Mécanisme pour la restauration des forêts et des paysages

Atelier de renforcement des capacités sur les avantages de la restauration des forêts et des paysages (RFP) liés au carbone et sur le rôle de la RFP dans les contributions déterminées au niveau national (CDN)

Year published: 20/06/2022

Du 16 au 20 mai 2022, à Montpellier, la FAO a organisé un atelier régional de renforcement des capacités sur les avantages de la RFP liés au carbone et sur le rôle de la RFP dans les contributions déterminées au niveau national (CDN). Cet atelier a été organisé en collaboration avec le Groupement d’Intérêt Public (GIP) ECOFOR, l’Union pour la Méditerranée et l’antenne méditerranéenne de l’Institut européen des forêts (EFI) dans le cadre de la composante méditerranéenne du projet «L’Accord de Paris en action» financé par l’Initiative internationale pour le climat (IKI) du Ministère fédéral allemand de l’environnement, de la conservation de la nature et de la sûreté nucléaire (BMU). 

Il est urgent d’agir pour stopper la dégradation des terres et restaurer les terres dégradées. Les objectifs nationaux, régionaux et mondiaux de la RFP sont nombreux. Le défi consiste à conserver les principaux paysages culturels et à restaurer les écosystèmes les plus dégradés ou menacés. Compte tenu de ces objectifs et des nouveaux engagements nationaux ambitieux, il est important d’identifier et de mettre en œuvre des stratégies de RFP à faible coût et à long terme. 

De manière générale, ces pratiques ont un impact positif. Elles contribuent à fournir de nombreux services écosystémiques, à atténuer les effets des changements climatiques, à augmenter les rendements et à réduire leur variabilité, à protéger les sols, à renforcer les zones tampons naturelles contre les catastrophes, à recharger les aquifères, à protéger la biodiversité, à diminuer la sédimentation, à stocker le carbone, à créer des sources de revenus et des possibilités d’emploi pour les populations pauvres dans les zones rurales. 

Parmi les nombreux avantages que peut offrir la RFP, l’importance de la séquestration et du stockage du carbone augmente. Il est désormais reconnu que la restauration de terres dégradées ou déboisées peut augmenter de manière significative les niveaux de carbone dans le sol et dans la végétation réhabilitée. Dans la mesure où ces augmentations de carbone résultent d’avantages économiques tangibles et d’une amélioration du niveau de vie des communautés, la RFP est attractive pour les populations locales et constitue un moyen efficace de fixer le carbone et d’atténuer les effets du changement climatique. De plus, en réduisant la pression sur les forêts, la RFP permet d’éviter les émissions de carbone stocké dans ces écosystèmes forestiers. 

Certains pays ont calculé le potentiel national de séquestration du carbone. L’évaluation nationale de la RFP comprend une estimation de la quantité de carbone qui pourrait être captée lors de la restauration de terres dégradées et déboisées qui ont été déclarées accessibles et aptes à être restaurées. Le moyen le plus efficace de stocker un maximum de carbone semble être la restauration de forêts primaires et secondaires dégradées dont le taux de croissance de la biomasse est élevé.Compte tenu des superficies concernées, les jachères améliorées et la pratique de l’agroforesterie sont également efficaces. 

L’objectif principal de l’atelier était donc de renforcer les capacités relatives à la restauration des paysages forestiers méditerranéens dégradés en mettant l’accent sur le coût et les avantages de la RFP liés au carbone et sur le rôle de la RFP dans les contributions déterminées au niveau national (CDN). À travers leurs échanges sur leurs différentes expériences et compétences, les participants ont contribué à la dynamique régionale et au partage des connaissances. 

L’atelier a réuni les quatre institutions organisatrices, cinq pays d’Afrique du Nord et du Proche-Orient et 11 experts d’Algérie, du Liban, du Maroc, de Tunisie et de Turquie. Au total, 19 intervenants, présents en personne ou virtuellement, ont été invités. 

Ont été organisées: des séances avec des intervenants en ligne/en personne, une visite sur le site expérimental de Puéchabon (https://data.oreme.org/puechabon/home) et deux séances pratiques sur les outils EX-ACT et NEXT. 

Au cours des deux derniers jours, les pays ont pu partager leur expérience en matière de RFP et d’estimation du carbone en lien avec la RFP et des CDN. Les pays ont présenté des études de cas et des projets liés à la restauration des terres dégradées.  

L’atelier fut l’occasion de mettre en commun les expériences et les stratégies de chacun et de mieux définir les besoins auxquels la coopération régionale pourrait répondre. 

Valentina Garavaglia (FAO), Giovanbattista DeDato (FAO) and Giovanni DiMatteo (FAO)