La FAO, le Ministère provincial de l’environnement et la faculté des sciences agronomiques et environnementales de l’Université évangélique d’Afrique (UEA) ont organisé une formation sur la cartographie participative de l’utilisation et du changement d’affectation des terres, qui s’est tenue du 19 au 21 août 2020 au campus de Ruhigita à Bukavu. Au total, 17 participants représentant un éventail d’institutions telles que l’Université catholique de Bukavu (UCB), le Ministère de l’environnement et les chefferies de Ngweshe et de Kabara, ont pris part à la formation.

Grâce à cette formation, les participants ont renforcé leurs capacités en matière:

• de production et de traitement de données spatiales;

• de surveillance en ligne de la végétation et de l’utilisation des terres;

• de planification et de réalisation d’enquêtes de terrain pour la cartographie participative;

• d’utilisation d’outils et de plateformes numériques tels que les systèmes d’information géographique (SIG) et les outils de suivi des terres pour acquérir et analyser des images satellites à haute résolution;

• d’analyse préliminaire des différentes utilisations des terres dans les chefferies cibles de Ngweshe et de Kabare.

Au cours de la formation, un mapathon a réuni des participants et des formateurs pour analyser conjointement des images satellite et réaliser des enquêtes sur les aspects biophysiques du paysage cible en utilisant des technologies numériques. Le pouvoir d’un mapathon réside dans l’aspect collectif des actions, qui font intervenir des participants aux antécédents très divers, y compris des acteurs nationaux et locaux qui connaissent bien le paysage à évaluer. Le logiciel SIG et l’outil de la FAO Collect Earth, un logiciel gratuit et libre de surveillance des terres, ont été utilisés pour collecter les données spatiales et effectuer l’analyse visuelle.

Pendant la première partie de la formation, les participants ont été initiés au logiciel SIG afin de créer une base de données d’entraînement des points d’échantillonnage pour les différentes catégories d’utilisation des terres dans les deux chefferies. Cela a également permis aux participants de se familiariser avec l’analyse des images satellites.

Une visite sur place a ensuite été organisée à des fins de vérifications sur le terrain. Elle permet de comparer les résultats de l'interprétation des données satellitaires avec les observations directes sur le terrain, ce qui constitue une étape particulièrement importante dans un paysage en mosaïque avec différentes utilisations des terres comme le Sud-Kivu.

Sur cette base, un protocole d’enquête en ligne a été établi avec les différentes classifications d’utilisation des terres suivantes: forêt primaire, forêt secondaire, savane boisée, prairie, marécage, champs agricoles, sol nu et zones peuplées.

Au cours de la troisième journée, les participants ont été formés à l’utilisation de l’outil Collect Earth, qui permet de collecter des données par le biais de questions d’enquête pour une série de parcelles échantillons. Collect Earth peut fournir de précieuses statistiques sur l’utilisation des terres et les propriétés de la couverture terrestre du paysage étudié: l’historique des parcelles, des précipitations et des feux de brousse. Des analyses peuvent être effectuées pour plusieurs points dans le temps afin d’évaluer les changements dans les propriétés biophysiques du paysage concerné.

La formation a préparé le terrain pour l’élaboration d’une stratégie de suivi et d’évaluation assurée par la coordination provinciale afin de garantir que les interventions de RFP sont planifiées et suivies de manière efficace et participative, en utilisant les meilleures sciences et technologies disponibles. Un mapathon de plus grande ampleur, faisant intervenir une grande variété d’acteurs locaux, devra être réalisé. Cet exercice permettra de développer les données actuelles afin que les autorités locales et provinciales puissent utiliser les informations comme base pour planifier les interventions de RFP.

Par exemple, cet exercice pourrait aider à calculer le potentiel de séquestration du carbone et d’attirer des investissements pour la RFP dans la province. Cette formation a été organisée en prélude à la mise en place d’un observatoire indépendant pour suivre les progrès de la restauration des forêts et des paysages au Sud-Kivu, qui sera hébergé par l’UEA.

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Nelly Bourlion (FAO)