d'atténuation de l’Accord de Paris. L'étape en cours concerne la définition d'un ensemble approprié de solutions basées sur la foresterie et des mesures politiques correspondantes. Il s’agit de réduire les émissions et/ou d’augmenter la séquestration du CO2, à travers la réduction de la déforestation et de la dégradation, la RFP et la gestion forestière améliorée. La finalisation de ce travail est en cours via i) une évaluation complète des avantages et coûts induits par l’amélioration de la prise de décision concernant les solutions du secteur forestier à inclure dans la NDC et la détermination des moyens de financement ; ii) l’amélioration et/ou la création de conditions favorables à l’intégration des solutions retenues.

  •  Restauration participative dans la forêt de la Maâmora: Une étude pour faciliter la mise en œuvre de la restauration participative et intégrée au niveau de la forêt de la Maâmora est en cours et sera finalisée en 2021. L’objectif est d’élaborer un diagnostic et une méthodologie de restauration des écosystèmes forestiers dégradés de chêne liège, et de mener la planification et la mise en œuvre de cette restauration. L’élaboration d’un plan de développement participatif est prévu, comprenant le recensement des sites, les organisations et acteurs à impliquer, ainsi que l’accompagnement des acteurs non étatiques pour la mise en œuvre de la restauration participative. De plus, dans le but d’améliorer la chaîne de valeur des produits forestier non ligneux, une étude est en cours pour analyser le potentiel de la production de truffes dans la forêt de la Maâmora.

  • Amélioration du système national marocain d’inventaire des GES: Le projet contribuera également à la réalisation d’un inventaire pilote au sein de l’écosystème des cèdres du Moyen Atlas, lequel constituera la phase préliminaire d’un inventaire forestier national. Cette activité est prévue pour les prochains mois. Elle rentre dans le cadre du renforcement des capacités de suivi-évaluation, avec l’intégration d'indicateurs pour la RFP dans le système national d'inventaire des GES (SNI-GES).

 Valentina Garavaglia (FAO), Abdelhak Laiti (FAO), Khalid Cherki (Département des eaux et forêts, Maroc), Ahlame Sghir (Département des eaux et forêts, Maroc)