Mécanisme pour la restauration des forêts et des paysages

Développement de stratégies de RFP à différentes échelles pour atteindre les objectifs de restauration et intensifier l’action sur le terrain

Year published: 23/06/2022

Événement organisé le 3 mai 2022 en marge du XVe Congrès forestier mondial:

Au cours de la dernière décennie, les pays ont pris d’importants engagements (notamment le Défi de Bonn, AFR100) pour restaurer des milliers d’hectares de forêts et de paysages dégradés d’ici 2030 dans le monde entier, soulignant ainsi la volonté politique et l’engagement en faveur de la restauration des forêts et des paysages (RFP). Afin d’atteindre ces objectifs, qui sont généralement fixés au niveau régional ou national, les gouvernements doivent créer un environnement permettant de guider la mise en œuvre effective.

Le Mécanisme pour la restauration des forêts et des paysages (FLRM) de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a organisé un événement dans le cadre du XVe Congrès forestier mondial à Séoul afin de partager les expériences des pays dans lesquels des stratégies ou des plans d’action en matière de RFP ont été élaborés au niveau national ou décentralisé. Dans son allocution liminaire, Tiina Vahanen, directrice adjointe de la Division des forêts de la FAO, a souligné l’urgence de traduire ces engagements en actions sur le terrain, ce à quoi s’emploie activement le FLRM. 

Au cours de l’événement, plusieurs pays, dont le Kenya, le Malawi et le Vanuatu, , ont fait part de leurs expériences et de la manière dont ils ont mené des consultations avec toutes les parties prenantes afin de développer des stratégies ou des plans d’action pour intensifier la RFP.

Godfrey Bome, Directeur par intérim du Département des forêts du Ministère de l’agriculture, de l’élevage, des forêts, de la pêche et de la biosécurité, a expliqué comment plusieurs secteurs ont été réunis pour promouvoir une approche holistique intégrée du paysage et élaborer la stratégie nationale de restauration des paysages forestiers pour la période 2020-2030. Monsieur Bome a souligné l’importance des objectifs de la stratégie, qui auront un impact socio-économique et environnemental positif dans tous les secteurs et pour tous les membres de la communauté. 

Rose Akombo, du Service forestier du Kenya, a présenté l’ambitieux plan de mise en œuvre de la restauration des forêts et des paysages du Kenya pour la période 2022-2026 (FOLAREP) qui a été élaboré en étroite collaboration avec les gouvernements des comtés et les parties prenantes afin de contribuer à la réalisation de l’objectif national de restauration de 5,1 millions d’hectares d’ici 2030. Les objectifs du FOLAREP sont de renforcer la mise en œuvre des politiques, la coordination institutionnelle et les mécanismes de gouvernance, de s’employer à restaurer activement les terres dégradées afin d’améliorer les conditions de vie locales, de renforcer la recherche et le suivi intégré et de mobiliser davantage de ressources (publiques et privées).

Priscah Munthali, représentante de la FAO au Malawi, a présenté le processus d’élaboration de la stratégie nationale de RFP. Pour relever les nombreux défis biophysiques (dégradation des terres et des forêts, baisse de la productivité des terres) et socio-économiques (diminution de la résilience des ménages ruraux face au changement climatique), le Malawi a entrepris l’élaboration de la stratégie de RFP en 2015. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et l’Institut des ressources mondiales (WRI) ont soutenu le gouvernement tout au long du processus participatif afin de collecter les données et les informations nécessaires en utilisant la méthodologie d’évaluation des opportunités de restauration (MOER). Il était également essentiel d’établir un lien étroit entre la stratégie de RFP et les objectifs de développement nationaux afin que les différentes parties prenantes puissent les mettre en œuvre aux niveaux national et local. 

Plusieurs pays, notamment le Pakistan et la République démocratique du Congo, ont partagé leurs conclusions sur l’utilisation de laMOER à échelle réduite pour guider l’élaboration de stratégies locales au niveau des districts ou des provinces. Floribert Mbolela, le coordinateur du projet «l’Initiative pour la restauration» pour la FAO en République démocratique du Congo, a souligné l’importance de l’élaboration de la stratégie provinciale de RFP dans le sud du Kivu. Le WRI a apporté son soutien à l’élaboration de cette stratégie en suivant une MOER participative pour déterminer où et dans quelle mesure les initiatives de restauration étaient nécessaires. Cet exercice était une première pour la RDC et, lorsqu’il sera étendu à d’autres provinces, il aidera le pays à respecter son engagement de restaurer huit millions d’hectares de terres dégradées.

Faizul Bari, le coordinateur du projet «l’Initiative pour la restauration» de la FAO au Pakistan, a présenté la stratégie de RFP élaborée au niveau du district, sur la base d’une MOER locale et avec le soutien de l’UICN, ainsi que le rôle de cette stratégie dans le programme «Dix milliards d’arbres». Les consultations avec les parties prenantes ont joué un rôle clé dans la promotion d’une approche intégrée de la planification de l’utilisation des terres, dans la collecte des connaissances locales et dans l’obtention du soutien local qui garantira la durabilité à long terme des interventions de restauration. Monsieur Bari a également présenté quelques-uns des principaux résultats obtenus dans le cadre du projet, notamment le placement de 480 hectares sous régénération naturelle assistée et la plantation de plus de 300 000 arbres forestiers et fruitiers dont l’exploitation contribue à l’amélioration des moyens de subsistance. 

L’événement a démontré que la diversité des approches reflétait la variété des contextes locaux et qu’il était nécessaire de réunir les secteurs aux niveaux national et local afin de planifier, de mettre en œuvre et de contrôler efficacement les activités de restauration. 

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Benjamin DeRidder (FAO)